On cultivait de Guérande (Loire-Atlantique) à Sarzeau (Morbihan) un cépage que l'on nommait "l'Aunis", uniquement sur les communes du littoral du Pays de Guérande et dans la presqu'île de Rhuys. Cet espace forme un seul et unique terroir viticole, tant du point de vue géographique, géologique, climatique, qu'historique, ethnographique, linguistique... un terroir breton dont la partie Loire-Atlantique ne serait pas bretonne d'après certains révisionnistes sous-cultivés et malintentionnés.
Ce cépage a été identifié il y a plus de 100 ans, il s'agit du Chenin. Ce cépage a été cultivé à Sarzeau jusqu'en 1850, il a été remplacé ensuite par le Gros-plant (Folle blanche de la Bretagne nantaise), plus résistant à l'oïdium. Sa culture a perduré jusqu'aux années 1920 dans le Pays de Guérande (Piriac, Mesquer), avant d'être remplacé par les hybrides (Noah, Othello, Oberlin...).
Le nom "l'Aunis", ou "Launy" ou "launic" (à Guérande pour sa prononciation bretonne), pourrait indiquer l'origine du cépage : l'ancienne province de l'Aunis, c'est à dire la région de La Rochelle, son vignoble était célèbre au Moyen-Âge, et La Rochelle était un port important dans le commerce du vin. Guy Lavignac ('Cépages du Sud-Ouest', éd. INRA, 2001) penche pour une origine du sud-ouest de la France, comme le Gros-plant / Folle blanche, c'est ce que pourrait confirmer son nom breton "l'Aunis". On pourrait aussi rapprocher le Cabernet franc, nommé "breton" dans le Val de Loire, puisqu'il a transité par la Bretagne nantaise (port de Nantes) avant de franchir la frontière douanière entre Bretagne et Anjou, il se nomme aussi Cabernet d'Aunis à Montjean-sur-Loire (Maine-et-Loire). La Magdeleine noire des Charentes, retrouvée en premier sur les bords de Rance, est aussi un cépage arrivé dans la région de Saint-Malo à partir de La Rochelle, probabement.
Cette première partie sur l'ancien cépage de ma région du littoral breton porte sur l'origine des cépages cultivés en Bretagne nantaise, arrivés soit par la Loire, soit pas l'Atlantique.