Quelle que soit la couleur politique du ou de la prochain(e) locataire de Matignon, il ou elle - et notre pays également - devra faire avec le climat tel qu'il est. La dérive climatique, provoquée par l'excès de gaz à effet de serre découlant des émissions mondiales, va malheureusement se poursuivre (car aucun dirigeant français ne peut stopper les émissions mondiales instantanément, et même en pareil cas il y a de l'inertie dans nombre d'évolutions mises en route), même si nous avons temporairement tendance à l'oublier par la magie d'un été qui, jusqu'à maintenant, a été "juste normal" question températures.
Le mois dernier, le MEDEF a mis a disposition, sur son site internet, un petit "manuel" à destination des entreprises pour les inciter à se préoccuper de la question : https://t.ly/wJ_8i
On peut y lire en gras "Le MEDEF soutient la volonté politique de donner à l’adaptation au changement climatique l’importance requise". Ce point est important, parce que de nombreux économistes soulignent que cela va demander des investissements qui n'augmenteront pas le potentiel productif du pays (ils empêcheront plutôt ce dernier de diminuer trop vite), à la différence des investissements "classiques", qui ont généralement ce but.
Ce manuel propose une démarche en 5 étapes, baptisées comprendre, former, analyser, agir, collaborer. La Fresque du Climat est référencée pour l'étape 2, ce qui n'est pas vraiment une surprise, puisque cela permet d'approcher, dans ses grandes lignes, les conséquences de ce que l'organisation patronale appelle "l'instabilité climatique".
A l'étape 3, nous (= Carbone 4 en l'espèce) avons le plaisir de voir nos efforts reconnus, puisque la seule méthode d'analyse déjà disponible mentionnée est OCARA (https://t.ly/q-bFu ).
Cette méthode part des processus physiques nécessaires à l'entreprise pour fonctionner : cette dernière doit certes avoir des bâtiments qui conservent leur intégrité (c'est la première chose à laquelle on pense), mais il faut aussi que les salariés puissent venir travailler (et donc les voies de communication doivent aussi conservent leur intégrité dans un climat qui change), qu'ils ne soient pas empêchés de le faire une fois sur place (ce qui suppose le maintien de l'intégrité d'une foule de choses, des réseaux de communication aux toilettes, en passant par l'électricité ou les chaînes de froid), que les fournisseurs puissent livrer et les clients être livrés, que ces derniers puissent continuer à utiliser le produit, etc.
Ces investigations pour savoir combien on est à risque en fonction du scénario climatique et de l'horizon de temps ne sont pas plus du temps de perdu qu'un check-up médical pour prendre le plus tôt possible les mesures qui permettront d'éviter de gros ennuis plus tard.
Et, sur le plan réglementaire, c'est de toute façon l'Europe qui est à la manoeuvre, avec la CSRD (https://t.ly/CxFbr ). Sur ce point aussi, le changement de gouvernement ne changera pas le contexte !