Post de ITA VITA

Rappel de la définition de l'OMS des soins palliatifs : 📌 Les soins palliatifs cherchent à améliorer la qualité de vie des patients et de leur famille, face aux conséquences d’une maladie potentiellement mortelle, par la prévention et le soulagement de la souffrance, identifiée précocement et évaluée avec précision, ainsi que le traitement de la douleur et des autres problèmes physiques, psychologiques et spirituels qui lui sont liés. 📌 Les soins palliatifs : - procurent le soulagement de la douleur et des autres symptômes gênants, - soutiennent la vie et considèrent la mort comme un processus normal, - n’entendent ni accélérer ni repousser la mort, - intègrent les aspects psychologiques et spirituels des soins aux patients, - proposent un système de soutien pour aider les patients à vivre aussi activement que possible jusqu’à la mort, - offrent un système de soutien qui aide la famille à tenir pendant la maladie du patient et leur propre deuil, - utilisent une approche d’équipe pour répondre aux besoins des patients et de leurs familles en y incluant si nécessaire une assistance au deuil, - peuvent améliorer la qualité de vie et influencer peut-être aussi de manière positive l’évolution de la maladie, - sont applicables tôt dans le décours de la maladie, en association avec d’autres traitements pouvant prolonger la vie, comme la chimiothérapie et la radiothérapie, et incluent les investigations qui sont requises afin de mieux comprendre les complications cliniques gênantes et de manière à pouvoir les prendre en charge.

"Seuls le projet de vie, et non le projet de mort, et le sens qu’une société lui confère peuvent témoigner d’une réelle considération pour le respect de la dignité de la personne. Parler de soins palliatifs, c’est évoquer le sens d’une vie de manière holistique et sans chercher à vouloir la clôturer." "La question palliative n’est en fait que la réflexion sur la manière d’accompagner la vie au seuil de la mort. Appréhender chaque sujet en le considérant vivant et nécessitant un projet de soin fait d’humanité et de considération. Que dire d’une société incapable de considérer cet espace de vulnérabilité en cherchant à le faire taire ? La loi Claeys-Leonetti met à notre disposition un cadre législatif dans une démarche éthique." https://lnkd.in/e7g927Ex

réfléchissons

👇 [DECRYPTAGE] Les médecins Jean-Marie Gomas et Pascale Favre déplorent un projet de loi sur la fin de vie « entre fausses promesses et contre-vérités ». https://lnkd.in/evMN3em5 📌 Des torsions de vocabulaire : « L’intervention d’un « soin d’accompagnement » distinct du « soin palliatif » est superfétatoire ». - L’expression « soin palliatif » est un consensus international. - Suppression complète des mots « suicide assisté » et « euthanasie » pour faire croire que ce geste mortifère serait une « aide ». 📌 « Triple incitation au suicide » : D’abord par la possibilité de recourir à la mort programmée dès le diagnostic d’une maladie grave. Ensuite, par l’exigence d’un soignant pour injecter une « dose de sécurité supplémentaire », qui enferme et limite tout revirement potentiel. Enfin, par l’inscription d’une « date de péremption » de la démarche qui fait pression sur le passage à l’acte. « Si au bout de 3 mois, la personne ne s’est pas suicidée, des vérifications obligatoires sont prévues par la loi. » 📌 « La participation d’un proche au geste mortifère nie trois aspects essentiels du fonctionnement familial ». D’une part, les inévitables dissensions qui vont naître : « comment sera regardé celui ou celle qui aidera leur mère à avaler un produit mortel ? ». D’autre part, les « conflits d’intérêts potentiels et le risque d’abus de faiblesse. » In fine, l’impact psychologique d’un tel geste, sur la personne elle-même et au niveau des conséquences transgénérationnelles. 📌 L’encadrement par des critères qui se veulent strictes : une illusion. Plusieurs critères subjectifs se révèlent invérifiables, comme la notion de « souffrance insupportable ». Conviendrait-il donc d'accorder une mort programmée à la demande de dizaine de milliers de patients souffrant de pathologie mentale ? Comment concilier prévention du suicide et mort programmée ? » Caducité des critères constatée dans tous les pays qui ont dépénalisé l'euthanasie. 📌 Une promesse de la généralisation de l’offre palliative irréalisable. Le Gouvernement a fait des annonces dérisoires, destinées à compenser l'inflation, alors que les besoins sont en augmentation constante avec le vieillissement de la population. Chaque jour 500 personnes meurent dans notre pays sans avoir bénéficié d'une prise en charge palliative adaptée. 📌 Délais irréalistes : une négation de la singularité de chaque situation et de l’ambivalence des patients (48h pour la réitération d’une demande de mort provoquée et 15j pour la réponse).

