28 mai 2023 : Grand Prix de Monaco – Monte-Carlo

Le Grand Prix de Monaco est né en 1929, soit 21 ans avant la création du championnat du monde de Formule 1. En compagnie des 24 Heures du Mans et des 500 miles d’Indianapolis, il forme le triptyque des plus grandes épreuves de sport automobile. Mondialement connu, le rendez-vous monégasque doit une grande partie de sa légende à la spécificité de son tracé, coincé entre mer et montagne. Conçu par Antony Noghès, le circuit de la Principauté est réputé pour son caractère intransigeant, la moindre erreur de pilotage étant souvent sanctionnée d’un crash. Dès lors, l’exercice du tour lancé s'apparente à un véritable morceau de bravoure, nécessitant de placer sa monoplace au millimètre entre les rails. Forcément, au regard de l'étroitesse du tracé, les dépassements ne sont pas simples à opérer, d’autant qu’au fil des années, le gabarit des F1 a eu tendance à augmenter. Depuis 2015, la longueur du circuit de Monaco est fixée à 3,337 mètres. Il est de loin le tracé le plus court du championnat.

Les horaires du Grand Prix de Monaco 2023

• Qualifications : samedi 27 mai, 16 heures
• Course : dimanche 28 mai, 15 heures

Le circuit de Monaco en chiffres

• Longueur : 3,337 km
• Nombre de tours : 78
• Distance du GP : 260,286 km
• Nombre de virages : 19
• Débuts en F1 : 1950

Les meilleurs chronos

• Pole position la plus rapide : 1:10.166 par Lewis Hamilton (Mercedes) en 2019
• Meilleur tour en course : 1:12.909 par Lewis Hamilton (Mercedes) en 2021

Les pilotes vainqueurs à Monaco

• Ayrton Senna : 6 (1987, 1989 à 1993)
• Graham Hill : 5 (1963 à 1965, 1968, 1969)
• Michael Schumacher : 5 (1994, 1995, 1997, 1999, 2001)
• Alain Prost : 4 (1984 à 1986, 1988)
• Stirling Moss : 3 (1956, 1960, 1961)
• Jackie Stewart 3 (1966, 1971, 1973)
• Nico Rosberg : 3 (2013 à 2015)
• Lewis Hamilton : 3 (2008, 2016, 2019)
• Juan Manuel Fangio : 2 (1950, 1957)
• Maurice Trintignant : 2 (1955, 1958)
• Niki Lauda : 2 (1975, 1976)
• Jody Scheckter : 2 (1977, 1979)
• David Coulthard : 2 (2000, 2002)
• Fernando Alonso : 2 (2006, 2007)
• Mark Webber : 2 (2010, 2012)
• Sebastian Vettel : 2 (2011, 2017)
• Jack Brabham : 1 (1959)
• Bruce McLaren : 1 (1962)
• Denny Hulme : 1 (1967)
• Jochen Rindt : 1 (1970)
• Jean-Pierre Beltoise : 1 (1972)
• Ronnie Peterson : 1 (1974)
• Patrick Depailler : 1 (1978)
• Carlos Reutemann : 1 (1980)
• Gilles Villeneuve : 1 (1981)
• Riccardo Patrese : 1 (1982)
• Keke Rosberg : 1 (1983)
• Olivier Panis : 1 (1996)
• Mika Häkkinen : 1 (1998)
• Juan Pablo Montoya : 1 (2003)
• Jarno Trulli : 1 (2004)
• Kimi Räikkönen : 1 (2005)
• Jenson Button : 1 (2009)
• Daniel Ricciardo : 1 (2018)
• Max Verstappen : 1 (2021)
• Sergio Pérez : 1 (2022)

Les éditions les plus marquantes

1955

Le Grand Prix de Monaco 1955 est le théâtre de la première victoire française dans la Principauté, à l’initiative de Maurice Trintignant, 9e sur la grille. Cette édition reste aussi dans les mémoires pour une image spectaculaire, au 81e tour, celle de la sortie de piste d’Alberto Ascari dans le port. Alors que sa Lancia est repêchée dans l’eau, l’Italien s’en sort indemne, mais perdra la vie 4 jours plus tard à Monza en testant une Ferrari 750 de sport. 

1982

Unique en son genre, cette édition pluvieuse reste encore aujourd’hui à peine croyable pour la série de rebondissements ayant agrémenté le 76e et dernier tour. Profitant d’un tête à queue de Patrese dans le tour précédent, Pironi se retrouve en tête avant de subir un souci d’allumage sur sa Ferrari, provoqué par l’humidité. Dès lors, De Cesaris récupère les commandes de la course avant de tomber en panne d’essence au Casino ! Nouveau leader, Daly est à son tour victime d’un coup du sort, boite de vitesse en rade à La Rascasse ! Cet hallucinant concours de circonstances profite à Patrese qui décroche sa première victoire en F1.

1984

Sous une pluie battante, Ayrton Senna éclabousse le GP de Monaco de son talent par une impressionnante remontée au volant de la modeste Toleman. Le Brésilien fond sur le leader Alain Prost, mais doit se contenter de la 2e place car la course est interrompue au 31e tour. Il conteste cette décision qui sera préjudiciable en fin de saison pour Prost, en raison de l’attribution de la moitié des points, le Français manquant le titre pour un demi-point face à Niki Lauda.

1988

Alors qu’il survole l’épreuve depuis la pole position, Ayrton Senna met un point d’honneur à continuer à attaquer sur son circuit fétiche. Las, cet excès d’optimisme lui joue un mauvais tour à 12 boucles de l’arrivée, puisque le Brésilien va taper le rail avant le tunnel, laissant la victoire à son équipier et rival Alain Prost. Il retiendra cette leçon et remportera les 5 éditions suivantes dans la Principauté.

1996

Avant le triomphe de Pierre Gasly à Monza en 2020, Olivier Panis a gardé pendant 24 ans le statut de dernier vainqueur français en date en Formule 1, au profit de ce succès de prestige décroché en Principauté, son seul dans la discipline. Seulement 14e sur la grille, le Francilien profite d’une succession d’abandons et d’une arrivée à quatre pilotes, devançant Coulthard, Herbert et Frentzen. Son tour d’honneur dans la Ligier reste célèbre, drapeau tricolore à la main.

2004

En remportant à Monaco son seul succès en F1, Jarno Trulli (Renault) interrompt la série de Michael Schumacher, vainqueur de 12 des 13 premières courses de cette saison 2004. Auteur de la pole position, l’Italien mène quasiment toute la course, tandis que Michael Schumacher et Fernando Alonso partent à la faute. Résistant jusqu’au bout à la pression mise par Jenson Button, Jarno Trulli s’impose pour une demi-seconde.

2022

Entre une panne de liaison radio subie par la direction de course et l’arrivée d’un véritable déluge, le départ est retardé d’une heure. Conséquence de l'adhérence précaire, les fautes de pilotage sont nombreuses, notamment au 26e tour lorsque Mick Schumacher pulvérise sa Haas dans le rail. En tête de course, quatre pilotes se tiennent dans un mouchoir de poche et Sergio Pérez ne craque pas, l’emportant devant Carlos Sainz et Max Verstappen, tandis que Charles Leclerc rate encore l’occasion de grimper sur le podium à domicile.

Texte : Richard Burgan