Fiona, conseillère en économie sociale familiale à SOLIHA Provence
Depuis combien de temps travailles-tu à SOLIHA Provence ? Quel a été ton parcours ?
J’ai démarré ma carrière professionnelle à SOLIHA Provence en juillet 2008. C’était mon premier poste en tant que travailleur social après avoir obtenu mon diplôme de Conseillère en Economie Sociale familiale en 2007.
Peux-tu nous exposer en quoi consiste ton métier ?
Le métier de conseillère en économie sociale familiale à SOLIHA Provence équivaut à être un véritable « couteau suisse ».
Depuis que je suis ici j’ai travaillé sur une dizaine de missions différentes :
- J’ai démarré avec les mesures ASELL (Accompagnement Sociaux Educatif lié au Logement et une Action Sociale Collective sur la copropriété du Parc Corot à Marseille pendant 4 ans. Je menais cette mission avec une urbaniste. L’objectif était d’accompagner et d’informer les locataires de la copro, qui étaient pour la plupart en difficultés sociales, dans la recherche d’un logement décent et adapté.
- J’ai été amenée aussi à travailler sur de l’accompagnement dans le cadre de baux à réhabilitation pour des propriétaires occupants.
- J’ai travaillé aussi sur des MOS (maitrise d’œuvre sociale) et MOUS (maitrise d’œuvre urbaine et sociale) pour aider le service ISU (ingénierie Sociale et Urbaine).
- En 2012 j’ai intégré le service FNADVL DALO [Fonds National d’Accompagnement Vers et Dans le Logement-Droit Au Logement Opposable]. L’objectif de ce service est d’accompagner les personnes reconnues prioritaires DALO, de les aider à suivre les préconisations de la préfecture pour assurer leur relogement. Cela passe donc par la constitution de leur dossier, le dépôt du dossier complet et dans les temps impartis auprès des bailleurs HLM, l’accès au logement et le maintien, au travers d’un accompagnement de 4 mois à 1 ans. L’objectif étant de les accompagner jusqu’à ce que la solution la plus adaptée pour eux soit trouvée et qu’ils puissent ensuite voler de leurs propres ailes.
On a mis en place le bail glissant qui permet à des locataires dont les bailleurs n’acceptent pas forcément le dossier (suite à un parcours locatif complexe - expulsion pour dettes locatives, ou à des années d’errance, …) de rentrer dans un logement, de montrer qu’ils arrivent à le gérer (j’ai l’habitude de faire le parallèle avec une période d’essai pour un travail) et ça marche !
- De 2018 à 2022 j’ai travaillé sur une expérimentation « Actions Nouveaux Entrants ». Cette mission consiste à mettre en place des actions pour des ménages qui intègrent en location une résidence neuve, sur le 9ème et 10ème arrondissement de Marseille et ce pour tous les bailleurs sociaux. Cette action a été commanditée par la Métropole et le Conseil Départemental. Elle devrait être reconduite et les bailleurs, qui y ont vu un grand intérêt, vont s’y investir davantage. Cette action expérimentale nous a conduit à créer tous les outils avec les autres opérateurs. C’est super intéressant pour moi en tant que travailleur social car contrairement à mes actions plus « classiques » sur lesquelles j’accompagne le « mal logement », je suis avec cette mission « nouveaux entrants » dans une dynamique de prévention.
- Je travaille aussi sur la MOUS EPF : nous réalisons des diagnostics auprès des habitants d’immeuble, lorsque l’état préempte ces logements.
Travailler dans le milieu associatif a-t-il été un vrai choix ?
Travailler dans le logement a été un vrai choix. Car sans logement tous les autres aspects de la vie quotidienne sont mis à mal. Le logement était une priorité et le milieu associatif me permet d’être en parfaite adéquation avec mes valeurs.
J’ai plaisir à travailler pour SOLIHA Provence et c’est en grande partie dû à la bienveillance des gens, des coordinateurs et chefs de service du pôle Accompagnement des personnes. Nous avons une très bonne ambiance de travail. C’est important, car on ne fait pas un travail facile et le fait d’être encadrés par des personnes bienveillantes, qui nous font confiance et nous soutiennent nous permettent de travailler de manière sereine. Même avec les collègues, il y a ce lien « familial » qui est très important. Des collègues qui sont devenus des amis et ma « famille SOLIHA ». On travaille en toute bienveillance et la valeur associative a tout son sens.
Je travaille aussi avec d’autres pôles de SOLIHA. Il y a toujours eu beaucoup de cohésion, d’échanges, de synergies et même si on a des métiers divers et variés, on a toujours envie d’avancer tous ensemble vers un objectif commun : aider les personnes qui sont dans des situations difficiles à sortir de leurs problématiques locatives défaillantes.