En Mode Climat

Une mission de 18 mois passionnante, mais surtout très importante pour changer les règles du jeu du secteur textile : étudier comment évaluer au mieux la durabilité des vêtements ! Faites circuler, et vite parce que la mission commencerait dans quelques semaines :)

❤️ Bonnes nouvelles : loi "fast fashion" et l'affichage environnemental. ⚖️ Le 14 mars dernier, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la loi pour “réduire l'impact environnemental de l'industrie textile” portée par Anne-Cécile Violland. Si l’ambition de ce texte est maintenue après son passage au Sénat et son application en décret, cette loi pourrait changer durablement le paysage textile français, faire reculer l’ultra-fast-fashion et l’ultra-low-cost et permettre le (re)développement du made in France et des marques traditionnelles et éthiques. 🎁 La mesure phare de cette loi, ce sont les bonus-malus pouvant aller jusqu'à 10€ par vêtement, indexés sur l’affichage environnemental, cet éco-score des vêtements dont la méthodologie nous semble très pertinente. ⚠️ Cependant, un tel affichage, qui favorise la production locale et raisonnée et pénalise la surproduction et l’ultra-low-cost, n’est pas au goût des lobbys de la fast fashion. Ces derniers tentent donc de le décrédibiliser en avançant des arguments fallacieux. Par exemple : ❌“Cette méthodologie n’est pas scientifique”  Cet argument vise notamment les critères d’incitation à consommer, le rejet des microfibres et la génération de déchets en dehors de l’Europe (ces deux derniers points ont pour effets indirects de pénaliser les matières synthétiques).  Or :  1️⃣ Les enjeux environnementaux sous-jacents à ces trois dimensions sont bien démontrés et réels. Au nom du principe de précaution (un principe très scientifique), nous devons les prendre en compte. 2️⃣ Les formules pour évaluer les impacts de ces trois critères pourront être améliorées avec le temps dans une démarche itérative (un principe à nouveau très scientifique). 3️⃣ Si ces trois ajouts n’étaient pas présents, un t-shirt en polyester Shein intégralement fabriqué en Chine avec une énergie ultra-carbonée et transporté par avion aurait un moindre impact environnemental qu’un t-shirt en coton Saint James fabriqué en France. Est-ce que cette méthodologie vous paraît plus “scientifique” ? 4️⃣ De manière plus générale, l’idée qu’une analyse du cycle de vie ou qu’une formule de calcul de durabilité pourrait relever de la pure “science” est une illusion. De nombreux choix sous-jacents sont forcément des décisions qui relèvent d’une vision de la société et de choix qu’on fait à titre collectif. Par exemple, dans la méthode européenne, on a choisi d’accorder une pondération de 21% au “changement climatique” et 8% à la “consommation d’eau”. Est-ce vraiment de la pure science ? Retrouvez en commentaire l'intégralité de notre décryptage ainsi que le lien vers l'outil Ecobalyse qui permet de simuler le score environnemental des vêtements.

🤝 Fédération de la Mode Circulaire, COSE361 et En Mode Climat lancent la première étude scientifique collective européenne autour de la durabilité extrinsèque de nos vêtements ! Pour assister au lancement :  📅 Vendredi 5 avril 2024 🧭 En physique à Paris (places limitées) et en digital  ⌚️ De 9h30 à 11h30 Lien d’inscription en commentaire 👇 ❓La durabilité extrinsèque, qu’est-ce que c’est ? Aussi appelée durabilité émotionnelle ou non-physique, la durabilité extrinsèque vise à prendre en compte l’ensemble des paramètres qui ne dépendent pas des caractéristiques purement techniques du produit, qui influencent pourtant le comportement des consommateurs. 🔎 Concept pour le moment peu étudié, la durabilité extrinsèque est pourtant centrale pour mieux cerner l’influence qu’ont notamment les pratiques marketing des marques sur la faculté des consommateurs à faire durer leur produit dans le temps, à en prendre soin, à le faire réparer, ou au contraire à s’en débarrasser rapidement après leur achat, alors que le produit est encore tout à fait en état d’être porté. 👕 Ce projet a donc pour ambition, via une approche scientifique, aux côtés de plusieurs partenaires de recherche, mêlant à la fois une réflexion économétrique et psychologique, de mieux comprendre comment les pratiques des marques influencent le comportement des consommateurs vis-a-vis de leurs vêtements, et ainsi d’identifier les leviers pour augmenter leur durée d’usage. 🎯 Les livrables finaux du projet ? Proposer une modélisation pertinente de cet aspect de la durabilité, dans l’objectif de l’intégrer à la méthode #PEFCR A&F européenne et à l'#affichageenvironnementaltextile français. La Fédération de la Mode Circulaire, En Mode Climat et COSE361 sont ainsi totalement alignés avec la Directive européenne “Empowering consumers for the green transition through better protection against unfair practices and better information”, approuvée en janvier dernier par le Parlement européen, et qui insiste sur le fait de prendre en compte toutes les dimensions de la durabilité.