Nous pouvons redire en boucle qu’il faut et il suffit d’appliquer les lois depuis 1999, 2005, 2016, concernant le droit des malades à l’accompagnement en fin de vie mais pas que… ; nous pouvons marteler que la formation aux soins palliatifs de TOUS et TOUTES les soignants / soignantes n’est toujours pas appliquée depuis 2005; nous pouvons toujours espérer qu’un gouvernement tiendra un jour ses promesses de développer et d’universaliser les soins d’accompagnement sur tout le territoire français en institution et à domicile .. tant que ces promesses ne seront pas tenues, il y aura toujours des citoyens qui demanderont à mourir pour sortir de leur souffrance physique ou psychique…

"La mort provoquée va être un élément perturbateur du système de soins" Débat du moment, un article d'hospimédia porte ce titre ce matin. Ma réflexion: Si on peut comprendre l'interrogation morale, voire éthique, concernant la légalisation d'une pratique pourtant présente depuis des décennies, il faut aussi s'imaginer à la place de la personne concernée. Il faut aussi s'interroger sur le cadre législatif des autres pays. Une loi ouvre un possible, de façon encadrée. Cette loi n'impose pas. A mon sens, elle va exister pour encadrer des pratiques, qui sont et seront, à chaque situation, une décision d'abord de la personne. Elle rejoint les directives anticipées et, à cette avancée, elle permet de ne plus laisser le médecin seul, vis-à-vis de SA décision. Elle ne remets pas en question, les soins palliatifs, l'accompagnement à la fin de vie. Elle ouvre un possible quand la situation n'est plus, humainement tenable, pour la personne et les personnes qui l'accompagnent. Il convient donc d'inventer un accompagnement spécifique à cette démarche. Si elle est validée par la personne et les personnes qui l'entourent, il s'agit du droit de ne plus souffrir, physiquement ou moralement, psychologiquement. L'important ici, c'est que la loi protège les soignants et ouvre un possible pour la personne. La refuser en bloc est, à mon sens, un déni d'une liberté fondamental: le droit de vivre et de mourir comme on le souhaite, dans la dignité, sans souffrance pour soi et ses proches. La refuser c'est nier l'impossible choix d'un médecin, seul, face à une situation paradoxale: le serment d'hypocrâte m'oblige à un impératif catégorique de soigner. Mon humanité m'oblige à un impératif catégorique de ne pas laisser une personne souffrir, quel que soit sa souffrance et celles de ses proches.

