[ LA GAZELLE ET LE CROCODILE ] ● Manger ou être mangé ? Comment survivre dans un monde façonné comme une chaîne alimentaire.
Chaque jour, dans la savane africaine, sous la chaleur, une gazelle va s’abreuver au lac. Elle sait qu’elle doit être très rapide pour ne pas se faire happer par le crocodile tapis sous la surface de l’eau pour rester en vie..
Chaque matin, dans la savane africaine, un crocodile, tapis sous la surface, au bord du lac, attend patiemment qu’une gazelle imprudente vienne s’abreuver. Il sait qu’il doit avoir des réflexes éclairs afin de saisir l’imprudente gazelle et ne pas mourir de faim.
À aucun moment, la gazelle ne se pose la question : "Mais pourquoi le crocodile ne me laisse pas boire tranquillement au lac ?". Non. La gazelle, d'instinct, sait qu’elle doit avoir de grands réflexes pour rester en vie quad elle va s’abreuver au lac. Elle ne s'en plaint pas. Elle se donne juste les moyens d'échapper au prédateur le moment venu. Chaque jour. Chaque fois qu’elle approche du lac.
Quant au crocodile, à aucun moment, il ne se pose la question : "Mais pourquoi la gazelle ne se laisse-t-elle pas faire ?”. Non. Le crocodile, d'instinct, sait qu’il doit savoir bondir en un éclair plus vite que la plus rapide des gazelles s'il ne veut pas mourir de faim. Il ne s'en plaint pas. Il se donne juste les moyens de bondir, saisir et enfin dévorer sa proie. Chaque jour. Chaque fois qu’elle approche du lac.
La savane est ainsi. La loi de la jungle aussi. Ce n'est pas un conte de fée. C’est juste l’expression d’une chaîne alimentaire.
Se lamenter d'être une gazelle n’y changera rien. Se morfondre n’y changera rien. Appeler au secours n’y changera rien.
Étrangement, en dépit de cette loi implacable, de ces rapports de force implacables, de cette lutte sans pitié pour la survie, des gazelles vivent bel et bien assez longtemps pour engendrer d’autres gazelles. Et perpétuer l’espèce.
Lorsqu’on est la proie, on se donne les moyens d’esquiver le prédateur, ou de le battre à son propre jeu. Ou, ultime solution : nous pouvons simplement devenir aussi… un prédateur.
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Le monde est une jungle : soit nous sommes la proie, soit nous sommes le prédateur. Il n'y a pas d'entre-deux. Il n'y a pas de bisounours. Il n'y a pas d'Alice au pays des merveilles.
À nous africains d’en être conscients, d’en prendre la pleine mesure et de définir, à partir de là, comment nous évoluons dans cette jungle.
Manger.
Ou être mangé.
Le choix est évident.
Bonne semaine.
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Vilevo S,
Afro-optimiste décomplexé.
#AfricaRising
Illustration (c) Vilevo/MJ