Pour ou contre le véhicule électrique
Mise en ligne le 19/11/2018 08:23:48
Les véhicules électriques polluent davantage qu'on ne pense
De la fabrication des batteries à la production d'électricité, les véhicules électriques, souvent présentés comme une alternative « propre » au diesel, posent en fait de graves problèmes environnementaux, selon Guillaume Pitron, un journaliste spécialiste de la question, qui s'exprimait récemment sur France Info et fut collaborateur du mensuel Les Routiers : « Pas de bruit, pas d'odeur, pas de gaz d'échappement... On est bien loin du toussotant tacot qui carbure bruyamment à l'essence ou au diesel dans un nuage de fumée. Cependant, avant même d'avoir parcouru le moindre kilomètre sur la route, la voiture électrique a déjà du plomb dans l'aile... ». L'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) elle-même le confirme : « A la différence des véhicules thermiques, la majorité des impacts environnementaux d'un véhicule électrique interviennent lors de la phase de fabrication ». En effet, la batterie contient des métaux parfois rares, comme le néodyme ou le cobalt, ainsi que du graphite et du lithium, issus notamment de Chine, de République démocratique du Congo et d'Amérique du Sud. L'extraction et le raffinage de ces métaux nécessitent l'emploi d'énormément d'eau et de produits chimiques. La pollution est ainsi déplacée dans les pays pauvres. « Il faut donc beaucoup de sale pour faire du propre », résume Guillaume Pitron. Sans compter que l'assemblage des batteries est aussi très énergivore. Résultat, la fabrication d'un véhicule électrique consomme près du double d'énergie que celle d'un véhicule thermique, selon l'Ademe. Heureusement, des marges d'amélioration existent pour ces batteries : des alliages permettent aujourd'hui de réduire énormément la quantité de cobalt, et aujourd'hui on sait bien recycler ces batteries... Encore faut-il que les modèles économiques de ces procédés se mettent en place. - MF
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