Vous avez vu cette pub d’Halloween pour #Fanta ? Ne vous y trompez pas : s’il faut avoir peur de quelqu’un, c’est bien de JCDecaux, le spécialiste du mobilier urbain et de l'affichage publicitaire.
📌 Rétro-acte. En 1964, #JC Decaux invente l’abribus. Du mobilier urbain financé par de la publicité, un support de masse, une révolution. Lyon, Grenoble, Angers, Liège, Anvers, Bruxelles, Luxembourg… Les villes tombent les unes après les autres.
Soixante ans plus tard, l’entreprise française est devenue une multinationale cotée en bourse et présente dans 80 pays. En chemin, elle a mis la main sur l’affichage grand format et le mur digital. Des arrêts de bus, elle est passée aux gares, aux métros, aux aéroports, aux supermarchés, aux pop up stores. Et même aux Vélib' et autres Li Bia Vélo.
À l’aune des critères (économiques) du 20° siècle, une formidable réussite entrepreneuriale.
De nos jours, une arme de destruction massive.
On s'explique. Actuellement, #JCDecaux affiche #Fanta et sa campagne pour Halloween, qui permet de gagner des places pour Walibi ou le « Train de l’Au-delà ». Conditions pour y participer : télécharger l’appli Coca-Cola sur son smartphone, installer et créer un compte, y abandonner toutes ses données.
Fanta et Coca-Cola… Ces sodas qui plombent le budget des soins de santé. Ces entreprises pilleuses d’eau et parmi les plus grandes pollueuses de la planète.
Et donc, merci à #JCDecaux, qui vante pourtant sur son site son souci du développement durable, son « code éthique » et la « charte de ses valeurs sociales fondamentales ».
On exagère ? Passons en revue quelques-uns de ses clients. Ça fait peur !
Outre les précités, on retrouve PepsiCo, Quick, Burger King, LIPTON Teas and Infusions, #Ferrero, etc. Rien que des multinationales qui, d’après leur com', embellissent le monde, alors qu’elles le ruinent à coup d’additifs, de sels et de glucose.
Vous me direz : ce n’est pas #JCDecaux la responsable de ce festival des horreurs. Au-delà du fait qu’elle mente sur ses valeurs, elle participe à tout le moins à ce gigantesque formatage, avec une audience de 850 millions de personnes dans le monde (pour 3,5 milliards de chiffre d'affaires engrangés).
En France, Grenoble a dégagé Decaux ; Rennes, Bordeaux et Lyon ont supprimé des centaines de panneaux. En Angleterre, Londres a viré snacks, pizzas surgelées et hamburgers de ses rues et de son tube. Certains pays, comme le Chili, sont passés aux actes.
En Belgique, des collectifs mènent des actions à Liège et Bruxelles. Mais pour l'heure, villes et communes restent timides face... "au manque à gagner".
Et si on remplaçait ces campagnes par de l'affichage sur le circuit court, sur les magasins à la ferme, sur une solidarité avec les paysans et avec les plus précaires, sur les initiatives citoyennes qui se multiplient pour remailler le territoire et reprendre la main sur l’énergie, l’alimentation et autres ?
Illustratrice • Illustrator @clemenceaime_illustratrice
2 moisMerci Hines France , merci Julie c’était un honneur de travailler pour le Marché Saint Germain ✨