Post de Humensis

« Les dames de l'algorithme » Un reportage passionnant sur le travail de thèse impressionnant de Camille Girard Chanudet ainsi qu'un message à l'attention de Pascal ALIX qui connaît bien les problématiques. Quant à tous les autres, je vous convie vivement à l'écouter ! La thèse, surtout sa partie III, relate le parcours de pseudonymisation nécessaire afin de répondre à la loi 2016-1321 (république numérique) imposant l'open data sur les décisions de justice (4 M par an). Mais c'est en fait un beau cours de management et un sacré pied de nez à la tech. Ce parcours, ses heurts et ses bonheurs sont décrits par la thésarde. On y parle peu workflow mais surtout harmonisation des pratiques, vision globale des tâches, solidarité technique comme dans l'industrie automobile, structuration et petites mains (féminines forcément) pour les longues et fastidieuses opérations de saisie qu'un dirigeant ne voudrait jamais faire tout en les dénigrant. Rappel au passage de la traite au clic perpétrée par les grosses sociétés de l'IA dont Google et surtout OpenAI ! Elle décrit le rapport entre l'humain et la machine, les échanges de points de vue entre les annotatrices, les repos réguliers de celles-ci afin de « s'aérer » l'esprit, le travail éreintant de la saisie. Puis elle se concentre sur le souci qu'ont ces personnes peu qualifiées (et donc déconsidérées en général) de trouver un sens à leur travail et, au travers de cela, de donner corps à cette structure conceptuelle qu'est le respect de la vie privée : la machine est ainsi éduquée par des humains qui ont LEUR idée de ce qu'est la pseudonymisation. Et la boucle est bouclée : l'IA tend à supprimer l'humain mais elle a besoin de l'humain pour apprendre et être corrigée. Et, dans au travers de cette numérisation on découvre que ce sont des humains, les annotatrices, qui protègent d'autres humains, les justiciables. 1ère conclusion : il n'y a donc AUCUNE d'intelligence dans l'IA ! Ce n'est pas nouveau. 2ème conclusion : les LLMs, des systèmes probabilistes, font le pari que le futur n'est qu'une éternelle reproduction du passé. Or, le réel est mouvant, il « déborde » et il se répète rarement à l'identique ce qui implique de réentraîner sans fin ces « modèles » avec les coûts afférents. Je vous laisse réfléchir à cette conséquence. https://lnkd.in/eCCFUvAU https://lnkd.in/eF58X9Au db

République Numérique et Justice, au cœur de la reconstruction d'une Institution : les observations de terrain et les réflexions passionnantes d'une chercheuse en sociologie sur l'avenir de l'Institution Judiciaire en regard des nouveaux outils. Issues d'une enquête in situ, notamment à la Cour de cassation, sur la conversion en fait d'une volonté politique. Camille Girard-Chanudet désormais docteur en sociologie à l'EHESS s'est intéressée à l'implantation d'un système IA au sein de la Justice Française. Sa thèse remarquée bat en brèche les lieux communs sur le règne annoncé de la machine et l'objectivité parfaite des outils prédictifs. Par son travail de terrain, cette chercheuse met en lumière le déplacement du travail, les interactions humains-machines et surtout "décode" la mise en œuvre concrète d'un objectif politique. Construire une république numérique. Une de ces Lois peu commentées, votées hors du brouhaha et des commentaires fiévreux mais qui ont de grands impacts sur l'avenir. Un dessein discrètement posé en 2016 par Axelle Lemaire alors Secrétaire d'Etat au numérique. Poursuivi avec rigueur et exigences sans que personne ne s'aperçoive tout à fait de la révolution induite. En vue : l'accès universel aux décisions de justice qui impose de les anonymiser et de les annoter pour permettre des recherches ciblées. Un changement radical dans l'abord des connaissances juridiques et leur mobilisation au service du public. En action : des "petites mains" de la Justice qui font des choix pour que fonctionne le logiciel auto-apprenant. Des combinaisons inattendues, des orientations à prendre dans lesquelles entrent souci d'efficacité mais aussi subjectivité. Une équipe de techno-juristes au travail. Bien loin, comme la présentation le souligne avec justesse et délicatesse, des clichés de laboratoires où exerceraient ingénieurs et robots dans une "émulation" de calculs déshumanisés. La Justice en rénovation complète mais aussi toute la complexité sociale d'un avenir de collaboration entre systèmes et usagers au sein duquel les acteurs actuels verront leurs contributions se modifier. Fabuleux d'être ainsi sur l'échafaudage à pouvoir observer et comprendre la "restauration-révolution" qui plus est dans une Institution réputée par a priori conservatrice. Une enquête instructive qui ajoute le vécu aux débats théoriques. Politique, éthique, virage technologique. La thèse "la Justice algorithmique en chantier" a été soutenue le 4 décembre 2023. Un entretien est encore disponible sur le site du Laboratoire d'innovation Numérique de la CNIL. (Linc) A ne pas rater. À écouter absolument pour toutes les données "intelligemment" collectées et décodées. #IA #Justice #République #Numérique

