Émancipation institutionnelle et... pédagogique (III)
Ces réflexions reflet de mon vécu (1983-1993) n’engagent que moi
1985... insérés dans la très performante équipe Évaluation de Versailles, nous étions beaucoup de formateurs à nous interroger.
D’une part, le collège unique générait une hétérogénéité structurelle telle que la simple « transmission des savoirs » ne pouvait conduire qu’à l’échec du plus grand nombre.
D’autre part, les types de réponses impulsées par l’Institution montraient leurs limites. Entrer par les objectifs avait introduit une « plus grande rationalité », amené un « questionnement nouveau sur les finalités », contribué à « un renouvellement de la problématique de l’évaluation » ... (Éducation permanente n°85-octobre 1986, C. Delorme, 5-16). C’était un choix politique courageux. Mais les solutions concrètes n’étaient pas ... au « niveau ». Quant à la prise en compte des profils pédagogiques pluriels, elle semblait davantage centrée sur les modes d’appropriation des savoirs que sur les problèmes épistémiques posés par eux.
Une émancipation institutionnelle
1986 - Un formateur, Bernard Viselthier, convaincu que pour inciter au changement il faut partir d’une question qui « parle » aux enseignants, a dans l’idée de créer une petite équipe de formateurs centrée sur la gestion des classes hétérogènes. Professeur d’allemand, il tâte le terrain auprès de collègues (lettres classiques, maths et moi-même) et s’adresse directement à la cheffe de la Mafpen. Projet accepté. Pendant six ans (1987-1993), elle sera notre seule interlocutrice : Anne-Marie Quittet, chercheure en physique et universitaire ; son supérieur direct, le Recteur. Irréel, quand on y songe aujourd’hui ?
Une émancipation « pédagogique »
La question était simple : que proposer aux enseignants - seuls dans leurs classes souvent dans des établissements n’ayant pas de dispositifs innovants - comme outils pédagogiques leur permettant de penser efficacement la « rencontre de chaque élève avec des objets de savoirs », en prenant en compte l’hétérogénéité des classes ? Jouer donc sur les dispositifs de groupes ? sur les interactions sociales ?
Totalement autonomes, nous avons rapidement conçu deux stages de 3 jours pour des équipes de terrain : Pédagogie des classes hétérogènes, portant sur la pédagogie différenciée, et Apprendre en groupes, centré sur les apports des théories de l’interaction sociale. L’idée d’un stage plus conceptuel a fait son chemin, lorsque nous avons pris conscience, avec MF Leudet (lettres classiques), que notre « réseau » académique était demandeur de plus de théorie. Ainsi sont nés Les chemins de l’Apprendre, traitant des rapports entre dispositifs didactiques et modèles de l’apprentissage : il s’agissait de traiter du Tournant constructiviste - auquel nous tenions particulièrement - permettant « d’acter », pour le modèle d’enseignement-apprentissage que nous défendions, l’abandon total du behaviorisme.
Head of School @ Lycée international de Calgary | School Management and Leadership
4 moisMerci Stéphane! Donner du sens aux apprentissages et aux relations qui se tissent au sein de l’école, c’est en effet là que doivent se porter nos efforts et ceux de nos équipes! 🫶