Maintenant que nous avons évacué la petite formalité qui consiste à élire une nouvelle Assemblée Nationale, occupons nous de la véritable priorité du moment : les vacances. Bien qu'elle date d'il y a 15 jours, ma dernière chronique sur RTL avant la coupure estivale portait précisément sur ce thème : https://t.ly/m7PZf
Les vacances, c'est d'abord un moment où nous n'avons plus besoin de consacrer nos heures éveillées à l'appareil productif. C'est ensuite un déplacement, parfois loin, pour occuper un bâtiment qui souvent ne sert qu'aux loisirs : camping, hôtel, gite, résidence secondaire, etc.
Or, derrière tout cela, nous allons trouver... de l'énergie, c'est à dire des machines au travail. Il en faut pour produire à notre place, et créer ainsi du temps libre que nous pouvons notamment utiliser pour partir en vacances.
Ces dernières sont nées avec la révolution industrielle, c'est-à-dire avec l'augmentation très rapide de la taille de notre costume d'Iron Man qui travaille pour nous.
Il en faut aussi pour alimenter les "machines à se déplacer loin" que sont les voitures, les trains, les avions et plus marginalement le reste. Il en faut enfin pour construire et assurer le confort des bâtiments occupés pendant les vacances.
Très logiquement, la fraction de la population qui part en vacances (60% actuellement, ce qui signifie que près d'une personne sur deux ne part pas en vacances dans notre pays) a suivi la hausse de l'approvisionnement énergétique du pays : https://t.ly/vF_E4
C'est le même déterminant qui a permis les touristes qui remplissent nos hôtels, assurent la billetterie du Louvre, les recettes des cafés parisiens et des restaurants du Mont Saint Michel. Ils doivent eux aussi avoir du temps libre, donc vivre dans un monde de machines, et avoir la possibilité physique d'aller loin, donc encore des machines. Que restera-t-il de tout cela avec moins de pétrole ?
Peut-être qu'il faudra alors travailler plus pour suppléer une partie de ce qui ne sera plus fait par nos esclaves mécaniques, ce qui veut dire... moins de congés payés.
Partir loin sera aussi plus difficile : tout le monde ne pédalera pas 500 km avec ses valises ! Cela impactera certes notre "mode de vie", mais aussi l'économie du pays, puisqu'un petit 10% de nos emplois dépendent du tourisme.
A cela il faut ajouter le changement climatique, qui va supprimer de la neige ici, limiter l'eau disponible l'été là, ou encore restreindre les escapades en forêt l'été ou détruire des infrastructures de bord de mer.
Evidemment tout cela est "lent". Mais quand les évolutions évoquées ci-dessus s'exprimeront à plein, il sera trop à l'évidence tard pour éviter quelques désagréments majeurs.
Pour que cette trêve estivale reste le plus accessible possible à l'avenir, il faut donc y penser et s'organiser en conséquence à l'avance. Et cela nous ramène à l'actualité récente : si ce n'est pas la politique nationale qui "voit loin", il est urgent que le relais soit pris ailleurs !