Que va devenir le soutien de l'Etat à la pratique du vélo ? En septembre 2022, la Première ministre avait lancé un plan sur le vélo et la marche, qui prévoyait notamment, sur la période 2023 - 2027, le passage du réseau cyclable de 57.000 km à 80.000 km (avec un objectif cible de 100.000 km en 2030, soit 10% du linéaire routier du pays) : https://t.ly/vKZMC
Ce plan devait être doté - sur la période - d'un budget de 1,25 milliards d’euros, servant à aider les collectivités locales à aménager ces pistes, ainsi que d'autres éléments de la voirie (aménagement des intersections routières avec feux, passerelles, aires de stationnement, etc), ou encore à aider l'accès au vélo pour les personnes reculant devant la dépense.
Mais, très récemment, la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette a laissé entendre que les crédits prévus pour 2024 et 2025 pourraient être ramenés à zéro, en invoquant "l’examen des lettres-plafonds et les récentes déclarations du président de l’Agence de financement des infrastructures de transports (Afit)" : https://lnkd.in/ekarMcdH
Cette crainte est également relayée par Le Monde, qui évoque également un ralentissement de la mise en place d'aménagements ou de services de vélos en libre service depuis quelques mois : https://lnkd.in/ePVhghgJ
Pourtant, ralentir sur le vélo serait dommage (sans mauvais jeu de mots). Avec le covoiturage, c'est le mode de déplacement qui, à la condition que l'ensemble du "système vélo" soit là (infrastructures, services de réparation, etc), a le plus fort potentiel de décarbonation de la mobilité périurbaine, tout en étant beaucoup moins lourd que l'automobile pour le budget des ménages.
C'est aussi un mode de déplacement qui peut laisser a part belle aux PME du pays, à la fois pour la fabrication et l'entretien. Si nous parvenons à remplacer une fraction significative des véhicules thermiques (très largement importés), fonctionnant au pétrole (importé), par des vélos électriques fabriqués en France (y compris leurs composants), et roulant sur des pistes cyclables construites par des PME du BTP, nous aurons à la fois économisé des émissions et augmenté la valeur ajoutée nationale.
Nous aurons aussi lutté contre la sédentarité, ce qui, à terme, soulagera les finances de la Sécurité Sociale, puisque l'exercice - modeste sur un vélo électrique au surplus - nous conserve en meilleure santé, sans parler de la pollution qui est beaucoup plus faible quand on roule à vélo que quand on roule en voiture.
Il est bien évident que, si on doit faire des économies budgétaires, il faudra bien les trouver quelque part. Mais, quand on fait le bilan couts/bénéfices de l'aide - modeste (quelques centaines de millions d'euros par an) - qui concerne le vélo, est-ce que ce serait vraiment la première chose à sabrer ?
Ce point sur l'importance des infrastructures cyclables et des subventions est crucial. Pensez-vous que les entreprises sont prêtes à investir dans des programmes de location de vélos et des aménagements au bureau ? Ce serait formidable de voir plus de soutien pour ces initiatives durables.