L’avenir du reporting extra-financier se joue aujourd’hui.
« En matière de finance verte pas question de s’en tenir aux grands principes, le niveau de granularité que nous proposerons sera très élevé. » Voilà en substance le message d’Emmanuel Faber, l'ex-patron de Danone désormais président du Conseil international des normes extra-financières (ISSB), aux participants à l’événement Green Finance il y a quelques jours à Paris. Autrement dit, on ne va plus se contenter d’attendre 2050 et vos déclarations pour évaluer votre neutralité carbone mais il va falloir mesurer régulièrement les avancées, de manière comptable.
Alors que se joue en ce moment même l’avenir des nouvelles normes comptables mondiales en faveur du climat.. avec deux consultations en cours :
le dirigeant a rappelé la position de cette dernière.
Quand l'international prône une position « Climate first », avec une logique de matérialité financière, le texte européen prévoit lui une double matérialité, qui analyse à la fois l'impact des risques ESG (Environnementaux Sociaux et Gouvernance) sur l'entreprise et l'impact de l'entreprise sur la société.
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Mais le dirigeant de l’ISSB ne cache pas ses ambitions : « L’Idée n’est pas de proposer le « chapeau » des autres régulations mais plutôt la base ; référence, qui ne doit pas non plus être le plus petit dénominateur commun, car nos normes sont vraiment ambitieuses. »
C’est bien là l’objectif de l’instance créée fin 2021, dans la foulée de la COP26 : homogénéiser, au niveau mondial, le reporting lié à la durabilité. Emmanuel Faber a ainsi annoncé le lancement d’un groupe de travail « une task force qui regroupe la Chine, les Etats-Unis, le Japon, l’Angleterre et l’Europe » tous activement engagés sur les questions de standardisation.
Un enjeu de taille reconnait Emmanuel Faber : « Dans les 6 mois qui viennent se joue le niveau de standardisation à horizon 5 ans » Plus largement, explique-t-il « Nous sommes en train de réécrire une partie de la comptabilité et de l’économie de demain. »
« On n’a que qqes années pour construire tout ça, ajoute-t-il et c’est surtout sur vous que cette charge va reposer… » En effet, même si les entreprises françaises sont plutôt en avance par rapport au reste du monde et que les directions RSE n’ont pas démérité, loin s’en faut, il reste de nombreux obstacles à franchir et les directions financières, les CFO, ont certainement un rôle à jouer dans la fiabilisation, la mise à niveau, et le renforcement du reporting ESG.