Tenter la déconnexion et l’usage raisonné des réseaux sociaux

Tenter la déconnexion et l’usage raisonné des réseaux sociaux

Aujourd'hui, c’est la Journée mondiale sans Facebook. Pour cette journée, nous vous proposons de dresser rapidement un tableau des raisons qui peuvent pousser à réduire, voire cesser, votre utilisation des réseaux sociaux. N’ayez crainte, le but n’est pas de dresser le portrait diabolique et magnanime des grosses entreprises derrière ces réseaux mais plutôt de connaître les tenants et aboutissants de votre utilisation dans le but de prendre du recul.

Des impacts sur les émotions et la confiance en soi

Outre les possibles répercussions ophtalmiques d’un usage excessif des écrans, il existe également un impact des réseaux sociaux et de leur utilisation quotidienne sur le cerveau. En 2018, dans une étude, un groupe de chercheuses américaines font état de résultats intéressants : en réduisant à 30 minutes cumulées le temps passé sur les réseaux sociaux, les personnes du groupe d’étude ressentaient moins de pression sociale et de solitude. Au sein du groupe, certaines personnes diagnostiquées en amont comme à tendance dépressive ont même présenté une amélioration de leur santé mentale. Autres faits intéressants, le groupe témoin de cette expérience (qui ne possédait pas de limitation du temps sur les réseaux sociaux mais était simplement tenu d’annoter le temps passé sur ces plateformes) a présenté lui aussi une amélioration de sa santé mentale avec une baisse de l’anxiété et de la peur de rater quelque chose. Cette peur est un principe théorisé dans les pays anglophones sous le sigle FOMO (Fear Of Missing Out). Elle est le pendant d’une accessibilité à tout à chaque instant : c’est une opportunité, certes, mais qui peut également constituer une pression, une peur de rater des opportunités ou des événements.

À l’aspect psychologique et sanitaire s’ajoute un impact environnemental des réseaux sociaux et de leur utilisation massive.

Une pollution numérique invisible et insidieuse

La première cause de pollution numérique, c'est la fabrication du matériel informatique.

La première cause de pollution, lorsqu’on parle de pollution numérique, c’est la fabrication du matériel informatique associé : les téléphones dernière génération, les box internet remplacées pour de meilleures performances, les serveurs nécessaires au stockage de données, etc. Si tout ce matériel pollue, c’est parce qu’il est constitué d’un grand nombre de métaux rares, de plastiques et d’autres matériaux. En général, ces composants ne sont pas recyclables ou bien nécessitent des techniques de recyclage compliquées et coûteuses.

Le coût environnemental du numérique provient également du stockage des données. Nous touchons d’ailleurs ici à un paradoxe de la lutte contre l’impact environnemental de l’activité humaine. En effet, en se penchant vers la dématérialisation de nos données pour ne plus les stocker sur papier (et donc ne plus le produire), un nouveau problème voit le jour : celui des serveurs et de l’énergie nécessaire à leur refroidissement.

Ceci est d’autant plus problématique que le stockage de données engendre une pollution la plupart du temps dormante. C’est la pollution causée par le stockage de données qui ne sont pas ou plus utilisées. De la même manière que chaque e-mail conservé possède une empreinte carbone, nos anciennes publications et nos conversations privées accumulées depuis la création du compte sont autant de Giga de données inutiles stockées et consommatrices d’énergie.

Après ces constats, une question se pose : où se positionner en tant que professionnel·le ? Le choix est cornélien : soit s’abstenir d’être sur les réseaux sociaux et prendre le risque de perdre des client·es et des parts de marché, soit rentrer dans un système aux limites sociales et environnementales. 

Évidemment, il n’y a pas de réponse magique. Cependant, quelques conseils peuvent permettre une utilisation plus saine de ces réseaux sociaux.

Les solutions envisageables

1. Avoir conscience de l’usage que nous faisons de ces plateformes

Privilégier un contenu de qualité, ponctuel, pertinent et ciblé.

  • Sur le plan personnel, s'accorder des temps dédiés pour encadrer sa propre utilisation ou bien prendre note du temps passé sur ces médias.
  • Sur le plan professionnel, privilégier un contenu de qualité, ponctuel, pertinent et ciblé, ne pas tenter de noyer d’informations et d’images son public.

2. Connaître les mécanismes du cerveau, détournés par ces réseaux, pour les utiliser en notre faveur

  • Dans la sphère privée, suivre des créateur·rices de contenu qui prônent les valeurs qui nous font du bien, s’abonner à des médias de confiance qui vont nous proposer des sujets divers et variés pour nourrir nos réflexions.
  • À la tête de comptes ou de pages professionnelles, sensibiliser le public pour “la bonne cause” : créer du contenu interactif, visuel qui permet au public de s’arrêter sur vos sujets, pousser ceux et celles qui vous suivent à réfléchir autrement en proposant du contenu qui sort des sentiers battus, user de pédagogie pour rendre l’information accessible au plus grand nombre

3. En entreprise, repenser notre rapport aux outils numériques

Dans le monde professionnel, il y a un remplacement régulier des outils, un besoin de performance et une notion d’image qui est parfois poussée à l’extrême. En se dirigeant vers de l’achat de matériel informatique d’occasion ou en se tournant vers des marques éthiques et respectueuses de l'environnement pour l’achat de matériel neuf (comme la marque Fairphone pour les téléphones portables), vous pourrez déjà faire la différence. Et puis en terme d’image, quoi de mieux que de montrer l’exemple ?

4. Réaliser que, bien que la pollution numérique soit invisible, ce n’est pas pour cela qu’elle n’existe pas.

Pour cela, pourquoi ne pas procéder par étapes ?

Sur ce compte, pas d’historique, nous limitons l’empreinte écologique de nos médias.

  • Dans le cadre des données précédemment partagées, vous pouvez faire du tri, supprimer les publications et messages privés datant de plus d’un an par exemple. Cela peut même devenir une source de communication en tant que tel : “Sur ce compte, pas d’historique, nous limitons l’empreinte écologique de nos médias”.
  • En ce qui concerne l’utilisation actuelle des réseaux sociaux, il est intéressant de raisonner son usage : par exemple en limitant la quantité de contenu partagée sur les réseaux sociaux.
  • Ensuite, une démarche intéressante consiste à faire l’état des lieux de son impact environnemental. Une solution peut par exemple être d’effectuer une fois par an un bilan GES par secteur de votre entreprise. L’objectif étant d'avoir conscience de ces émissions avant de réduire son impact en conséquence. Cela permet aussi de savoir par où commencer pour changer les choses.

En parlant de commencement et si aujourd'hui on faisait un premier pas en se laissant tenter par la déconnexion ? Et puis nous, pendant ce temps-là, nous partons faire du tri sur nos différents médias...

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Explorer les sujets