1- Unboxing Founders Factory Paris.

Le 20 Juin dernier, Founders Factory, le start-up studio anglais créé par Brent Hoberman, Henry Lane Fox et George Northcott, annonçait l’ouverture de son antenne parisienne avec AVIVA France en premier partenaire investisseur. 

Pour moi, c'était le début d'une nouvelle aventure : après 7 ans passés à Londres, je me suis associé aux 3 co-fondateurs pour participer à la croissance de l'écosystème français en accompagnant 140 startups sur les 5 prochaines années.

Quand j'ai rencontré Brent Hoberman, serial entrepreneur connu entre autres pour ses succès avec lastminute.com et made.com, lors du premier dîner organisé par French Connect London en 2015, j'avais été intrigué par sa vision pour Founders Factory : créer une "usine à start-ups" en partenariat avec de grands investisseurs corporates ; apporter un accompagnement vraiment opérationnel aux start-ups et une vitesse d'exécution inégalée aux grands groupes. On sentait déjà chez lui non seulement une obsession de la “scalabilité” mais aussi la conviction que le lien entre start-ups et corporates devait être encouragé et facilité à outrance. 

Le modèle s’est rapidement développé en 3 ans et alors que j’envisageais un retour en France début 2019, des amis m’ont parlé de la volonté de Founders Factory de s’installer à Paris, dans un écosystème tech en pleine explosion, désormais leader en Europe. 

Je n’avais jamais eu recours à des structures de studio ou d'accélération en 20 ans dans la tech. J’avais eu des échos très positifs d’entrepreneurs sur la qualité du programme et l’occasion de visiter à plusieurs reprises Founders Factory à Londres, véritable ruche d’entrepreneurs organisée sur un plateau de 350 personnes au coeur du quartier de Kensington. J’ai été marqué par l’énergie de la structure sans parler d’une organisation méthodique quant au support apporté aux entrepreneurs suivant leurs programmes, contraste saisissant par rapport à l’image que je me faisais des programmes d’incubation ou d'accélération. L’implication ponctuelle de mentors et consultants ne présentait pas à mes yeux un gage d’engagement fort en faveur des entrepreneurs, notamment compte tenu du niveau d’equity réclamé par ces structures. 

Encore plus marquant dans le modèle Founders Factory, il y a cette double volonté, de faire gagner du temps aux entrepreneurs en s’assurant qu’ils ne tombent pas dans les écueils classiques de la création de start-ups, et de leur permettre ainsi de se concentrer sur des sujets stratégiques de produit et go to market. 9 start-ups sur 10 échouent en phase early stage et souvent pour les mêmes raisons, d'où ce focus particulier des équipes de Founders Factory sur ces facteurs connus d’échec : choix d’un co-fondateur, recrutement, pacte d'associés, cash forecast, choix de plateforme technique, stratégie web & growth marketing, analyse des données, anticipation et préparation d’une levée de fonds, deck investisseurs, roadshow… mais aussi l’accès privilégié aux équipes de grands groupes investisseurs pour la mise en place rapide de pilotes et contrats commerciaux. 

Les faits parlent d’eux mêmes. 

En à peine 3 ans, Founders Factory s'est implanté à Londres, Johannesburg, Paris et New York avec plus de 100 personnes expérimentées quotidiennement impliquées auprès des startups du programme. 

La croissance est exponentielle :

• 140 entreprises accompagnées avec une valorisation approchant le milliard de dollars, 
• 11 “corporate investors” signés : L'Oréal, Aviva, Marks & Spencer, Reckitt Benckiser, Holtzbrinck, Guardian Media Group, easyJet, CSC, Standard Bank, Netcare, Johnson & Johnson and Aviva France
• 70% des entrepreneurs ont levé plus de 500,000$ dans les 12 mois suivant la fin du programme avec 250 millions de dollars de levée cumulés,
• 200 pilotes dont 30% ont été transformés en contrats commerciaux, 
• Un score NPS auprès des alumni démontrant une satisfaction croissante des entrepreneurs. 

