🌍💧 À l’heure où l’on magnifie l’eau en lui attribuant une journée mondiale, on est en droit de se demander qui on cherche à célébrer réellement. L’eau ? Ou bien l’Homme, qui, dès qu’elle est présente, se sent obligé d’y laisser son empreinte ?
Car c'est officiel, nous sommes passés à l’ère du cycle « hydro-humain ».
On pressentait à quel point le cycle de l’eau se modifiait à une vitesse sans précédent, mais aujourd’hui, les preuves sont formelles.
📡 La NASA vient de passer 20 années à scruter le cycle de l’eau et ses évolutions pour mieux comprendre où et comment se mettent en place des modifications et le verdict est sans appel : l’intervention humaine atteint, dérègle et accélère le cycle hydrologique à l’échelle mondiale.
L'étude parue dans PNAS révèle qu’en seulement 20 ans, 20 zones critiques – soit près d’un quart des terres émergées – ont vu leur stock d’eau douce se modifier à toute vitesse.
Pourquoi c’est alarmant ?
➡️ Ces zones concernent 35 % de la population mondiale et 45 % des terres agricoles irriguées. Autrement dit, cela touche directement nos ressources en eau potable et nos récoltes.
➡️ Les perturbations ne se limitent pas à une simple baisse ou hausse du niveau des nappes phréatiques : les saisons des pluies et des sécheresses se décalent dans le calendrier, et les périodes de pénurie ou d’excès d’eau deviennent plus intenses et plus fréquentes.
➡️ Fait marquant : dans de nombreuses régions, ces changements ne sont pas uniquement liés aux précipitations. L’Homme, par le pompage intensif des nappes, l’irrigation massive, la déforestation ou encore l’artificialisation, joue un rôle clé dans ces bouleversements.
Le cycle de l’eau est pluriel, complexe et influencé par de nombreux indicateurs (Température, albédo, couverture végétale, organisation, etc.), mais lorsque tous ces paramètres se modifient simultanément (Effondrement de la biodiversité, déforestation ou mortalité forestière, modification des couleurs marines et terrestres) et que se poursuit un développement sans modification réelle et concrète des vieux modèles dont on connaît le résultat, on voit apparaître le problème …
En clair, il devient impossible de se baser sur l’hypothèse « demain sera comme hier » pour gérer l’eau.
Des décisions prises aujourd’hui comme construire un barrage ou forer de nouveaux puits doivent intégrer cette nouvelle réalité : l’eau est de moins en moins « prévisible ».
Ignorer cette réalité, c’est prendre le risque de sous-estimer la gravité des sécheresses, mal anticiper les inondations, se tromper sur l’évolution future de nos ressources hydriques — et, in fine, fragiliser notre sécurité alimentaire, énergétique et économique.
Le message est clair : sécuriser nos approvisionnements en eau et nourrir la planète dans les décennies à venir demande de réinventer la façon dont on anticipe et gère cette ressource vitale.
#NASA #CycleDeEau
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