La poursuite de la stratégie de retraitement du combustible nucléaire usé (opération qui a lieu dans l'usine Orano de la Hague) a été décidée hier en conseil de politique nucléaire. Cette décision, fortement attendue, est importante à plusieurs titres.
Tout d'abord, le retraitement du combustible usé permet d'en réutiliser une partie pour alimenter les réacteurs :
- le plutonium (1% du combustible retiré du réacteur) est produit dans le réacteur par capture neutronique à partir d'uranium. Une fois séparé, il sert à faire du combustible MOX ;
- l'uranium (95% du combustible retiré du réacteur) peut être réenrichi pour refaire du combustible uranium neuf.
Cela permet d'économiser des matières, ce qui est intéressant à la fois sur le plan environnemental, celui de la souveraineté énergétique et sur le plan économique lorsque l'uranium coûte cher. En matière environnementale, le retraitement du combustible permet également de réduire la radiotoxicité et le volume de déchets ultimes (via la récupération des matières valorisables), tout en les conditionnant dans une matrice de verre particulièrement stable, adaptée à leur confinement sur des durées très longues.
C'est aussi un atout stratégique. Très peu de pays au monde maîtrisent le retraitement du combustible nucléaire usé à l'échelle industrielle. A part la France, mentionnons la Russie, le Royaume-Uni jusqu'à récemment (le pays ne dispose plus d'usine de retraitement aujourd'hui), probablement bientôt le Japon et à un peu plus long terme probablement la Chine. Or la capacité à retraiter le combustible nucléaire usé est une étape nécessaire pour les réacteurs à neutrons rapides. Il s'agit donc d'une compétence à préserver en Europe pour ne pas être tributaire à l'avenir de la Russie ou peut-être de la Chine pour ce service.
Notons enfin que l'usine de la Hague dans le Cotentin ne sert pas que le parc nucléaire français d'EDF, mais également une multitude de clients internationaux. Et eu égard au regain d'intérêt suscité par l'énergie nucléaire dans le monde et en Europe, on peut raisonnablement imaginer qu'il s'agit-là d'un marché destiné à croître.
Bonsoir ,intéressant pour le site de la Hague mais pour le site gardois , encore beaucoup de questions .