Pour ma part et parmi ces 140 sociétés accompagnées, j’ai été particulièrement impressionné par ces 5 projets :  

1. BeRightBack : le premier service de voyage par abonnement, 
2. Shepper : une société d'inspection d’actifs à la demande (voiture, sinistres, …), 
3. Perlego : le Spotify des manuels scolaires qui vient de finaliser une série A de $9m, 
4. Poplar : une place de marché de créateurs spécialisés dans la réalité augmentée,  
5. Karakuri : visant à construire une plateforme pour les restaurants, créant des logiciels pour gérer la robotique ainsi que l'interface avec les clients. Karakuri a levé un seed investissement record de 7 millions de livres sterling, dirigé par Ocado dès mai 2019. 

L’ambition en France 

Comme annoncé dès juin 2019, l’objectif en France est de s’associer avec 4 partenaires investisseurs avec pour mandat l’accompagnement de 140 projets dont 100 accélérations et 40 créations studio. 12 personnes expérimentées basées au 3 rue de Stockholm dans le 8ème ont déjà été recrutées, et travaillent sur les premiers projets. Des discussions sont en cours avec plusieurs autres investisseurs français, leaders mondiaux dans leur domaine. 

Les programmes s’organisent autour de deux axes très complémentaires:

// Le start up studio

Un programme de 14 mois qui commence par une phase d'idéation et de “smoke test” pour valider la pertinence d’un nouveau service, suivie par : 

• 6 mois d’incubation avec un ou plusieurs entrepreneur(s) en résidence rémunérés par Founders Factory, 
• Et enfin, 6 mois d’accélération où les entrepreneurs continuent de bénéficier de l’accompagnement opérationnel des équipes Founders Factory.

👉🏼 L’ensemble est valorisé à + de 500k€ 

// L’Accélération 

Un programme de 6 à 9 mois destiné à des entrepreneurs dont le projet connaît déjà une certaine forme de traction soit en terme de revenu ou soit en terme d’usage et engagement. 

👉🏼 L’ensemble est valorisé à 250k€ 

Dans les deux cas, l’apport de Founders Factory se décompose de la façon suivante :

• Soutien complet des équipes opérationnelles de Founders Factory : produit, financement, growth marketing, design, juridique, recrutement, levée de fonds… 
• Accueil dans nos bureaux, 
• Apport en cash sous forme de BSA AIR convertible lors de la prochaine augmentation de capital. 
• 150k€ pour la partie start-up studio, 
• 40k€ pour la partie accélération. 
• Et pour la partie studio, la rémunération des entrepreneurs pendant 6 mois. 

Le support opérationnel de l’équipe est le plus important à mes yeux pour assurer la qualité de notre programme. Nous comptons à ce jour 12 professionnels expérimentés en CDI dans des fonctions : Studio (concept, venture design, produit, design & developpement,...), Talent management , Growth marketing, Community Management, Business development , Corporate development (Legal, Sourcing, Ecosystème VC, Opérations levée de fonds ).

En contrepartie, Founders Factory demande en equity :

• 25% pour la partie start-up studio
• 4 a 8% pour la partie acceleration en fonction de la maturité des projets.

6 mois après la création de la structure, quels sont les premiers enseignements au prisme des discussions avec des candidats, avec des start ups, avec des grands groupes investisseurs ou avec d’autres acteurs potentiels partenaires dans l'écosystème ? 

Les premiers enseignements : 

