Et c'est tout à fait normal ! Ça vous étonne ? J'explique ...
📣 Le manque de représentativité : bien que les femmes soient largement présentes dans le monde du vin, elles restent sous représentées aux postes à responsabilité / de pouvoir / dans les instances syndicales.
🎤 En termes de communication, les femmes du vin, vigneronnes ou autres sont d'abord présentées comme des femmes avant d'être des professionnelles (a fortiori si la question des femmes les concernant, elles militent pour leurs droits).
👽 De facto, elles restent perçues comme des anomalies dans la matrice, et comme s'écartant de la norme.
✒ Les clichés sur les supposés goûts féminins et masculins restent bien ancrés : les femmes feraient et produiraient des vins légers, délicats, ou plus doux, bien moins bien connotés socialement parlant que des productions plus "sérieuses".
✒La façon dont on parle des vigneronnes, liées à la terre, à l'émotionnel, à l'enfantement tandis que les vignerons sont systématiquement liés à quelque chose de plus grand qu'eux, qui les dépasse, plus intellectuel ou culturellement marqué donne plus de valeurs aux vins de ces derniers.
Le langage du vin est profondément marqué par le sexisme (entre autres, j'explorais ça dans le Manifeste pour un vin inclusif), et participe à entériner des inégalités, professionnelles et de représentation.
👩🍳 Comme pour les femmes cheffes, cette vision essentialisante pénalise et fait beaucoup de dégâts. On admet les cuisinières, au sein du noyau familial, dans des productions nourricières, émotionnelles. Devenir cheffes et sortir de la sphère familiale, c'est créer de la valeur. On tolère que les femmes fassent du vin, mais il est difficile de leur accorder autant de valeur qu'aux hommes, car elles feraient des productions émotionnelles, bien moins sérieuses que celles des hommes. Inconsciemment, on est donc prêt·es à accorder moins de crédit ou d'argent aux femmes.
Encore une fois, les femmes sont ramenées à la production dans l'intimité du foyer, sans reconnaissance, statut ou rémunération, et si elles parviennent à en sortir, il restera toujours une différence de valeur.
Directrice de l'AREA Normandie (Association régionale des entreprises agroalimentaires de Normandie)/marque Saveurs de Normandie
8 moisTLC, une entreprise engagée, tant sur l'ancrage territorial que sur le volet social BRAVO Stéphane, nous sommes fiers de t'avoir parmi nous!