A la découverte de la Posidonie...🌱

Plongez avec nous à la découverte de la Posidonie... 🌱 1ère partie

Il y a quelques mois, lors de l'Odyssée des Possibles...

Le catamaran vient de terminer sa traversée entre la Corse et le continent.

Nathalie Ille , la capitaine et fondatrice de Women for Sea , nous annonce notre mouillage à Porquerolles. La team se coordonne pour affaler la grand-voile et le génois. Le ballet est efficace et élégant. La côte se rapproche. 

« Cherchons une zone sableuse. Coraline, Alexia, pouvez-vous aller à l’avant repérer des zones claires ? » interpelle Nathalie.

« Ancrer dans le sable ? », questionne Sophie.

Coraline indique à Sophie les fonds sableux, plus clairs, qui contrastent avec les étendues sombres des herbiers de Posidonie.

« Des quoi ? », 

« Des Posidonies. Ce sont des herbes marines protégées. Les ancres de bateau font beaucoup de dégâts en labourant les fonds où elles poussent », explique Coraline qui plonge en apnée régulièrement dans ces prairies végétales. 

Intriguée, Sophie contacte à son retour à terre des biologistes du laboratoire “Luminy Génétique et Biophysique des Plantes” de l’Institut de Biotechnologie d’Aix Marseille. Quentin Charras, doctorant, travaille sur la Posidonie avec Colette Jungas, directrice du projet et chercheuse au CEA.

« D’après l’Office français de la biodiversité, 10 % des herbiers de Posidonie en Méditerranée ont disparu en un siècle. Chaque herbier, pouvant occuper de quelques mètres carrés à plusieurs kilomètres carrés, n’est en fait qu’un seul et même individu. Ce mode de reproduction asexuée par clonage lui permet de coloniser le fond marin horizontalement et verticalement. C’est un superorganisme ! », s’exclame Quentin.

« … Une plante à fleurs qui bat tous les records de longévité. Une "bonne vieille mémère”, quoi. Aux Baléares, un des herbiers a plus de 80 000 ans », précise Colette.

« Oui, elle pousse très lentement. Elle a beau avoir résisté aux nombreuses crises climatiques et biologiques depuis le crétacé, elle régresse depuis l’ère industrielle. Elle n’aura pas le temps de s’adapter aux perturbations plus rapides et plus brutales provoquées par les activités de l’homme. » 

Sophie pose la question sur le rôle de cette drôle de plante marine dans l’écosystème. 

Selon Quentin, « La Posidonie est comme la forêt sur terre, elle abrite toute une biodiversité dans ses feuilles et ses racines. Elle est à la fois une source de nourriture pour de nombreux animaux, mais aussi elle crée un habitat unique servant de nurserie et de milieu de vie pour de nombreux organismes marins. Avec ses racines, la posidonie, comme la mangrove stabilise les fonds, protège la côte de l’érosion et casse la houle grâce à son feuillage dense qui absorbe l’énergie des vagues ”.

« Et comme les plantes sur terre, elle produit de l’oxygène et capture du carbone grâce à la photosynthèse. Mais ce n’est pas tout ! Ses racines ligneuses, dont la consistance est proche de celle du bois, s’enfouissent dans le sédiment marin peu oxygéné qui freine leur décomposition. Par conséquent, elle stocke beaucoup plus de carbone que la plupart des plantes marines et terrestres. C’est une précieuse alliée pour lutter contre le réchauffement climatique. » poursuit Colette.

En bref, ancrons-nous dans la tête que la Posidonie, c’est la vie. Respectons-la ! Choisissez un ancrage responsable… dans le sable.

Vous pouvez utiliser l'application DONIA qui permet aux plaisanciers, plongeurs, pêcheurs et à tous les amoureux de la mer, d’échanger des informations tout en contribuant à protéger les écosystèmes marins sensibles (tels que la Posidonie !). Elle offre un rendu cartographique enrichi en intégrant la nature des fonds, la bathymétrie, la réglementation en mer, les images satellites, des points d’intérêt, et de nombreux sites particulier

Vous voulez en apprendre davantage sur cette drôle de plante à fleurs marine ? Rendez-vous la semaine prochaine pour un deuxième épisode.

🖋️ par Sophie G. .