• Sur nos partenaires corporate : beaucoup de grands groupes français sont actuellement à la croisée des chemins. La nécessité d’innover continue à s’imposer, mais la question de la méthode et du retour sur investissement se pose aux équipes en charge de l’innovation ou du corporate venture. Quel bilan tirer des premières initiatives internes ou externes ? Quelle voie choisir pour identifier des innovations susceptibles d’accompagner et d’accélérer la transformation digitale des grands groupes ? L’heure des comptes semble avoir sonné chez certains corporates. Les Echos titrent sur certaine déception des investisseurs de Techstars Paris ; Numa, précurseur du modèle d'accélération a confirmé une évolution drastique et réussie de son modèle vers des services de formation pour corporates. D’autres annonces sont à venir. Plus globalement, les grands groupes continuent à privilégier les services de consulting dont je doute de la capacité à produire des concepts radicalement innovants et porteurs de valeur. D’autres comme Aviva, la Société Générale et bien d’autres encore accélèrent leur investissement dans des start-ups au travers de véhicules d’investissement dédiés. 
• Sur l’écosystème des accélérateurs et incubateurs français : l’offre est abondante, signe positif d’un écosystème en plein essor, mais beaucoup de start-ups ou candidats ont encore du mal à bien distinguer les offres de services de par leur richesse & diversité (Station F, The Family, 50 Partners, Numa, TechStars, Paris&co, Partech Shaker, …). On constate par ailleurs l’émergence de nouveaux modèles, lancés par des serials entrepreneurs comme eFounders (Thibaud Elzière) et Founders Future (Marc Menasé). D'autres serial entrepreneurs de la FrenchTech songent à ouvrir leur propre start-up studio (CQFD).
• Du côté des startups, on sent encore une double appréhension entre, d’un côté, des structures d'accélération gourmandes en equity et avares en ressources concrètes, et de l’autre des partenariats avec des grands groupes avec lesquels il est parfois difficile de travailler. Le troisième baromètre 2019 de la relation entre startups et grands groupes révèle des décalages persistants entre la vision de chacune des parties : “L'enquête révèle que 73 % des grands groupes trouvent la relation équilibrée, contre seulement 46 % des start-ups. L'une des raisons principales serait le déficit d'accompagnement ressenti par plus d'une startup sur deux (54 %)” . S’ajoute parfois à cela un crainte plus ou moins justifiée de dépendance capitalistique dans la durée avec les grands groupes dans le cas d’un investissement avec des CVC (corporate venture capital); ce qui est bien encadré par le modèle Founders Factory jouant un rôle de proxy entre les deux parties, laissant une grande liberté à nos entrepreneurs. 
• Les 1130 candidatures pour rejoindre notre structure parisienne depuis le mois de juin montrent un vif intérêt pour le modèle hybride de Founders Factory, sans équivalent direct en France. Nous cherchons avant tout des profils d’entrepreneurs et experts “hands-on” destinés à s’impliquer fortement à temps plein et dans la durée, auprès des entrepreneurs que nous accompagnons, le consulting ou le mentorship ne faisant pas parti de notre ADN. Force est d’ailleurs de constater à Londres des transferts fréquents de la factory vers les start-ups suivant nos programmes: challenge en terme de turn-over, mais signe plutôt sain quant au profil des profils que nous cherchons. 

Les prochaines étapes ?  

Du côté de Founders Factory France, 2 projets sont déjà sur les rails dans la verticale "InsureTech" : une offre d’assurance ciblée GEN-Z ; le deuxième projet propose une alternative à la caution logement. Dans la même catégorie, 5 autres projets devraient suivre dans les 6 prochains mois.

Vous aurez l’occasion de rencontrer ces deux premières startups et toute l’équipe Founders Factory le 22 janvier à l’occasion du lancement officiel du bureau parisien.

Nous nous sommes déjà positionnés comme partenaire officiel de la “Deeptech Week” avec Hello Tomorrow. A cette occasion nous organiserons des office hours avec nos experts de Paris et de Londres. Vous êtes une startup deeptech ? Inscrivez-vous ici.

En parallèle, plusieurs discussions sont en cours avec des corporates français leaders mondiaux dans leur domaine. Fidèles à notre ADN, nous présentons des exemples concrets de création ou d'accélération les concernant lors de ces discussions, souvent suivies d’une visite à Londres pour vivre le modèle “at scale”. 

Last but not least … 

• Si vous êtes une start-up en phase d'accélération, contactez nous ici :
• Si le modèle vous plaît a titre personnel, toutes les informations sont ici 
• Si vous vous sentez l’âme d’un de nos futurs entrepreneurs en résidence, posez une candidature ici

Si vous êtes investisseur, n'hésitez pas me contacter en direct: albin@foundersfactory.co