Il est important de se questionner sur les raisons expliquant l'inefficacité de ce réglement à restreindre l'implantation de restaurants minute autour des écoles alors même qu'il était jugé prometteur par les experts lors de son adoption et reconnu par les tribunaux.
Le réglement est-il réellement appliqué? A-t-il les moyens de ses ambitions?
Cible-t-il les bonnes zones?
Est-il bien connu des entreprises?
Est-il aisément contourné?
Peut-il être amélioré?
Est-il suffisant pour atteindre l'objectif visé?
La réponse est évidemment non pour cette dernière question. La contrainte ne suffit pas, il faut aussi la carotte. Et dans le cas de la bouffe, la carotte ne fait pas le poids face aux hamburgers, aux frites et aux boissons sucrées, surtout lorsque ces derniers sont moins chers, faciles et rapides. C'est pour ça qu'il est incontournable d'opérer des changements profonds dans nos systèmes et nos environnements alimentaires.
La science et la pratique démontrent qu'il faut combiner plusieurs stratégies et des efforts massifs pour améliorer l'accès physique et économique aux fruits et légumes ET leur consommation régulière.
Certes les campagnes promotionnelles expliquant l'importance des fruits et légumes pour la santé sont importantes, mais il est nécessaire d'aller plus loin.
Il convient également de rendre les aliments santé agréables et attrayants grâce à une préparation et une présentation adéquates dans les lieux les plus fréquentés par la population.
Le prix des aliments est si déterminant dans le choix des consommateurs qu'il faut renverser la tendance: subventionner les aliments santé et taxer les aliments nocifs. En s'assurant de ne pas accroître les inégalités sociales. Cela exige beaucoup de doigté et du courage politique.
Les institutions publiques, par leur politique d'approvisionnement notamment, ont un rôle critique à jouer, un devoir d'exemplarité. Des progrès significatifs sont en cours à ce niveau, notamment avec la Stratégie nationale d'achat d'aliments du Québec et le futur programme d'alimentation scolaire.
Développer la littératie et les compétences alimentaires de nos enfants dès le plus jeune âge, notamment en les initiant à la cuisine et au jardinage, est une autre stratégie importante.
Bref, les voies d'action sont nombreuses et les initiatives pullulent. Le défi consiste à bien les coordonner, les mettre à l'échelle et les pérenniser.
C'est une question de santé publique, mais aussi une question d'urbanisme, de justice sociale et de durabilité nos modes de production et de consommation.
Je nous invite à tirer des apprentissages de ce cas de figure, qui a par ailleurs eu le mérite de légitimer une fois de plus les pouvoirs des villes en matière de création d'environnements favorables à la santé. Reste maintenant à les utiliser à leur plein potentiel.
En travaux
2 moisUne très belle initiative d'un chef engagé à saluer "C’est, en effet, en février 2022 que le Rep’ – comme certains le surnomment aujourd’hui – ouvrait ses portes, dans les murs de l’ancien Café-Parisien, place Sadi-Carnot, porté par l’association La Petite Lili, « du prénom de ma maman », confie le chef, ému. Ici, les personnes en situation de fragilité peuvent déjeuner ou dîner pour 1 euro aux côtés d’une clientèle traditionnelle payant ses repas au tarif classique (23 euros pour une formule)." C'est aux côtés des grands travaux qui réorganisent la ville, que l'on voit par toutes ces petites touches, du culturel au social engagés, sa belle renaissance.