Commentaire du CNLL sur le rapport de la Cour des comptes concernant la DINUM
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La Cour des comptes a récemment publié un rapport critique sur le projet "La Suite" de la DINUM, pointant son coût élevé, son adoption limitée, et ses capacités internes insuffisantes.
Le CNLL exprime de sérieuses préoccupations partagées par les acteurs du numérique français :
- Concurrence Injuste : La DINUM se positionne en concurrent direct des éditeurs français de logiciels libres, malgré la disponibilité de plusieurs solutions françaises financées par l’État. Cette concurrence est exacerbée par le fait que la DINUM bénéficie de financements publics et des moyens marketing de l’État sans avoir besoin de respecter les qualifications SecNumCloud.
- Capacités Irréalistes : La DINUM n'a pas les moyens ni l'expertise pour concurrencer les éditeurs de logiciels. Le développement de logiciels nécessite une expertise spécialisée et un engagement à long terme que la DINUM ne peut assurer avec ses ressources limitées. Le rapport suggère que l'État se concentre sur des produits à forte valeur ajoutée et sur des partenariats avec le secteur privé.
- Vision Restrictive du Libre :La DINUM aborde le logiciel libre sous l’angle de la gratuité et de la défiance envers les éditeurs. Le logiciel libre doit être perçu comme un outil nécessitant une relation équilibrée avec un écosystème solide et collaboratif.
Le CNLL recommande de recentrer la DINUM sur des projets réalistes et alignés avec ses capacités, tels que l'annuaire et le SSO (Agent Connect), et propose plusieurs solutions pour améliorer la situation :
- Priorisation des logiciels libres : Établir des directives explicites pour favoriser l'adoption des logiciels libres dans les administrations publiques.
- Réseau interministériel de référents logiciels libres : Désigner des référents dans chaque ministère pour coordonner les actions et partager les bonnes pratiques.
- Création d’une Agence du Logiciel Libre : Créer une agence indépendante pour coordonner la politique de l'État en matière de logiciels libres.
- Formation et sensibilisation : Proposer des formations adaptées pour sensibiliser les agents publics aux logiciels libres.
- Soutien à l'écosystème : Mettre en place une politique industrielle pour soutenir les entreprises de logiciels libres en France.
- Révision des marchés publics : Prioriser les standards ouverts et les logiciels sous licence libres / open source dans les marchés publics, au nom de l'interopérabilité et de la l'autonomie numérique.
Ces mesures permettront de renforcer la souveraineté numérique de la France, de stimuler l'innovation locale, d'optimiser les dépenses publiques, de renforcer la sécurité et de réduire la dépendance à un seul fournisseur.
🔗 Lire le rapport complet de la Cour des comptes :
#CNLL #LogicielLibre #DINUM #CourDesComptes
Tech informatique le jour, 4ème adjointe la nuit...
8 moisVoilà une étude qui semble intéressante. Avec l'explosion des coûts des GAFAM, ou les rachats qui perturbent le secteur (VMWare..), la CNIL qui vend nos données de santé aux USA, l'annonce des transferts de données européennes entre l'UE et les USA, il faut préparer des systèmes sur lequel nous gardons la main, et ceux qui s'en sortiront sont ceux qui auront anticipé tout ça et montrer que c'est possible comme nous le faisons dans nos coins.