➡️L’armée de Terre a lancé le projet ISIS pour doter ses unités d’infanterie d’une capacité de guerre électronique
Au sein de l’armée de Terre, la guerre électronique était jusqu’à présent du ressort des 44e et 54e régiments de transmissions [RT] ainsi que de la 785e compagnie de guerre électronique. Depuis peu, ces unités font partie de la Brigade de renseignement et cyber-électronique [BRCE], laquelle relève du Commandement des actions dans la profondeur et du renseignement [CAPR].
Leurs capacités reposent notamment sur les systèmes LINX [Localisation et INterception des émission eXotiques], CATIZ [Capacité Terrestre d’Interception de Zone], COGE [Centre opérationnel de Guerre Électronique], VOBULE [Véhicule pour Opérations de BroUillage Large bandE], BISON [BrouIlleur d’ondeS de radiocommunicatiON], SAEC [Station d’appui électronique au contact] ou encore EMILIE [Ensemble Mobile d’Interception Localisation Informatisé des Emissions HF].
Cela étant, comme le montrent les retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine, la généralisation des capacités de déni et d’interdiction d’accès, la transparence du champ de bataille et l’omniprésence des drones FPV et autres munitions téléopérées [MTO] font que les régiments d’infanterie doivent s’approprier [voire se réapproprier, dans certains cas] de nouvelles capacités, comme la lutte antidrone, les feux indirects [avec les mortiers de 120 mm] et… la guerre électronique.
Et, à l’instar de l’US Army, qui a décidé de créer des « pelotons de guerre électronique » au sein de ses brigades de combat, l’armée de Terre a donc prévu de doter ses régiments d’infanterie de sections « d’appui électronique ». Ce qui suppose de développer de nouveaux équipements pouvant être utilisés par des non-spécialistes.
D’où le projet ISIS, que vient de présenter la Section technique de l’armée de Terre [STAT]. Sauf erreur, celui-ci a été évoqué pour la première fois dans le dernier rapport d’activité du pôle d’innovation GAI4A [Groupement Académies, Industries, Ingénieurs d’Ile-de-France pour l’Innovation au profit de l’armée de Terre], qui l’avait décrit comme étant une capacité relevant de la « gestion du spectre ».
À l’occasion de l’édition 2024 de la « Présentation de l’armée de Terre » [PRAT], la STAT en a dit un peu plus à son sujet. Ainsi, le projet ISIS vise à équiper les « unités non spécialistes de la ligne de la contact [en clair : l’infanterie] avec un dispositif d’identification des sources d’interférences pour une représentation en temps réel de la situation tactique ».
Ainsi, ISIS permettrait de doter les unités dites de « mêlée » d’une capacité de reconnaissance automatique des signaux reçus et d’identification des émetteurs interceptés, ce qui pourrait éventuellement être utile en matière de renseignement. En tout cas, c’est ce que suggère la STAT.
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