Le COC, organe collatéral de la Chambre qui contrôle l’utilisation des données par les forces de l’ordre, a ouvert une enquête sur la collaboration rapprochée entre Anvers et la police fédérale autour d’un outil devenu incontournable dans le paysage policier.
Avec Focus, le policier sur le terrain peut savoir quelles sont les infos reprises dans les banques de données policières qui existent sur vous au moment où il est en face de vous, alors qu’avant, il devait passer par le dispatching. C’est en quelque sorte un outil d’aide à la décision sur ce qu’il fait en plus dans le cadre de son contrôle. Mais Focus permet aussi, par exemple, d’assurer le suivi d’une opération à distance. Si vous encodez des informations dedans, le dispatching a en temps réel une vue sur ce que vous êtes en train de faire. » C’est en ces termes que ce commissaire divisionnaire francophone résume les capacités de Focus, outil informatique dont pratiquement tous les policiers locaux du royaume disposent désormais sur leur téléphone portable ou leur tablette. Une interface initialement développée en 2015 par la zone de police (ZP) d’Anvers, avec l’aide d’une société IT paracommunale, Digipolis. Et qui a rapidement fait des envieux. « A un certain moment, c’est sûr que l’effet de voir les policiers anversois sur leur tablette, ça a créé un intérêt et une demande au sein des autres zones », poursuit le haut gradé.
Rapidement, Anvers met sa solution au service de zones voisines, tandis que se dessine le projet d’ouvrir le dispositif à l’ensemble des zones du pays. Nom de code : Focus@GPI.
Bref
Un appétit pour les grands projets qui rend service à l’ensemble de la police, c’est un fait. « Jusqu’ici, la zone d’Anvers se comporte comme un collègue loyal », note à ce titre un chef de corps francophone. Mais à l’heure où la régionalisation de la police et de la justice reste un sujet au nord du pays, certaines inquiétudes peinent à être pleinement dissipées. « Nous sommes à l’aune d’un nouveau modèle de développement pour la police intégrée », ajoute-t-il. « Il y a un questionnement lucide à avoir : aura-t-on toujours les bons outils pour travailler dans le futur ? »
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