A #Matignon pour la transformation du service public.
L’analyse que je pose est d’abord historique. Et, pour le coup, Marx a raison : l’organisation productive imprime sa marque sur le reste de la société. Ainsi, l’ère industrielle dont le système maître est la grande ligne de montage, linéaire et standardisante, s’est reproduite dans nos grands systèmes publics. L’Ecole en porte la marque, faisant entrer un maximum d’enfant dans un parcours unique. L’Etat fonctionne ainsi, séparant verticalement chaque sujet dans une administration dédiée, ici le logement, là l’emploi, ailleurs la famille, alors que mon problème est un tout. Il ne s’agit pas de critiquer. Que dire encore des urgences de l’hôpital ou du calcul de la retraite ? La même chose. Ne critiquons pas : cette organisation a produit de vrais succès. Mais elle est épuisée… nous avons changé de cycle historique.
Là encore, revenons à Marx : notre appareil productif s’est numérisé. Partout, les dispositifs automatisés, maniant des données, appuyés sur une autre vision du du service, ont pris une place essentielle. Là aussi, ce n’est pas qu’une organisation mais l’ensemble d’un imaginaire qui s’étend à nos sociétés. Partout, nous sommes en demande d’une expérience de qualité, d’une personnalisation de la réponse, d’une synchronisation des services (comme les mails sur notre ordinateur et téléphone), d’une qualité d’usage. Ces concepts viennent directement du processus productif numérique et sont entrés dans nos manières de voir le quotidien. Ici est la plus profonde rupture.
Le service public ne peut l’ignorer et doit entrer dans cette danse, re-fabriquer ses processus à cette aune. Il ne s’agit pas de digitaliser, dématérialiser, jouer avec des données sans sens, mais de rechercher la meilleure expérience et personnalisation possible. Cela veut dire une combinaison inédite entre les données/algorithmes, et des humains remis au contact des usagers. Ce n’est pas le tout numérique mais le tout qualité, assis sur de puissants dispositifs numériques qui doivent le permettre (car le numérique doit faire mieux que la seule dématérialisation, ou les réseaux sociaux. Il est temps de sortir de l’enfance). C’est une révolution pour des dispositifs faits pour gérer le grand nombre et non l’exception. Mais c’est le défi.
#servicepublic #qualite #experience #numerique
Vice Président du Conseil Départemental de la Citoyenneté et de l'Autonomie des Yvelines
2 moisUn document très bien présenté et facile à lire, BRAVO