On se demande souvent pourquoi les établissements privés auraient le droit de sélectionner leurs élèves, tandis que les établissements publics ne le font pas? Ne serait-il pas plus pertinent de se demander pourquoi le public ne sélectionne pas davantage ses élèves, comme le privé ?
Il est important de noter que les établissements publics effectuent également une sélection à certains moments clés, comme on peut le voir sur l'image et le lien.
Tout d'abord, le privé a-t-il le droit de sélectionner des élèves ? Oui, mais dans un cadre légal précis : selon la loi Debré, un établissement privé sous contrat doit accueillir « tous les enfants sans distinction d'origine, d'opinion ou de croyances » (Article 1).
On reproche souvent aux établissements privés de sélectionner sur ces critères (origine, opinion, croyance), et l'État, ne faisant pas le contrôle nécessaire, alimente ces soupçons.
Il est temps de dissiper les mythes : aucun chef d'établissement n'a jamais refusé une famille en raison de son origine modeste, de sa religion, etc.
Les établissements privés sélectionnent selon des critères logiques : géographie, projet éducatif, discipline, niveau scolaire...
Il convient de rappeler que la plupart des établissements privés n'ont pas le luxe de sélectionner et sont déjà heureux de pouvoir remplir leurs classes.
L'enseignement catholique a aussi exprimé à plusieurs reprises son souhait d'accueillir un public plus large, mais l'aide moins importante que prévue par la loi Debré complique l'accueil d'élèves issus de milieux moins aisés, notamment en raison du coût de la cantine.
Il existe deux types de sélection dans le privé :
1)Une sélection naturelle, non opérée par l'établissement :
- Géographique : nombre d'écoles se trouvent dans des centres-villes qui se sont gentrifiés.
- Valeurs familiales : les familles choisissent des établissements qui reflètent leurs valeurs, telles que la religion, la rigueur, la discipline.
- Autocensure : perçu comme trop cher ou trop exigeant, bien que souvent l'établissement puisse proposer des solutions.
2) Une sélection opérée par l'établissement, souvent liée à son projet spécifique, s'il reçoit suffisamment de candidatures :
- Géographie : privilégie généralement les familles locales.
- Niveau scolaire, à l'instar des établissements publics comme Henri IV ou LLG, bien qu'ils représentent une infime fraction des 7000 établissements en France.
- Certains mettent l'accent sur les langues, d'autres sur les sciences, etc.
- Tradition d'accueil d'élèves en situation de handicap, autistes, etc.
- Problèmes de discipline pouvant perturber les autres élèves.
Pourquoi le public ne s'inspire-t-il pas de ces pratiques ? Une sélection, bien sûr encadrée, pourrait résoudre de nombreux problèmes tout en exerçant une certaine pression sur les familles.
Rappelons nous que ce qui est gratuit ou encore trop accessible, trop ouvert, etc perd souvent de sa valeur et de son intérêt pour les gens qui en profitent.
Université Paris-Sorbonne
9 moisBonjour, oui, nous en parlons entre professeurs et pensons que la mise en œuvre va être compliquée... Faire des groupes de niveau par matière sur la même tranche horaire sera difficile. Il y a 8 classes par niveau, soit 280 personnes environ... Comment mettre tous les cours de français, Histoire-géo ou maths en barrette par exemple ? Sans compter qu'il y aura peut-être des groupes de 50 ou 60 personnes et d'autres de 10 personnes, non ?