J'ai eu le plaisir d'assister à la 3ème rencontre de l'économie circulaire à IFSB-Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment qui avait pour ambition de placer en regard l'un de l'autre les défis techniques et les nouvelles technologies suscitées par la démarche circulaire. Pour le coup, le public a eu droit à une véritable rencontre avec des experts diversifiés. On a parlé de lourdeur administrative, de nécessité de formation et de proposition de gestion de projet itérative intégrant les bureaux d'études dès la définition des besoins ; bref les points n'ont pas manqué. Face à ces défis techniques se pose la question de la digitalisation du secteur comme réponse partielle aux enjeux d'intégration d'éléments de réemploi. D'aucun qui s'est frotté à la circularité vous le confirmera, la solution passera pas une forme d'intelligence artificielle pour mettre en lien l'offre et la demande, l'accès et l'analyse des données dans le but de produire de meilleure action. Toutefois, elle ne saurait être la seule solution. L'engagement d'un projet dans l'économie de ressource ne se lit pas uniquement dans sa formulation, sa conception, son exécution et son utilisation. Cet engagement concerne aussi les outils utilisés qui se doivent d'être pertinents, et responsables en termes de consommation, au même titre que le projet auquel ils contribuent. De ces échanges, je retiens un défi, peut-être le plus important, voir le pire de tous les aspects auxquels je suis moi-même confrontée en tant qu'architecte. C’est la méconnaissance du sujet qui conduit à des croyances du genre la circularité, c'est du recyclage. L'idée n'est pas de perdre de la valeur sur le matériaux (ce qui est le cas avec le recyclage) mais, au contraire, de lui donner de la valeur. Valeur patrimoniale, valeur écologique, valeur sociale, il faut amener de la valeur sinon, pourquoi le faire? Le discours du "faire moins de dégâts, produire moins de déchets" n'a jamais été porteur. Faire moins, synonyme de la perte de quelque chose, ne peut pas susciter d'intérêt collectif fort. On en arrive à un lot de raccourcis et de logiques réductrices. Au final, le projet d'architecture se réduit à peau de chagrin pour devenir une stratification de technologies, de calculs, de certifications. "Si on arrive à faire du beau, c'est bien. Si pas, ce n'est pas grave vu que le projet est circulaire", voilà un des retours à la fin de la rencontre. Justement non ! Intégrer l'économie circulaire dans une réflexion sur l'architecture offre un magnifique terrain de réflexions sur la signification même de l'acte de construire, sur sa vocation, son devenir, son rôle sociétal. Je finirai en citant Jean-Marc Huygen :"Pour le dire simplement, je m'intéresse à la nature, aux gens et à la créativité qui peut se développer à l'intérieur des lois de la nature. C'est l'expression de cette relation qui me motive, plutôt que des calculs sur les économies d'énergie." #constructiondurable #economiecirculaire #architecture #IFSB
🌍 🇱🇺 Retour sur le 3e rendez-vous circulaire de l'année 2024, organisé par la Commune de Wiltz, le Circular Innovation HUB et in4green, qui s'est tenu le 11 juin à l'IFSB-Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment (Bettembourg). Cet événement a abordé les défis techniques complexes de la transition vers la construction #circulaire, mettant en lumière les meilleures pratiques, les dernières avancées technologiques et les compétences nécessaires pour un avenir durable. 💡 🎤 Quatre experts ont pris tour à tour la parole: - Ariane Bouvy, représentante du Circular Innovation HUB de Wiltz - Alexis Sikora, directeur de l'IFSB - Fadi FIKANI, Environment, Energy, and Circular Economy Engineer chez LSC Engineering Group - Jérôme Dierickx, CEO chez TERRA MATTERS GIE Découvrez tous les détails de cette rencontre 👉 https://lnkd.in/eQjEFDnq