Concept jusqu’ici complexe voire abstrait pour beaucoup, l’intelligence artificielle (IA) continue inlassablement sa conquête de tous les domaines du savoir. Le progrès technologique et le développement de la science ouvrent une nouvelle ère: le monde de la magie et des innovations. Et, la bibliothéconomie s’en sortira encore plus enrichie en se laissant conquérir par l’attraction du moment. Sans nul doute, l’avenir des milieux documentaires est dans son mariage avec l’I.A, source de beaucoup d’opportunités et d’avantages pour le domaine du livre. À l’ère de l’intelligence artificielle (IA) et du numérique , les milieux documentaires sont confrontés à des changements profonds et des opportunités passionnantes pour transformer la manière dont l’information est gérée, partagée et exploitée. Une transformation significative qui ne devrait pas inquiéter les professionnels de la documentation et de la bibliothèque étant donné que les avantages sont plus grands que les conséquences. Lire la suite via ce lien https://lnkd.in/eabbW6wk

Bonne nouvelle qui aidera à suivre les avancées et implications multiples de l'intelligence artificielle en enseignement supérieur!

La Presse face à l'IA : enjeux et opportunités à l'ère des LLM 📰 RDV jeudi au Congrès de la Presse Régionale à Bayonne pour échanger sur les usages de l'IA et leurs coûts ! 💸 Ces derniers mois, OpenAI a multiplié les accords 🤝 avec les médias : Axel Springer, Financial Times, Le Monde (deal secret sur plusieurs années) et 250M$ pour News Corp (The Wall Street Journal). Le Monde, seul titre absent des kiosques digitaux, a négocié en solo. Pour Louis Dreyfus, la presse française n'est pas un "kolkhoze" ! 👉 OpenAI cherche un double accès : 1️⃣ Archives pour entraîner ses modèles 2️⃣ Articles récents pour des infos ultra-fiables et régulières 🗞️✅ Sur les archives, OpenAI s'est déjà servi. L'enjeu ? Éviter les poursuites à la The New York Times. ⚖️ On imagine aussi que les LLM peuvent devenir des sources majeures de trafic ( la part de marché de Google dans le search pourrait baisser de 25% d’ici 2026 ?). Et la presse française dans tout ça ? En attendant de nouveaux accords (Meta, Mistral AI, Google, Anthropic ?), tous les crawlers sont bloqués. N'oublions pas les atouts de l'IA pour les journalistes : aide à la rédaction, recherche documentaire, déclinaison multi-format... Un précieux gain de temps ! Pendant ce temps, Elon Musk rêve d'une IA synthétisant l'actu en temps réel, et Perplexity permer de créer des pages type Wikipédia en 5 jours au lieu de 5 semaines ! Et NewsBreak, l'app de news la plus téléchargée aux US a généré 40 articles erronés avec l'IA... L'impératif ? Ne pas revivre le fiasco Google. Les médias doivent être moteurs de cette révolution IA, et vite ! L'IA doit servir un journalisme indépendant et de qualité. Sinon, la démocratie en paiera le prix fort. De mon côté, le temps de production de mon podcast Comptoir IA est passé de 3H à 30 minutes par épisode grâce à l'IA ! 🎙️ Hâte d'en débattre jeudi ! 🗓️🙌 Alliance de la presse d'information générale, Florent, Bruno, Olivier, Rossel, Whynotmedia, Groupe Centre France, Jacques 📩 Suivez-moi https://lnkd.in/ebFT66tj

Ce matin, François 🐙 Pacull a partagé un post en réponse à la tendance actuelle qui consiste à identifier les contenus générés par des LLMs à travers des marqueurs supposés en être la signature incontestable. Il est assez amusant, et un peu paradoxal, même si cela s’explique, de constater que bon nombre de ces marqueurs, débusqués par ces supposés héritiers de Laurent Valla, sont en réalité ceux des formes classiques de contenu issus d’un parcours académique dans l’enseignement supérieur : - Une structuration claire du propos, - Une progression logique, - Un vocabulaire relativement riche et précis, - Un argumentaire construit, - La mise en avant de références étayant le propos, - ... On en vient donc à considérer que des principes de rhétorique et de partage de connaissances et d'opinions, éprouvés depuis des siècles, sont désormais perçus comme les marqueurs de l'intelligence artificielle. Et donc, à contrario, que les marqueurs d’une production humaine seraient : - Une structuration confuse du propos,   - Une progression désordonnée,   - Un vocabulaire plutôt pauvre,   - Un argumentaire décousu,  - L'absence de références pour étayer le propos.   - ... C'est un effet inattendu des LLMs de constater que les contenus les moins "suspects" sont finalement devenus les plus pauvres. Dernier point sur ces réflexions : l'utilisation du classique « en conclusion » est devenue, pour beaucoup, un indice d'un recours aux LLMs, ce qui reviendrait à considérer des décennies de contenu produit avant leur existence comme étant en fait généré par eux.

