« Vers la guerre des identités ? De la fracture coloniale à la révolution ultranationale. » (La Découverte, 2016)
L’ouvrage Vers la guerre des identités ? De la fracture coloniale à la révolution ultranationale, publié le 19 mai 2016 par les Éditions La Découverte, qui réunit des spécialistes internationalement reconnus sous la direction de Nicolas Bancel, de Dominic Thomas & Pascal Blanchard, s’interroge sur la crise extraordinairement profonde que traverse la France. Il offre des pistes novatrices de questionnement, car « comprendre » cette crise identitaire et les événements de 2005 est essentiel pour sortir des pièges du présent.
Résumé :
En 2005, les auteurs de cet ouvrage publiaient La Fracture coloniale, juste avant la révolte dans les banlieues. Dix ans plus tard, l’espoir d’une évolution positive s’est effondré. D’où la nécessité de faire le bilan des crises identitaires et sociales qui traversent la France, pour sortir des impasses du présent. Pourquoi ce pays a-t-il plongé dans un maelström régressif, animé par une pensée néo réactionnaire se délectant du déclinisme, suscitant la peur devant l’étranger, l’immigré ou le réfugié, déversant ses imprécations contre l’Europe et la « mondialisation » ? Comment expliquer l’inexorable progression du Front national qui ravive sentiments nationalistes et passion de l’entre-soi ?
Aucune leçon n’a été véritablement tirée des événements de 2005. De la faillite de notre modèle d’intégration aux atermoiements de la politique de la Ville, de l’ethnicisation des territoires aux désastres de la lutte contre les discriminations, de l’enkystement du chômage dans les quartiers et les outremers à la fragilisation des classes moyennes, des thèses délirantes sur le « grand remplacement » à la haine de l’islam, des crispations communautaires au ressac de l’antisémitisme, de notre impossibilité d’affronter le passé colonial aux expéditions aventureuses dans nos anciennes colonies, cet ouvrage, réunissant les meilleurs spécialistes sur ces questions, entend dresser le bilan des crises et crispations qui obscurcissent l’horizon. Autant d’analyses qui questionnent le repli identitaire pour lutter contre les obscurantismes de tout bord.
Extrait du livre :
Interview :
Merci Prof. Pascal! Et, vive la France Arc-en-ciel... "Together is Better" Simon Sinek.
La réalité est assez manifeste, parfois jusque dans la tragédie et dans les discours politiques qui érigent en système le concept du « vieux mâle blanc » comme source de tous les maux du monde : chacun revendique son appartenance aujourd’hui et, dans le jeu des particularismes exacerbés, peut tomber dans le séparatisme, s’y complaire. Il convient, et c’est le travail des historiens (pour éviter que cela tombe entre des mains militantes ou trop idéologues), de donner des outils et des supports raisonnés et raisonnables (sans complaisance clientéliste ni patriotisme aveugle) pour susciter réflexion chez l’homme éclairé. Encore faut-il qu’il y ait homme éclairé, ouvert au débat, à l’art de la conversation et au dépassement des certitudes et des critiques stériles. C’est plutôt, dans l’espace public, ce manque de référents lucides et pragmatiques qui est effrayant et peut procéder des signes d’un déclinisme si ce n’est total au moins partiel.
Fondatrice Comm&Scope
3 ansDresser un constat, le comprendre et l'analyser sont nécessaire pour : - identifier ce qui bloque - le caractériser pour réfléchir à une issue ou remède ou solution. - proposer des mécanismes ou dispositifs efficaces qui prennent en compte les causes, les besoins et une offre réconciliante. Le duo Bancel et Blanchard est convaincant et propose un regard critique et objectif. Par contre s'il n'y a pas une volonté politique qui suit derrière, cela restera dans les recueils des travaux scientifiques, et ça serait dommage.
Experte Gouvernance & Transformation | Compréhension et gouvernement des parties prenantes | Organisme de formation | Coaching de projets complexes multi-acteurs | Pouvoir d'action et puissance du collectif
3 ansEt si la notion d'identité était excluante ? Peut-être pourrait-on y substituer l'idée d'appartenance(s) culturelle(s) et alors... dialogue et passerelles seraient envisageables
Auteure (poésie-humour) chez Enfer à mon goût et n'en faire qu'à ma tête
3 ansRien que le titre … tant de négativité ! guerre /fracture