« Si tu ne sais pas pourquoi tu te dépêches aujourd’hui, tu le découvriras demain. » Voilà la maxime que je me suis appliquée. Je ne compte plus le nombre de fois où celle-ci s’est révélée cruciale. En apparence, reporter de quelques jours une tache ne se trouvant pas sur le chemin critique peut sembler sans effet. A fortiori quand le planning total du projet s’étend sur plusieurs années. Et pourtant… Au début de ma carrière, j’avais travaillé dur avec les services de la Préfecture pour obtenir le permis de construire d’un de mes premiers parcs éoliens. Dans les derniers jours, alors que les réunions publiques s’étaient déroulées parfaitement, une opposition inattendue apparait soudainement et décide de placer un recours… mais celui-ci est déposé le lendemain de la date limite, dossier irrecevable. J’ai mesuré toute l’importance d’un seul jour gagné sur le planning. Par nature, l’inattendu ne prévient pas. C’est parfois le signataire d’un contrat qui change de poste pour être remplacé par un nouvel interlocuteur qui ne souhaite plus faire affaire. C’est une circulaire ministérielle qui enterre définitivement le projet sur lequel tous les voyants étaient au vert. C’est le confinement du COVID qui rend impossible la réunion qui devait absolument avoir lieu avant l’été. C’est le propriétaire foncier qui décède dans un accident de voiture la veille de la signature chez le notaire et la procédure de succession qui s’en suit prendra plus deux ans. C’est un concurrent surgit comme de nulle part qui s’alloue avant vous la seule capacité de raccordement électrique qui restait disponible. C’est une jurisprudence nouvelle qui remet en cause votre activité économique. Les exemples sont innombrables et m’ont convaincu qu’il est toujours avisé de conclure au plus vite ce qui peut l’être. Je note parfois un air d’étonnement chez les nouveaux venus que j’enjoins à se dépêcher alors même qu’aucune menace ne semble le justifier. Mais les cadres expérimentés savent bien que je ne les presse pas sans raison. Il ne s’agit pas de générer du stress en courant sans raison mais d’avoir conscience qu’un projet reste à risque dans qu’il n’est pas fini, et ainsi en levant au plus tôt les obstacles possibles s’éviter des déconvenues évitables. En tant que coureur de fond, je préfère garder une allure régulière que de devoir faire des sprints.
Perso, je suis bien meilleur en sprint 😉
La belle époque du récépissé de depot de PC au 31/12
Partner at Watts.Green
5 moisComme je suis d'accord ! J'ai été sûrement un des premiers incrédules face à cet "empressement sans raison", mais c'est devenu aussi mon principal mantra dans le développement, que je répète aussi à tue tête maintenant Plus qu'un marathon, c'est une partie de mario kart de 5 ans avec un tas d'adversaires qui te balancent des peaux de bananes voire des carapaces rouges 😁. Et des mises à jour des règles en cours de partie !