Une plongée édifiante dans un projet lié à l'#ia. On voit ici tous les ingrédients qui constituent la réalité de la mise en oeuvre des algorithmes : - les rapports complexes entre l'homme et les machines, - des enjeux éthiques et politiques, - la réalité très concrète de l'infrastructure et des compétences, - l'importance du savoir-faire et de la sensibilité humaine, à tous les niveaux et notamment les plus humbles, - l'expertise du designer qui fait le lien entre les acteurs et conçoit des outils pour leur permettre d'oeuvrer vers un objectif commun. Si vous ne connaissez pas encore "Le code a changé", cette série de podcast de Xavier Delaporte est à ma connaissance ce qui se fait de mieux sur les rapports entre les humains et la technologie. https://lnkd.in/efhEmcQc

Atawiz sort son premier livre blanc afin de vous présenter l’IA Générative ! 🧠👨💻 Ni trop long, ni trop court, ce livre blanc vous parle de ce concept si bien connu qu’est l’IA GEN. À une époque où l'innovation technologique évolue à un rythme vertigineux, comprendre l'impact de l'Intelligence Artificielle est plus crucial que jamais ! Atawiz décortique alors ce mot qui englobe tout un univers, des termes qui l’entoure aux enjeux qu’il révèle. Ce que vous découvrirez dans ce livre blanc : - Les fondamentaux de l'IA GEN : Entre définition de l’IA GEN, des LLM ou du concept de fine-tuning…  - Des cas d’usage : Découvrez quelques études de cas spécifiques à certains secteurs et applications dans le développement - L'impact sur les industries : Vous comprendrez comment l'IA transforme des secteurs variés, de la finance à la santé. - Des stratégies d'implémentation : Conseils pratiques pour intégrer l'IA dans vos opérations. On vous en souhaite bonne lecture, et nous vous laissons évidemment le lien de téléchargement 👉 https://lnkd.in/e8AUSVQb #livreblanc #ia #iagen #atawiz

[Dossier] Camille Girard-Chanudet explore pour Horizons publics les coulisses de la fabrique des intelligences artificielles des administrations (fonctionnement de l’apprentissage automatique, Infrastructures matérielles, souveraineté et environnement, travail des données et conception algorithmique). Extrait : Comprendre l’IA pour mieux l’orienter Les infrastructures de l’IA, les acteurs impliqués dans la fabrique algorithmiques ainsi que leurs activités disparaissent à l’intérieur de la boite noire que constituent les dispositifs algorithmiques une fois ceux-ci rendus opérationnels. Cette invisibilisation conduit à focaliser l’attention, notamment en termes d’encadrement et de régulation, sur les modèles algorithmiques, au détriment des opérations de cadrage réalisées en amont dans la chaîne de production. Pourtant, le suivi des infrastructures matérielles de l’IA, du travail de conception des jeux de données et des algorithmes, et des configurations organisationnelles qui sous-tendent ces processus offre des prises essentielles pour la compréhension et, le cas échéant, la critique des dispositifs algorithmiques. Il ouvre des pistes fertiles de réponse aux impératifs de transparence et d’explicabilité des nombreux dispositifs d’IA développés au sein des institutions publiques. En ce sens, les algorithmic studies, qui s’intéressent de façon large aux activités de conception et d’usage algorithmiques, constituent une ressource précieuse pour l’analyse du développement de l’IA public – ouvrant une opportunité particulière de synergie entre recherche et administration publique. #IAG #administration #transfonumérique

Encore un épisode instructif du podcast #Lecodeachangé … …Mettant en lumière à quel point nous avons besoin d’intelligence bien humaiNE pour alimenter la machine artificielle. 👩💼 … faisant l’hypothèse que l’IA ne serait pas en mesure d’adresser l’ensemble des aléas issus de la réalité et nécessiterait ad vitam une assistance humaine 🧬 …rappelant que les données et les algorithmes reposent sur des choix…🤔 Il reste des marges de manœuvre pour comprendre et agir sur ces choix ! Un sacré sujet dont citoyens, représentants des salariés, politiques, entrepreneurs auront à s’emparer 💬💬💬💬 https://lnkd.in/eTni65Jc