100 vins volts : Fiction sur un festival du vin, bien culturel à 360°
# Episode 3 "Il n’y a pas que Jimmy Butler qui sait rouler des tonneaux."
16h23, température tropicale, 92 places assises.
C’est le show ab-so-lu pour suivre le Shootathlon.
Le kwa ?
Une combinaison loufoque de deux disciplines : course de tonneau et lancer-francs.
Les tribunes sont trèeees près du terrain, façon match de basket 3X3. Qu’est-ce qu’il va se passer ? Personne ne le sait vraiment mais l’intuition est immense que c’est the place to be. Une excitation comme celle de ta mère qui s’approche de la liste des noms d’élève le jour de la rentrée de CM1, histoire de connaitre le nom du prof.
Le speaker fou ente en scène, corps longiligne et dégingandé. Il chausse au moins du 52.
Les 6 concurrents sont en place : 4 hommes et 2 femmes derrière une barrique de vin à l’horizontal. Un circuit de 5 virages, 53 m à parcourir, une marre façon 3000 m steeple et une descente pour générer de la vitesse et un peu de bagarre.
La voix de stentor résonne : « Mesdames et Messieurs, faites du bruit pour cette première mondiale…Oublie interville, Oublie Koh Lanta…bienvenue public à Pouss And Shoot ».
Évidemment c’est vite le bazar et chacun comprend rapidement que déplacer des barriques c’est pas aussi simple que pousser un pneu…et une fois la ligne d’arrivée franchie, Il faut reprendre ses esprits et son souffle, absolument nécessaire pour se concentrer pour shooter une série de 5 lancers francs.
Dans le public on se gausse, on joue du coude avec le voisin et on vocifère.
Parmi eux Gilbert Courtois reste littéralement scotché. Il est tonnelier au sein de l’entreprise familiale depuis trois générations. Si on lui avait dit que ses produits serviraient de matrice ludique à ce point…
Il expliquait tout à l’heure à deux lycéens la noblesse de la tonnellerie, juxtaposition de tâches artisanales à très haut niveau de technicité, le lien très fort qui les lie aux vignerons pour un travail collaboratif exemplaire… Eux, ils ont bien accroché à trois arguments :
- l’enjeu environnemental et équitable d’accès au bois,
- un grand balek à la monotonie puisque tu tournes fréquemment d’un poste à l’autre,
- le fun de la chauffe.
Ils se sont donnés rdv après le show dans le hall qui met en avant la filière : concours de photos artistiques, spectacle autours de la chauffe (on en reparlera dans un autre épisode)
Susciter des vocations ici, franchement, qui l’aurait cru ?
PS : retour au réel pour saluer le coup de maitre réussi par les Bourguignons avec la star de la NBA sillonnant ses beaux villages à la rencontre des vignerons. C’est tout une image décomplexée, cassant le plafond de verre élitiste du vin qui est véhiculée. Nul doute que c’est à l’ensemble des terroirs que cela profitera.
Et qui ne fait que confirmer que wine is really the new sexy.
Crédit image : Vitisphère