Un des buts de l’Association AMAVEA est la reconnaissance des préjudices subis par les personnes qui ont consommé des progestatifs et qui ont développé des méningiomes.
La responsabilité de médicaments progestatifs dans la survenue de méningiomes est prouvé depuis 2018 pour le médicament #Androcur (acétate de cyprotérone) en premier lieu, et aussi maintenant pour 5 autres. Ce lien démontré grâce aux études d’EPI-PHARE, dirigées par Alain Weill, sous la direction de Mahmoud Zureik, avec la collaboration de Noemie Roland.
La reconnaissance des préjudices subis dans ce cadre est beaucoup plus ardue que ce que j’imaginais, quand j’ai créé l’association il y a 5 ans.
Je pensais (naïvement) que toute opération du crâne serait indemnisée, d’une façon ou d’une autre. Que le fait de subir une telle opération aurait un barème défini (pour avoir demandé à mes deux fils quel barème leur semblerait juste : 10 000 euros minimum selon eux).
Non, ce qui est indemnisé, ce sont les séquelles de ces opérations. Or, j’ai toujours pensé, et je continue à le penser, pour l’avoir vécu personnellement, mais aussi pour avoir entendu des milliers de témoignages de personnes opérées, que cette opération est source de tellement d’angoisse que, malgré le savoir-faire des neurochirurgiens, l’abnégation de nombre d’entre eux pour être toujours prés de leurs patients, cette opération est une épreuve immense. Qui induit souvent ce que les patientes nomment spontanément un « stress post-traumatique ».
Cet été, j’ai lu deux textes qui m’ont interpellée :
- L’un de Sophie Sophie KERZERHO, avocate, sur Village de la Justice et qui s’intitule « Dommage corporel et indemnisation, comment évaluer le traumatisme crânien léger ? »
- L’autre de Christophe QUÉZEL-AMBRUNAZ, professeur de droit privé, qui, dans le livre « L’ABC des traumas » a fait une contribution sur les aspects juridiques des troubles du stress post-traumatique.
Quand Sophie KERZERHO écrit qu' « Une personne victime d’un accident peut subir un traumatisme crânien dit « léger », ce dernier est souvent mal pris en compte », c’est exactement la même situation pour une opération du crâne.
Cette situation post-opératoire peut avoir des répercussions importantes sur la vie privée et professionnelle. Elle n’est d’ailleurs pas toujours bien prise en compte par les neurochirurgiens, qui estiment souvent que, puisque la personne est en vie et sans trop de séquelles neurologiques, aucune plainte n’est recevable ! Alors la faire prendre en compte par les experts, quand aucun barème légal n’est prévu…
Après tout, les procédures judiciaires, dans ce cadre des progestatifs et des méningiomes, n’ont démarré qu’il y a 5 ans. Je ne désespère pas de participer à faire évoluer les indemnisations, pour qu’elles soient enfin plus justes.
Charles JOSEPH-OUDIN Ophélie Dillies Cabinet Dante Avocats
#progestatifs #méningiomes #préjudices #indemnisation #justice