Retour sur les Cannes Lions 2024

Retour sur les Cannes Lions 2024

🦁 D’un point de vue strictement mathématique, 2024 aura été moins riche en prix qu’en 2023 pour les agences françaises avec « seulement » 48 Lions au total, contre 57 l’année dernière, mais quatre Grands Prix décrochés (contre trois en 2023).

Parmi ces prix figure le plus prestigieux : le Grand Prix film pour Marcel , pour son film sur les Bleues pour Orange , qui revalorise le football féminin. La consécration pour un créatif, qui aura d’ailleurs fait pleurer Gaëtan du Peloux , Youri Guerassimov et Pascal Nessim lorsqu’ils ont appris la nouvelle.

Outre le Grand Prix Film - double cette année puisqu’il a aussi été remis à un film de l’agence australienne The Monkeys pour l’Opéra de Sydney -, cette même campagne a également reçu le Grand Prix dans la catégorie Entertainment for Sport. Les deux autres Grands Prix vont à la campagne « Cars to Work » de Renault de Publicis Conseil , dans deux catégories différentes.

La France repart également de Cannes avec 12 Gold, 11 Silver et 21 Bronze.


Avec deux Grands Prix, quatre Or, six Argent et six Bronze, Publicis Conseil s’impose comme l’agence de l'année aux Cannes Lions. Il faut dire que l’agence a un palmarès impressionnant avec, entre autres, deux Grands Prix pour la campagne « Cars to Work » pour Renault dans la catégorie Sustainable Development Goals et dans la catégorie Creative Commerce. L'agence de Publicis Groupe termine la semaine avec 187 points.


Les agences françaises repartent donc avec 48 Lions au total. En tête du classement en termes de points, Publicis Conseil devance nettement Marcel . Suivent loin derrière BETC , TBWA\Paris , BUZZMAN , Publicis Luxe et Havas Paris .


C'était l'un des temps forts de cette 71e édition des Cannes Lions, l'intervention de David Droga, PDG d’ Accenture Song et créatif le plus primé de tous les temps. Stratégies l'a interrogé quelques jours avant sa prise de parole au Palais. Il nous a parlé des ambitions de l’agence internationale, qui repart d'ailleurs de Cannes avec le Grand Prix Film, comme l'agence Marcel. Il revient aussi sur l’évolution du secteur de la pub avec la naissance de nouvelles technologies.

« Ce qui change avec l'IA, c’est le rythme, la vitesse et la nature exponentielle de l’IA. Je pense que dans le contexte du marketing, de la création d’idées ou du montage de vidéos, l’IA va générer des trucs un peu "gadgets" ou des contenus d’urgence mineurs, mais je ne pense pas que ce soit vraiment là que l’IA se manifeste dans le monde réel pour le moment, comme nous pouvons l’observer chez Accenture Song.

L’IA est bien présente en marketing, mais pas vraiment dans la publicité : on la retrouve dans le marketing de performance, dans la personnalisation, beaucoup, mais elle est aussi très répandue dans le service, la relation client. Maintenant, peut-être l’IA n’est-elle pas récompensée et célébrée autant qu’elle le pourrait. Mais je ne pense pas que l’IA va beaucoup bouleverser le monde dans lequel j’ai grandi, fait de télévision, d’affichage… Encore une fois, parce qu’il y a encore beaucoup d’obstacles à surmonter. »


Autre temps fort de cette semaine cannoise dans le camp français, la traditionnelle conférence de presse au Havas Café, qui s'est tenue le 18 juin. Yannick Bolloré , président directeur général de Havas Group , y a annoncé le lancement d’Havas Converged, nouveau plan stratégique et «operating system», et évoqué l’éventuelle entrée en Bourse de son groupe de communication.

« Havas est plus fort que jamais », s’est félicité Yannick Bolloré, réaffirmant sa foi en la créativité, « alors que nous devons être meilleurs grâce à l’IA, et meilleurs que l’IA ».

