Nous avons été invités à inventorier les espaces verts des copropriétés situées dans les Minguettes à Vénissieux, à l’initiative des bailleurs sociaux Alliade habitat. La biodiversité au pied des logements sociaux, méconnue et peu prospectée, s’avère être de plus en plus étudiée, à l’image de projets comme Collectifs. Pour l’association, c’est toujours aussi excitant de découvrir de telles zones, dont les spécificités impliquent une biodiversité souvent généralistes, mais avec toujours son lot de surprises !
Dans le cas de cet espace vert, de grandes étendues de pelouses invitent des populations de criquets : au même titre que le ferait des vaches dans un champs, les criquets pâturent cet espace toute la journée amenant des prédateurs typiques, comme la Huppe fasciée. Un oiseau amateur de grands insectes, qui trouve refuge dans les grands arbres en périphérie, caractéristiques des espaces verts de copropriétés anciennes. Est-il nicheur sur place ? La topologie du terrain et la présence de certaines cavités dans les arbres associés à la quantité de proie pourrait lui assurer le succès d’un ménage !
Aux abords des chemins, entre carottes sauvages, oseilles sauvages, Vergerettes annuelles et autres plantes rudérales se développent des communautés d’insectes de tout ordre. Le Gomphe à pince pratique une chasse active parmi cette friche de fortune tout en protégeant son territoire de l’intrusion d’éventuelles concurrents.
La situation chaude et ensoleillée du site amène des insectes musiciens plutôt méditerranéens : la cigale grise de l’orme, avec sa mélodie devenue classique dans le midi de la France est entendue tout du long de l’inventaire.
Au sol, ce n’est pas la même chanson ! Sur un substrat sablonneux, nous pouvons contempler un hyménoptère prédateur : Bembix rostrata. Cet insecte aux allures de guêpe se nourrit de nectar mais biberonne ses larves avec diverses mouches qu’il capture et paralyse pour faciliter le travail de sa marmaille.
Côté rapaces, nous ne sommes pas en reste, sont observées buses variables, milans noirs, faucons crécerelles et pèlerins, un épervier se paie même le luxe de nous reluquer pendant l’inventaire. De nombreux oiseaux sont liés au bâti : les moineaux domestiques nichent sur quasiment toutes les cavités, tandis que les martinets noirs et les martinets à ventre blanc nichent également ici et là, ouvrant leur gueule large en plein vol pour appréhender tout un tas de moucherons.
Ces quelques observations sont un minuscule échantillonnage des données récoltées lors de nos inventaires, mais permettent tout de même de comprendre davantage le milieu dans lequel nous nous trouvons. Et, pourquoi ne pas apporter des suggestions sur la gestion du site, au service de la vie sauvage tout en améliorant le cadre de vie des habitant.es ? Voici tout l'enjeux de ce type d’inventaires.