Post de Philippe Mercier

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photographe journaliste formateur en photographie

Le lac d'Annecy en Haute Savoie - Non reconnu par l'Unesco L' Unesco fut créée en 1945 à la fin de la seconde guerre mondiale. Face à la menace destructrice du barrage d'Assouan sur les temples égyptiens d'Abou Simbel vers 1960, une coopération internationale pour la protection et la sauvegarde du patrimoine naturel et culturel de l'humanité émergea et les temples furent déplacés et sauvés. Depuis, 851 sites remarquables répondant à des critères bien spécifiques sont inscrits sur la liste tant convoitée de l'héritage mondial. En France, les lieux du Mont Saint-Michel, Notre-Dame de Paris, les châteaux de la Loire, les forts et citadelles de Vauban, la ville du Havre, le bassin minier des Hauts de France pour exemples, sont répertoriés au classement et bénéficient d'un fonds spécifique alloué à la protection et la conservation de ces zones sensibles, ainsi qu'au développement touristique. Ce qui peut paraître paradoxal puisque l'on impose aujourd'hui des limitations de flux de visiteurs sur certaines destinations. En 2009, l'Unesco a refusé d'inscrire le lac d'Annecy au patrimoine mondial. L'un des engagements exigés pour l'éligibilité, est, je cite, ''une forme d'exemplarité d'interaction humaine avec l'environnement''. Ce qui était proposé par les élus et les responsables locaux annéciens était hors sujet. Ils souhaitaient la reconnaissance des engagements pris depuis 50 ans pour avoir engagé et développé la lutte contre les origines des pollutions citadines et naturelles. Une vraie prouesse car la dégradation du milieu aquatique était alors très importante à cette époque. Au final, l'eau est devenue très pure, tellement pure qu'elle menace les écosystèmes fragiles comme les roselières. L'équilibre vital originel n'était malheureusement pas atteint. Ces mêmes dirigeants souhaitaient également être gratifiés pour la bonne gestion des paysages qui entourent le lac. La carte postale est en effet parfaite, magnifique et envoûtante d'un aspect général. Lorsqu'on n'y regarde de plus près, le constat est sans appel. Partout la saturation urbaine immobilière invasive est présente. Maisons, immeubles, pavillons, hôtels, restaurants, campings, commerces, ports, centres de vacances, anciennes usines désaffectées, écoles, piscines, ceinturent de très près les rives et nous interpellent par les défigurations occasionnées. C'est la raison principale qui à fait échouer la demande d'inscription sur le relevé mondial. L'engorgement de la circulation automobile avec ses dégagements toxiques et nocifs pour l'homme et l'environnement accentue l'effet dévastateur en opposition à l'image paradisiaque. Le lac d'Annecy, l'un des joyaux des Alpes, perd peu à peu de sa superbe, comme bon nombre d'autres sites naturels attirants et uniques mal protégés de la spéculation foncière et des afflux humains grandissants. Photographie prise à Saint Jorioz - Haute Savoie - France

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