Ce que le Boss peut apprendre…aux boss

Ce que le Boss peut apprendre…aux boss

Bruce Springsteen, alias le Boss, est de retour pour deux concerts à Paris. A 66 ans, il reste toujours aussi populaire dans le monde entier. C’est un des rares artistes à avoir réussi à conjuguer, dans la durée, un vrai succès de masse (plus de 150 M d’albums vendus !) avec une très forte exigence de qualité dans son œuvre et dans ses prestations scéniques (des concerts de 3h40 en moyenne !).

Alors imaginons, pour quelques instants, que Springsteen soit une entreprise pour essayer d’en déduire quelques enseignements qui pourraient être profitables au développement de nos activités…

Avoir une mission sincère (et s'y tenir !)
En découvrant Elvis à la télé, Springsteen a eu une révélation : le rock pouvait l’aider à s’émanciper. Aliéné par le déterminisme du milieu ouvrier dans lequel il est né, il a vu dans cette musique un moyen d’élargir son horizon pour pouvoir choisir la vie qu’il voulait vivre. Dès lors, il a inlassablement cherché par ses chansons et ses concerts sur les scènes du monde entier à contribuer à la libération de chaque individu. Il a toujours été convaincu que la musique avait ce pouvoir et qu’il devait l’utiliser ; c’est la mission qu’il s’est définie et à laquelle il est resté fidèle toute sa vie.

Travailler sans relâche (attention aux succès faciles !)
Springsteen n’est pas le musicien le plus doué de sa génération mais sans nul doute le plus « travailleur ». De son aveu même, il a d’abord passé des heures entières enfermé seul dans sa chambre à apprendre la guitare. Puis il a passé un nombre d’heures incalculables en studio pour trouver le son parfait, mettre sur bande ce qu’il entendait dans sa tête. Il lui est ainsi arrivé de passer toute une semaine sur un son de batterie. Pour chaque album, il composait trois fois plus de chansons que nécessaire pour pouvoir choisir celles qui formeraient l’ensemble le plus cohérent, n’hésitant pas à laisser de côté celles qui auraient pu facilement devenir des « hits ».
Il est connu pour soigner ses « sound checks » avant les concerts s’assurant que le son est parfait quel que soit l’endroit où on est assis dans la salle.
Le Boss est l’illustration même de la phrase de Thomas Edison « le génie c’est 1% d’intuition et 99% de transpiration », rien ne vient pas hasard et les succès faciles sont très souvent éphémères.

 Construire une vraie équipe (avec bienveillance mais sans complaisance)
Le Boss n’aurait jamais connu une telle longévité et un tel succès sans son groupe le « Estreet band ». Ce dernier l’a accompagné durant la majeure partie de sa carrière composant une équipe où chacun apportait sa propre couleur tout en constituant un ensemble harmonieux. De Clarence Clermons dont la présence sur scène a été fondamentale pour permettre à Springtseen de devenir un vrai performer, à Steve Van Zandt qui l’a tant aidé en studio, en passant par son producteur John Landau. Tous ont contribué au succès de l’artiste qui le leur a bien rendu en leur étant fidèle et partageant avec eux les fruits de son succès. Mais pas de complaisance chez Springsteen, il n'a pas hésité à se séparer (en toute amitié) avec ceux qui n'ont pas su hisser leur jeu au niveau de exigences que sa carrière l'exigeait.

Se transformer en permanence (pour éviter les ruptures)
D’album en album, Springsteen a évolué. Cette volonté permanente de progresser et d’ouvrir de nouveaux horizons lui a permis de ne jamais avoir à faire de révolution mais au contraire d’être en transformation permanente. Rock, Soul, Pop, Folk, Country, Electro (oui même Electro), Bruce a abordé tous les styles et a épousé l’air du temps sans jamais en devenir esclave. Curieux, il a toujours beaucoup lu et écouté d’autres artistes pour nourrir son inspiration. Il a su prendre les risques qui s’imposaient pour se renouveler, y compris mettre son groupe en sommeil pour quelques années, pour pouvoir prendre une nouvelle direction.

Les valeurs d’abord, la fortune ensuite (mais la fortune quand même !)
Bien sûr on ne réussit par une telle carrière sans une réelle attirance pour le succès et ses attributs. Pour autant, Springsteen est toujours resté fidèle à son système de valeurs et n’a jamais perdu de vue sa mission, à laquelle il devait son succès et le fond du message qu’il voulait transmettre. L’argent est alors devenu une conséquence mais n’a jamais été une finalité. L’argent lui a permis de jouer sur des scènes de plus en plus importantes, de réaliser ses rêves, de s’émanciper…

C’est, je pense, un message pour les entreprises : l’argent est essentiel car on ne fait rien sans lui mais c’est une conséquence et non une finalité. Un peu comme l’air qu’on respire, on n’en a besoin pour vivre mais nous avons d’autres finalités dans la vie que de respirer.

Franck Talleux

Facilitateur managérial & commercial, Management à distance, Consultant , Manager de transition, storytelling Start 'Up,PME et TPE Coach/médiateur: Tiers de confiance externe

8 ans

C'est vrai, un bien bel humain que ce Monsieur qui respire l'authenticité. Quand l'exigence vient de l'intérieur, elle est vraie, solide, durable et exemplaire. Il ne décevra jamais son public, même en arrêtant la musique...

Gersende Borda - Lucas

Legal Head Office Advisor - IT & SOURCING

8 ans

Super analyse! A quand une Conf TedX ?

CEDRIC F.

Transformation Director Europe (Protech / DCC Technology)

8 ans

😉😳Citation du boss : "Le grand défi...est de conserver son idéalisme après avoir perdu son innocence"

Charlotte Dattée

Coach professionnelle créative 🎯 II Coaching individuel 🚀 Coaching d’équipe 🧭 Formations 🎓 Conférences 🎤

8 ans

You rock, Pierre-Olivier

Sébastien Cabrit

Resp. Commercial Nord Ouest chez Digitech SA

8 ans

Très belle allégorie, je reconnais là ta perspicacité et ton talent d'auteur aussi. Tu as raison il faut s'inspirer de ses passions pour se hisser vers le haut. La réussite n'a pas de frontière : un principe peut s'appliquer quel que soit le domaine considéré même s'il faut souvent l'adapter un peu. Pour ma part, faire de la scène musicale m'a aidé plus que tout à exercer mon métier de commercial. Il faut avoir de bonnes idées, un bon discours et des arguments mais il faut aussi savoir les mettre en scène. Je me souviens du bon vieux temps d'Etnoka où tu m'as appris à soigner mes slides et à rédiger des titres percutants. Merci maître Brial et bon vent à toi !

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