Sandrine Sourdet est gériatre 👩⚕️ et spécialisée en santé publique. Elle exerce à Toulouse au sein du gérontopôle en tant que responsable de l’hôpital fragilité. 🏥 Chaque jour avec son équipe, elle intervient auprès des personnes âgées 👴 pour empêcher ou retarder leur entrée en dépendance. Nous l’avons interrogée sur les stratégies pour prévenir la dépendance chez les aînés.
🎙️ Pouvez-vous nous éclairer sur les bases du programme de prévention ICOPE dont on entend beaucoup parler ?
Prévenir la dépendance liée au vieillissement doit s’anticiper. Il s’agit d’abord de prévenir et de repérer 👀 précocement les pathologies chroniques liées à l’âge, comme les maladies cardiovasculaires, le diabète ou l’ostéoporose, et de les traiter si besoin. Mais cibler seulement ces pathologies est insuffisant.
Le vieillissement est associé à une diminution progressive de la capacité intrinsèque, notion qui combine les capacités physiques 🏋️♀️ et mentales 🧠 nécessaires pour qu’un individu reste en bonne santé en vieillissant. Ces capacités concernent six domaines : la mobilité, la vitalité (incluant l’état nutritionnel), la cognition, l’humeur, la vision 👀 et l’audition 👂. Lorsque celles-ci sont maintenues, les personnes peuvent garder leur indépendance pour les actes indispensables du quotidien, et aussi continuer à avoir des loisirs, à profiter de leur famille et à faire des projets.
Le programme ICOPE (Integrated Care for Older People) de l’Organisation mondiale de la santé propose d’évaluer et de suivre régulièrement la capacité intrinsèque à partir de 60 ans, de façon à la maintenir et à prévenir sa diminution 📉. Il s’appuie sur une autoévaluation régulière ou sur une hétéroévaluation en soins primaires par des médecins généralistes, des infirmières, des paramédicaux ou des professionnels du champ social formés.
🎙️ Qui sont les personnes qui s’adressent à l’hôpital fragilité et comment intervenez-vous auprès d’elles ?
L’hôpital de jour d’évaluation des fragilités et de prévention de la dépendance 🏥 reçoit des personnes de 65 ans et plus présentant déjà des signes de fragilité, tels qu’une diminution de leur mobilité, une perte de poids, ou de la fatigue 😴. Elles sont orientées par leur médecin généraliste.
Ces personnes bénéficient d’une évaluation gériatrique globale (médicale, sociale, cognitive, nutritionnelle, sensorielle, physique …) par notre équipe pluriprofessionnelle 👩⚕️ (médecin, infirmière, aide-soignante, diététicienne, psychologue, professeur d’activité physique adapté, orthoptiste, pharmacien).
L’évaluation nous permet de repérer les causes de fragilité et de proposer à la personne des interventions ciblées et un plan d’action que nous discutons avec elle. 💬
🎙️ Dans votre livre 📕 « Prévenir la dépendance chez la personne âgée », vous détaillez les interventions possibles. Vous pourrez nous donner les grandes lignes la semaine prochaine ?
Bien entendu ! À jeudi prochain !
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