La nouvelle loi en préparation sur la fin de vie est une énième loi sur le sujet. Cette loi entraine beaucoup de questionnement, souvent de façon un peu perplexe mais elle met de nouveau en avant la question fondamentale de la prise en charge de notre fin de parcours vers la mort. Mourir rend vivant. Il est toujours intéressant, malgré nos inquiétudes culturelles, de nous rappeler que nous ne sommes pas immortel. Pourquoi ? Réfléchir à notre fin de vie, permet de nous y préparer, et surtout cela permet d'intensifier sa vie, de lui donner une certaine valeur. Oui la mort, cela rend vivant! Dans mes interventions Neztoiles, dans ma pratique d'art-thérapeute et de clown-thérapeute, qu'est ce que cela questionne ? Cela nous rappelle peut-être en fin de compte que la médecine est une science bien entendu, avec ses protocoles pour nous guérir mais la médecine est aussi un art ! L'art de prendre soin même lorsqu'il n'est plus possible de guérir. (M)ettre en présence jusqu'au bout de la vie, tel est à mes yeux l'enjeu premier. Et c'est notamment le sens de Biloba Neztoile quand il va à la rencontre des patients en fin de vie... Poétiser, sourire, soutenir, alléger, libérer avant le grand départ. Il faudrait pouvoir multiplier les accompagnements de la médecine de l'art à côté de la médecine qui soulage de la souffrance physique. Cette complémentarité est à mes yeux de professionnel de l'art soignant essentiel pour une éthique dans la fin de vie et un prendre soin global jusqu'à la fin. https://lnkd.in/e7X93sU5

Le dernier acte d’un soin est un acte de fraternité. Soigner par la mort n’en est pas un Solliciter notre idéal républicain de fraternité, comme le fait le président de la République, pour y trouver une justification ce que devrait être l’engagement à légaliser et à organiser les protocoles de l’aide active à mourir suscite à juste titre des controverses. À force de détourner le sens des concepts qui font société, la démocratie est dénaturée dans ce qui lui est constitutif, en ce qui lui est indispensable et le plus précieux. La confusion dans l’usage et l’interprétation des mots, dans l’analyse de réalités si personnelles et singulières qu’elles s’avèrent irréductibles à des interprétations générales ou à des catégories juridiques, confère à nos débats sur la fin d’une vie un caractère approximatif, insatisfaisant, formel, sommaire, pour ne pas dire naïf. Parfois il peut apparaître discriminatoire, contraire aux principes de respect, de bienveillance, de justice et de fraternité. La philosophie et l’engagement éthique et citoyen développé depuis les années 1980 par le mouvement des soins palliatifs me semble incarner le sens d’une relation fraternelle qui diffère d’une approche compassionnelle favorable à l’aide active à mourir. Que l’on comprenne bien mon propos. Je refuse qu’au nom d’une conception humaniste ou d’une idéologie on préempte des concepts comme la fraternité, la dignité, l’autonomie, la liberté, la solidarité. Les soignants témoignent de leurs expériences quotidiennes de rencontres et de parcours personnels, d’aventures humaines aux confins de la vie dont ils se gardent bien d’idéaliser la réalité. Ils considèrent comme une obligation éthique et politique cette fraternité dans une relation vraie avec celui qui sollicite l’apaisement de ses souffrances et la considération des membres de notre cité – professionnels ou bénévoles associatifs – qui accordent encore un sens à ce qu’il vit.  Que doit et peut faire le médecin de son engagement auprès de la personne qu’il ne peut pas guérir mais qu’il n’abandonne pas ? Il convient d’être loyal et responsable dans l’affirmation de nos positions. Confondre l’accompagnement dans le cadre d’une approche humaniste palliative avec l’aide médicale active à mourir c’est provoquer une confusion là où la transparence et la l’intégrité morale s’imposent.  La sollicitude dans le soin, le devoir et l’exigence de non-abandon représentent pour moi l’expression d’une attention à l’autre, d’un souci de ce qu’il est et demeure dans sa vie jusqu’à la mort, d’une autre valeur et d’une autre portée que les prescriptions qui nous sont faite d’un devoir de fraternité qui justifierait moralement, politiquement et juridiquement l’acte létal d’un médecin dont la mission est précisément d’être fraternel. Le dernier acte d’un soin est un acte de fraternité. Soigner par la mort n’en est pas un.

Pour pouvoir argumenter, il faut comprendre la position de l'autre. Prochaine lecture 🙃

Pour réfléchir avant d’avoir un avis 😉