Le retour de la souveraineté dans les télécoms.
En septembre 2023, le groupe saoudien stc (Saudi Telecom Company) a acquis une participation de 9,9 % dans Telefonica, devenant ainsi son premier actionnaire.
STC avait pris soin de ne pas atteindre le seuil de 10% qui nécessite un accord du gouvernement espagnol. Cependant, cela n'a pas empêché ce dernier de lancer une enquête suivie en décembre 2023 par une prise de participation de l'Etat espagnol de 10% dans Telefónica pour 2,1 milliards d'€ afin "d'apporter la stabilité nécessaire pour que l’entreprise puisse remplir ses objectifs stratégiques".
En 2022 et 2023, e& (ex-Etisalat) a pris une participation dans Vodafone qu'elle a portée progressivement à 14,6%, lui octroyant le titre "d'actionnaire de référence" consacré par un accord de "partenariat stratégique" en mai 2023.
Bien que l'accord de partenariat semble plafonner la participation de e& à 24,99%, le gouvernement britannique, en application d'une nouvelle loi sur la sécurité nationale de 2022, a estimé que cette prise de participation présentait un « risque pour la sécurité nationale » et a demandé à Vodafone d'« atténuer » ces risques.
Plus précisément, l'opérateur va devoir constituer un comité qui supervisera tous les sujets sensibles en matière de sécurité, de respecter certaines exigences pour la composition de son conseil d'administration et de signaler tout changement dans les termes du partenariat stratégique avec e& visant à explorer conjointement des coopérations.
En Italie, le gouvernement italien a suivi de très près la vente du réseau fixe de TIM (ex-Telecom Italia) au fond d'investissement KKR au point d'investir 2,2 milliards d'€ afin d'acquérir 20% de la société qui va porter cet actif. Et il ne s'est pas arrêté là vu qu'il s'apprête à acquérir Sparkle, la filiale de TIM qui gère son réseau international.
Cette dernière, présente dans 33 pays, exploite 600 000 km de de câbles terrestres et sous-marins et dispose de 167 « points de présence » en propre et plus de 1.000 via ses partenaires.
En pratique, cette infrastructure sert à connecter l'Italie au réseau internet mondial et l'Etat italien tient à ce qu'elle reste sous contrôle italien.
Tous ces exemples montrent que les gouvernements européens s'intéressent désormais de très près au devenir des opérateurs télécom d'importance vitale qu'ils soient les anciens opérateurs historiques nationaux (comme Telefónica et TIM) ou pas (comme Vodafone).
#europe #telecom #souveraineté
Retraité 58 expo Universelle - Passionné de Musique Classique - Retraité de l'Enseignement, Educateur et Bibliothécaire.
3 moisPourquoi ORANGE BELGIQUE qui a racheté VOO ne propose-t-telle plus RADIOLINE qui nous permettait d'écouter RADIO FRANCE dans des conditions assez acceptables ? 🙄