Texte rédigé pendant l’été de 2022. Une simple tentative trop humble pour comprendre l’état d’un secteur o combien stratégique.
Conclusion:
Nous avons défilé l’histoire de la marine marchande marocaine et les politiques publiques y afférentes, telles que reconstituées par les travaux de (Cherfaoui 2018, 2020), (Nachoui 2018) et (Bouzoubaa 2020), auxquels le lecteur est invité de retourner pour plus de détails. Nous avons relevé un seul moment de grandeur de la marine marchande du Maroc indépendant. Ce moment est également celui du développement industriel du pays : Grâce aux dispositions du plan 1974-1978, la part du secteur manufacturier dans la valeur ajoutée et l’emploi ont atteint leurs pics de 18% et 16% en 1983 et 1985 respectivement. Toutefois, dès la première crise, l’Etat décide de ranger ses armes économiques, cesser ses interventions, se contenter de sa spécialisation ‘primaire’, équilibrer ses comptes extérieurs, et surtout éviter les troubles financiers qui lui ont valu son indépendance par le passé. Le changement structurel ralentit brutalement, l’investissement plonge et le pays se désindustrialise prématurément. Dans un précédent article (Nouri 2021), nous démontrons que les crises ne sont pas spécifiques au Maroc, que la Corée en a eu beaucoup, et que la réponse de l’Etat marocain était la moins courageuse. Dans cet article, nous esquissons la chute libre d’un autre secteur au grand potentiel à cause des recettes néolibérales du PAS.
D’autre part, nous démontrons que le degré d’intervention élevé de l’Etat coréen dans le secteur maritime lui a permis de bâtir et de garder sa flotte malgré les conditions externes parfois défavorables, que la persistance lui a permis de se hisser au septième rang mondial dans ce secteur.
Nous retrouvons également une autre divergence entre les deux pays qui explique en grande partie l’échec ou la réussite des politiques maritimes et industrielles. Contrairement à la Corée, la bourgeoisie marocaine s’est montrée moins intéressée aux affaires de la mer, trop risquées et concurrentielles, comme elle n’était pas intéressée aux affaires de l’industrie. L’Etat demeurait toujours l’acteur majeur du secteur. La bourgeoisie marocaine préférait de loin les investissements sécurisés dans le commerce, la distribution, l’immobilier et la finance. L’Etat s’est montré une autre fois incapable de les discipliner et de les faire suivre les règles décrétées pour le développement du secteur. En Corée, le rôle de la bourgeoisie et de l’ethos des commandants marins est bien documenté et le secteur continue de croitre longtemps après la privatisation de la compagnie publique qui a fondé le secteur.
{وما توفيقي إلا بالله}
Secrétaire Général Allianz Maroc
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