🎞 #Césars2024 : en attendant que l'Académie crée le César du film le plus inspirant, proposition de contre-palmarès non exhaustif ✨
Quelques réflexions en vrac pour l'occasion ;
En matière d’#écologie à l’écran, on a coutume de faire trois catégories :
👉 Les films qui parlent frontalement du sujet, sous forme documentaire, militante, satirique, catastrophiste. Il y en a tellement peu qu’on cite toujours les mêmes en boucle.
👉 Ceux qui distillent quelques messages ou comportements écologiques dans l’espoir de peser subtilement sur les normes sociales en vigueur. Selon sa discipline de prédilection, on appellera ça de la pédagogie clandestine, du planet placement, des nouveaux imaginaires, de la persuasion périphérique… Une démarche pas facile à mettre en œuvre, qui peut parfois sembler grossière et artificielle, ou bien incompatible avec le réalisme du récit, ou encore trop idéologique.
👉 Tous les autres, a priori non-porteurs de messages écolo.
On s'en doutait, les films candidats aux Césars cette année tombent tous dans la troisième catégorie. Pourtant, en matière d'impact écologique, on ne peut pas complètement mettre Red Notice (plus gros succès sur Netflix, tous pays confondus) et Anatomie d'une chute dans le même panier…
Rappelez-vous : les top 10 #Netflix analysés l'année dernière (essentiellement des productions US) avaient tendance à alimenter abondamment le statu quo et les grands discours dominants de notre civilisation à grand renfort de clichés matérialistes et capitalistes.
Les Césarisables 2024, eux, sont très différents : presque toujours neutres (aucun impact positif ou négatif identifié), parfois sobres (mettent en scène sans la stigmatiser une forme de sobriété matérielle), ponctuellement inspirants (proposent des valeurs de société pas franchement dominantes dans le discours contemporain, comme l’empathie et le dialogue dans "Je verrai toujours vos visages"). Et c'est déjà énorme !
Choix des sujets et des genres, sensibilité à l’éco-production, goût pour le cinéma intimiste, dynamique de l’industrie… il y a sans doute plein de raisons à cette différence notable entre les productions US et françaises, à commencer par notre amour du récit social et des traitements quasi-naturalistes : si nos récits sont sobres, c’est aussi parce qu’on choisit souvent de montrer de manière très réaliste des gens qui vivent plutôt sobrement.
Mais ce souci de réalisme serait-il aussi ce qui nous empêche d’aller encore plus loin et d’explorer des comportements et des imaginaires un peu plus inspirants ou prospectifs ? Car pour montrer des personnages qui vivent autrement, il faudrait s’autoriser une certaine fantaisie (comme par exemple dans "Les feuilles mortes" de Kaurismäki, nommé au César du meilleur film étranger, avec ses personnages dont on ne sait jamais trop à quelle époque ils vivent). Tant que la fiction se nourrira exclusivement du réel, elle ne pourra pas le transformer !
Ingénieure Sytèmes - Modeleur MBSE
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