Post de Roger SEBAN

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Expert-Partner chez NucAdvisor

Les RNR- Le Graal où les illusions? Fixons les idées sur les réacteurs à neutrons rapides RNR, refroidis au sodium, technologie maîtrisée! Pour faire un RNR de 1000MW il faut 15 tonnes de plutonium (je ne parle pas de l’Uappauvri, la FR en a bcp). Où est ce Pu? Il est contenu dans les assemblages MOX usés, entreposés dans les piscines de la Hague). A ce jour il n’y a pas d’usine industrielle pour retraiter ces MOX et en extraire 15t de Pu. Le Conseil de Politique Nucléaire du 26 février a demandé d’étudier la conception de cette usine appelée UP4. Rdv ds 4/5 ans pour une éventuelle décision de construction(objectif au delà de 2040). Budget? De 15 à 20Mds! Pour le moment pas de décision pour étudier aussi une usine de fabrication du combustible RNR qui sera nécessaire pour les RNR Pour des raisons complexes, le RNR sera isogénérateur (et pas surgénérateur) donc « récupérer » 15 tonnes de Pu, créés dans l’Uapp au bout de dizaines d’années (ne pas oublier aussi qu’il faut ts les 18 mois décharger 1/3 du Pu irradié et recharger 5 tonnes de Pu neuf, laisser refroidir et retraiter !). Bref ça prend du temps! Ou bien construire 15 RNR (225 tonnes de Pu) et l’échelle du siècle pour amorcer la pompe du « nucléaire durable ». Mais on est aussi sur des échelles de temps de dizaines d’années !Moralité : évitons de lancer à la cantonade des slogans: surgeneration, nucléaire durable et posons les problèmes dans l’ordre et balisons les échéances ! Et je ne parle pas du coût de production du MWh du RNR qui mériterait un autre post! Si les RNR résolvaient aussi simplement la resource en Uranium que certains l’affirment, ça se saurait et nul doute que de nombreux pays s’y seraient engouffrés. Les défis technologiques et les coûts à engager sont gigantesques, en être conscient c’est la 1ere étape de l’analyse scientifique. L’erreur fondamentale a été d’arrêter en 1998 SPX2 qui aurait apporté une expérience considérable et aurait permis d engager l’étude d’une nouvelle filière RNR de taille industrielle répondant aux exigences actuelles de sûreté.C’est ce que font les russes passés par les étapes des RNR BN600 puis BN800 qui fonctionnent et étudier la taille industrielle BN1200. Au passage ce n’est que très récemment que les russes ont introduit du MOX ds le BN800, c’était de l’U très enrichi jusqu’à présent. Les RNR ce sont de nbrx pbs technologiques: le sodium, le combustible, les interactions sodium/eau, la sûreté. Les obstacles sont multiples et complexes. Avançons avec raison et clairvoyance et pas à coup de slogans. Préparons nous à l’échelle du siècle, les investissements sont considérables, mais l’électricité RNR ne sera pas « gratuite « ! Une coopération européenne apparaît incontournable, pour concevoir un RNR de taille industrielle, ce qui suppose une volonté commune de partage de connaissances et d’expérience ! Y sommes nous prêts ?

Verwaerde Daniele

Ex chef de projet chez EDF R&D

4 mois

Tu veux une coopération européenne sur les RNR mais qui en Europe connaît qqchose aux RNR Na? Qui a un REX sur le sujet? Qui a juste une connaissance des procédés de retraitement du combustible et un Rex sur le sujet ? ( ce qui explique d’ailleurs les pbs des russes à passer au pu). L’iso génération n’a rien de problèmes complexes : les études d’isigeneration ont été faites sur le cœur ASTRID dans des scénarios de déploiement progressif des RNR en substitution aux REP et il n’y avait aucune raison de faire de la surgeneration alors que toutes les études ont montré que l’on avait assez de Pu! Le nucléaire se conjugue sur le temps long, je suis d’accord et je te rappelle qu’en 2015, les études de scénario allaient jusqu’à 2100…. En iso génération et sur un parc de la même puissance qu’actuellement.

Zouhire Boumazza

Ingénieur en sûreté des réacteurs nucléaires

4 mois

Peut-être que les RNR au sodium ne sont pas la solution la plus optimale et que ceux au plomb, eutectique plomb-bismuth, ou autre caloporteur répondraient mieux aux problèmes de sûreté.

Saied Dardour

Energy Specialist & Learning Experience Designer

4 mois

Les projets nucléaires - RNR compris - impliquent des phases de planification, de construction et d'exploitation qui s'étendent sur plusieurs décennies, ce qui les rend peu compatibles avec les cycles politiques actuels et les attentes financières à court terme.

Timothée Khamsi

Ingénieur nucléaire - Views are my own

4 mois

Toujours intéressant de vous lire sur le sujet Roger SEBAN.

julien ALEX

surveillant de travaux

4 mois

Pas besoin d'avoir l'union européenne pour avoir des traîtres qui nous tirent dans le dos comme l'EPR 😒 #énergie #indépendance #France On peut le faire seul, exemple Rapsodie, Phénix et Superphénix. On a perdu 40 ans de développement et d'apprentissage à cause de la gauche escrolo 😡, on l'a fait une fois, on peut le refaire, c'est juste une question de volonté politique 💪. On a l'avantage d'avoir beaucoup de plutonium, qui au passage a une densité énergétique 100 fois plus élevée que l'uranium ☢️. C'est-à-dire qu'avec 1 gramme de plutonium, on produit autant d'énergie qu'avec 1 000 000 gr de pétrole 🛢️ ou 1 tonne 5 de charbon ⛏️. Concernant le coût étant donné que le rendement est nettement supérieur au rep actuelle on amortira mieux et ça coûtera toujours moins cher au kw/h produit que les moulins magiques qui ne produisent rien. Il vaudrait mieux subventionner les rnr plutôt que les éoliennes ce serait bon pour le climat et bon pour nos factures. Le 2ème meilleur moment, c'est maintenant ⏰ #énergie #indépendance #France

Alexandre MAILLARD

Chef de Projets - Industrie nucléaire

3 mois

Merci Roger SEBAN pour ce post instructif. Développer le RNR devrait même être reformulé d'une manière élargie : le sujet est non seulement de développer le RNR, mais aussi une filière RNR, ce qui suppose de penser le cycle du combustible qui va avec dans son ensemble. L'utilisation du combustible dans une telle filière est très intéressante puisque le 238 est "infiniment" mieux valorisé que dans une filière thermique, néanmoins cela suppose en effet de refléchir à long terme, plusieurs décennies. Personnellement je pense que l'avenir de la filière est bien dans le RNR, SPX2 a été enterré trop tôt, ou bien est arrivé trop tôt. Et d'accord avec toi aussi sur le fait qu'un tel programme devra se conduire à plusieurs pays.

Il me semble que l'on a déjà pas mal de pu séparé en stock. Et on a la recette pour en produire. Je ne doute d'ailleurs pas que la chimie séparative continuera à faire des progrès en utilisant des molécules bien plus élaborées que les solvants et acides usuels.

Thierry Rolland

President TRO CONSEILS

4 mois

Merci Roger pour ce post éducatif pour les moins avertis sur les difficultés et limites de cette solution

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