Post de Marine Lacroix

Pourquoi les DTU ont-ils rendu si difficile l'essor des techniques "low tech" (et multiséculaires), alors qu'elles ont pourtant déjà prouvé leurs performances, leurs atouts économiques, ainsi que leur adaptabilité ? Prenons un exemple de matériau "brut", non transformé : la bauge. Il existe (en France) d'anciennes constructions de 4 niveaux (13 mètres de hauteur) tel qu'à Irodouër, en Ille-et-Vilaine ou datant de plus de 400 ans ("du XVI° siècle", d'après Maison Paysanne de France). Cependant, prescrire cette technique relève du parcours du combattant, comme François Streiff l'a si bien démontré avec #cobbauge. Il s'avère encore nécessaire d'avoir recours (par exemple) aux ATEX... avec l'incertitude d'obtenir le précieux "avis favorable". Si c'est admis, c'est ponctuellement, comme s'il s'agissait d'une technique improbable et sans retour d'expérience. C'est décourageant tant pour la MOA (financièrement) que pour la MOE (intellectuellement). Par contre les solutions industrielles beaucoup plus complexes à élaborer, lourdement réversibles et peu qualitatives (voire pathogènes dans certains cas) sont beaucoup plus simples à prescrire grâce au DTU en vigueur. Les dernières évolutions de la réglementation paraissent plutôt insuffisantes pour inverser cette tendance. Il s'agit donc de trouver un moyen qui fasse revenir sur notre territoire les techniques de construction bio/géosourcés à fort potentiel qui ont déjà fait leurs preuves : la terre crue porteuse, la pierre massive, la charpente à petit bois. Réenclencher ces filières permettrait de résoudre nos enjeux actuels (tel que l'objectif "zéro carbone"), avec des aléas de chantier réduits, grâce à un nombre limité d'intermédiaires et/ou d'étapes (de l'extraction jusqu'à la pose). Pour expérimenter, élaborer, envisager des stratégies, des solutions... contactez-moi en MP!

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🌱🏡 La paille est reconnue comme un isolant à faible empreinte carbone reconnu pour son efficacité économique, technique, sanitaire et environnementale. Cependant, les réglementations actuelles ne prennent pas suffisamment en compte les spécificités de la paille, limitant son utilisation. La sensibilisation et la formation des acteurs du secteur restent nécessaires. Le Réseau Français de la Construction Paille (RFCP) vise à structurer la filière.   📝 Dans le cadre de l’appel à projet de l’ADEME « soutien à l’innovation dans la construction matériaux bois, biosourcés et géosourcés (SIC) », le projet "Pour des ouvrages en paille 2030" (POP 2030) a été sélectionné pour un budget total de plus de 8 millions d’euros. 🤝 Le consortium est composé de partenaires représentatifs et complémentaires qui travailleront sur la recherche appliquée, les essais en laboratoire, la fabrication de produits et la sensibilisation pour promouvoir l'utilisation de la paille dans le secteur du bâtiment :   - Des écoles ou universités pour la recherche : ICAM OUEST, UniLaSalle, Université de Bordeaux, Université Gustave Eiffel - Des laboratoires références dans le secteur du bâtiment : CERIB, CSTB, Institut technologique FCBA, LNE, 3SR - Des fabricants de produits : Copano, SCIC ielo, NJO, Plâtre.com - Des bureaux d’études : AIS Ingénierie, Bois Paille Ingénierie, Coop'Action-Eco-Etudes, Wigwam - Un économiste de la construction : Coefficient - Un constructeur : BATI NATURE - Des experts de la filière : CALYCLAY, LE CHAMP DES ARTISANS, Organic’home, Regain - Les associations du réseau RFCP : Association Batir en Balles, Nebraska Les objectifs incluent : ✔ l'élargissement des ressources disponibles au-delà de la paille de blé et leur intégration dans les réglementations du secteur du bâtiment, ✔ la validation de nouvelles techniques de construction et l’extension des applications de la paille à différents types de bâtiments, ✔ la validation des techniques de rénovation énergétique. Il est également prévu de démontrer l'efficacité des systèmes constructifs à base de paille, de diffuser les connaissances et d'intégrer la paille dans les réglementations du secteur du bâtiment. #france2030 #durable #construction