« Même si ce n’est pas sûr aujourd’hui, nous préparons le retour d’Havas en Bourse. Les désavantages, c’est que nous serons à nouveau soumis à la pression du marché. Mais le bénéfice, c’est que nous disposerons de plus de moyens financiers, de plus d’agilité », a-t-il encore déclaré.


Autre actualité annoncée à Cannes, le changement de nom de l' AACC - association des agences conseil et création . A plus de 50 ans, l’AACC qui compte 150 agences membres s’offre un coup de jeune. Un nouveau nom, une nouvelle identité graphique, pour être plus en phase avec le rôle actuel des agences.

« L’AACC est très installée et très référente, c’est pour ça que nous n’avons pas modifié l’acronyme mais sa déclinaison et sa signification, précise Caroline Fontaine , déléguée générale de l’AACC. Nous voulions renforcer l’appartenance aux industries culturelles et créatives : nous avons ajouté le mot création et au passage adopté un logo très créatif. C’est une rupture avec nous-mêmes, nos représentations et le côté institutionnel. »


Avant le début du festival, nous avions interrogé Marco Venturelli , CEO de Publicis Conseil et chief creative officer de Publicis Groupe, mais aussi président du jury Outdoor.

Il nous explique l'impact de l'intelligence artificielle sur son quotidien et plus largement sur l'industrie publicitaire toute entière.

Son agence repart d'ailleurs de Cannes avec 2 Grands prix, 4 Gold, 6 Silver et 5 Bronze.


Lors des conférences de remise des prix lundi 17 juin, au premier jour des Cannes Lions, le même Marco Venturelli , évoquait une nouvelle manière d’aborder les campagnes « purpose », lesquelles règnent sans partage depuis des années sur la Croisette :

« Nous nous situons désormais dans l’ère du post-purpose. Cela faisait trop d’années que les marques proposaient des campagnes purpose sans réel lien avec leur business model, parfois, d’ailleurs, avec un certain cynisme. Maintenant, le purpose, c’est un prérequis, c’est la base. Nous sommes là pour montrer que l’on peut réaliser des campagnes brillantes, réellement utiles, tout en restant fidèle à sa marque, et sans sauter sur les sujets à la mode. »


Avant même le début de la semaine des Cannes Lions, nous avions également interrogé treize créatifs français sur leur coup de cœur créatif parmi la production publicitaire du monde entier de ces derniers mois.

Parmi eux, Matthieu Elkaim, co-président et chief creative officer d’ Ogilvy Paris . Son choix ? La campagne « CeraVe with Michael Cera… Ve » d’Ogilvy pour CeraVe : « Tout part d’un jeu de mots. D’une blague assez nulle. De vraiment pas grand-chose. On imagine tellement ce moment où je ne sais qui dit dans une réunion : "Et si on prenait Michael Cera comme ambassadeur pour notre prochaine campagne CeraVe ?" Et ça se termine au Super Bowl. La campagne est un carton. »

Les autres créatifs interrogés sont : Fabienne Fiorucci Fouï (FFF) ( Artefact 3000 ), Marion Bouillaguet // BIG SUCCESS France , Jérôme Diez ( Josiane ), Marie-Eve Schoettl ( Publicis Luxe ), Philippe Boucheron ( AUSTRALIEGAD ), Magali Faget (Mlle Pitch), jean-françois Sacco ( ROSA PARIS ), Solène Madec ( Agence Belle ), Nicolas Gadesaude ( The Good Company ), Anne-Laure Naumowicz ( Elvis | Groupe Syneido ), Céline Angelini ( Marie-Antoinette L'Agence ) et Leah Morse ( Hungry and Foolish - Agence de Création Indépendante ).


Ainsi se termine cette 71e édition des Cannes Lions. Bravo à notre équipe de choc qui vous ont informés sur place tout au long de cette semaine : Delphine Le Goff , Amélie Moynot et Marie-Caroline Royet .

Rendez-vous l'année prochaine et d'ici là, vous pouvez suivre toute l'actualité de la création sur le site Strategies.fr/inspirations. 🎨

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