Post de Laurent Pellegrin

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Responsable des ventes monde en Sécurité publique chez IDEMIA IPS/JPS

L’art de (se) diriger #46 – le « warning order » Le sujet du temps, du rythme, du tempo ou des différents horizons est d’un tout premier intérêt pour le dirigeant. Derrière l’axe temporel de son action se retrouve ce qui peut constituer un principe de management : tout ce qui peut s’anticiper doit être anticipé. Dit autrement : il convient de minimiser le champ des urgences au moins pour trois raisons : 1- L’urgence coûte toujours plus cher. 2- L’urgence détériore la liberté d’action qui constitue, rappelons-le, l’un des principes de la guerre – et il n’y a pas si loin entre la guerre des militaires et la guerre économique des entreprises. 3 -Enfin, l’anticipation permet à ses collaborateurs d’organiser leur travail. C’est une façon de les respecter. Les militaires utilisent un objet pour porter cette anticipation : le ‘warning order’ ou ordre préparatoire. Sa raison d’être est facilement compréhensible : si je ne sais pas tout et notamment pas le détail, j’en sais souvent néanmoins assez pour commencer à me projeter dans une action plus que probable. Donc ce que je sais, je le dis et le partage ; ce que je ne sais pas, je le dis aussi ; ce qui est sujet à caution ou à modification, je n’en parle pas pour ne pas troubler mes collaborateurs par de possibles changements de pied. La grande direction ou l’intention générale sert de colonne vertébrale pour commencer soit à réfléchir, soit à s’organiser, soit à rassembler les moyens nécessaires… et pour ne pas tout repousser au dernier moment. Il n’y a pas de formalisme. Il y a essentiellement un temps de déclenchement : lorsque j’en sais assez sur l’intention et sur le niveau de faisabilité. Si vous pensez avoir le choix entre ‘trop tôt’ ou ‘trop tard’ et sauf à ce que l’action en cause soit confidentielle, nous aurions tendance à vous recommander ‘trop tôt’. Il se peut alors que quelques ajustements soient apportés, mais le temps de préparation gagné sera indubitablement précieux. Souvent quelques mots suffisent : voilà ce qui a été décidé, ce que j’en sais, l’idée que je m’en fais, les mesures préparatoires qui s’imposent, la suite dès que j’en saurai plus. Travaillez chacun pour ce qui vous concerne sur ce sujet en priorité Et voilà, mon équipe est au courant, même si tout n’est pas encore ficelé - la note de cadrage arrivera plus tard. Le manager a fait son boulot ; il ne surprendra pas ses collaborateurs en précipitant toute son organisation dans le temps court et dévastateur de l’urgence absolue. Cet ordre préparatoire répond à un principe, celui d’anticiper. Il relève aussi de deux intuitions : le plus tôt possible et le plus probable (pour constituer une direction générale envisageable à plus de ….80%). Ces intuitions ne doivent pas vous tétaniser : l’anticipation prévaudra presque toujours sur l’excuse de l’indécision ("paralysis analysis") et de l’excessive précaution. #lartdesediriger

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