Quand nos pratiques pédagogiques, face à la déferlante de l’IA générative, nous interrogent sur la question de l’interaction des consciences hommes-machines
La dernière chronique de Laurence Devillairs, m'a directement interpellée, et je pense que les enseignants et chercheurs que nous sommes aujourd'hui, expérimentons actuellement avec curiosité et "fascination", les performances incroyables que réalisent les IA génératives. Moi qui suis du métier et qui ai développé des robots apprenants pour simuler le comportement de traders dans un marché financier, qui ai codé des programmes complexes, qui ai appliqué des algorithmes d’apprentissages hybrides, qui ai conclu dans mes résultats à des phénomènes d’émergences dans le comportement d’apprentissage des robots, je reste perplexe par la rapidité d’apprentissage des machines actuelles, de leur performances dans les résultats rendus, dans la pertinence de leurs « raisonnements », leurs « réparties » presque humaines, leur « empathie » quand il s’agit de nous encourager et de faire ressortir l’originalité et la qualité innovante de notre travail.
Se pose aujourd’hui dans cette formidable fresque créative humaine, la prégnante question de l’interaction hommes-machines et l’étude de cette nouvelle interaction entre la conscience humaine, et ce que l’on nomme déjà dans un nouveau champ d’investigation scientifique : la conscience artificielle et qui nous rappelle le travail précurseur et d’anticipation qu’a commencé à investigué l’enseignante chercheuse et artiste numérique plasticienne brésilienne Diana Domingues, qui dès les années 90, avait déjà commencé à travailler sur les processus de créations, le fonctionnement de l’esprit, les systèmes organiques et l’IA. Et ce qui m’avait interpellé dans ses travaux, c’était déjà cette problématique majeure qu’elle posait dans le phénomène d’interactions dans les interfaces hommes-machines , et la question cruciale de l’interaction des bio-datas avec les tech-datas.
Là nous y sommes parfaitement, et ce sont de nouveaux champs disciplinaires qui s’offrent à nous, à l’étude et à la recherche, en intégrant le paradigme axiomatique de la transdisciplinarité des savoirs, pour commencer enfin à penser la réalité de l’universalité ontologique des connaissances humaines.
Et là l’IA peut apporter une aide immense dans la synthèse et le recoupement des connaissances produites à l’échelle de l’humanité, à condition d’être supervisée et promptée par des consciences humaines à la hauteur de l’enjeu stratégique du projet.
La remise à plat de nos connaissances, de nos pratiques pédagogiques et de nos systèmes d’apprentissages sont une urgence absolue, à l’aune cette révolution cognitive qui nous met au défis de nos capacitations inhérentes à l'esprit humain et non encore explorées, pour commencer enfin à exploiter des outils cognitifs puissants exclusivement humains, et longtemps restés dans les limbes, comme l’intuition, l’imagination, la pleine conscience,...