⚖ Une proposition de loi de régulation de la fast fashion, portée par Anne-Cécile Violland, va être débattue à l’Assemblée nationale le 14 mars prochain. Sa mesure phare : des malus pouvant aller jusqu'à 10€ pour les vêtements de la fast fashion. ❗ C’est bien sûr une excellente nouvelle que des politiques s’attaquent enfin à un secteur régi par les pire pratiques, mais il y a un fort risque que cette loi manque d’atteindre le coeur du problème : si les malus prévus par le texte sont attribués uniquement sur le critère de “nombre de références mises sur le marché”, la loi risque de ne cibler que l’ultra fast fashion, qui ne représente qu’une très faible part du marché. 📊 Par exemple, contrairement à ce qu’on pourrait croire, Shein représente moins de 0,5% du marché en valeur ou 2% en volume (1) : la marque ne figure même pas parmi les 10 plus gros vendeurs de vêtements en France (2). Et même si nombreux sont ceux qui s'inquiètent de sa dynamique, la marque est en perte de vitesse en France (3). Il faut bien sûr pénaliser les modèles d’ultra fast fashion comme Shein, mais cela ne changerait donc pas grand-chose au problème de fond. 🦏 En revanche, il existe une déferlante qui pose un problème encore plus grave : l’ultra low cost. Depuis quelques années, les enseignes comme Primark, Action, Zeeman, Naumy ou Takko recouvrent le territoire par centaines, sans compter l’émergence des hard-discounters comme Aldi ou Lidl ou les déstockeurs comme Stokomani ou Noz. Ces enseignes représentent des volumes bien supérieurs à Shein, mais comme Shein, elles fabriquent avec des salaires de misère, génèrent de la surconsommation et détruisent les enseignes traditionnelles françaises à petit feu. 🔠 Pour pénaliser aussi ces modèles “ultra low cost” et encourager des pratiques plus vertueuses, nous alertons sur la nécessité que les bonus-malus se basent sur le futur “score environnemental” des produits, dont la méthodologie est actuellement en train d’être finalisée. On pourrait imaginer par exemple un malus pour les produits notés E. Comme la France (et les pays européens en général) ont un mix énergétique plutôt décarboné, la fabrication locale serait favorisée. D’autre part, l’affichage environnemental est bien parti pour tenir compte de la durabilité (intrinsèque et extrinsèque) des produits vendus, ce qui pénaliserait les marques d’ultra low cost et avantagerait les plus vertueuses. Retrouver un décryptage plus détaillé dans notre dernier article (lien en commentaire) (1)2% en valeur et 10 % en volume des ventes en ligne d’après les données croisées de Kantar et Fox Intelligence. Les ventes en lignes comptent elle-même pour moins de 16,5% du total, selon la FEVAD (2) https://lnkd.in/eGgXaV5C (3)“Shein is noticeably losing momentum: the brand lost 4.5pts in market shares in 2022 vs. 2021 ” FoxIntelligence

Pourquoi consomme-t-on autant de vêtements aujourd’hui ? Réponse (passionnante) de Guillaume Declair lors du 18e Congrès du Réseau international de recherche sur les organisations et le développement durable (RIODD). 15 minutes qui valent le coup

Parce que la surconsommation (happy #Blackfriday) est la conséquence directe de la surproduction, nous avons calculé la quantité de vêtements produits par le Top Ten des marques qui vendent le plus de vêtements en France. PS : Si on s’est trompés dans nos estimations, vous pouvez facilement rétablir la vérité en étant transparents sur la quantité de vêtements que vous produisez KIABI E.Leclerc Carrefour Action Auchan Retail Primark INTERSPORT FRANCE Decathlon France Lidl France H&M #SpeakVolumes by The Or Foundation Ghana #StopBlackFriday #StopFastFashion