My wife said if this review gets 50 likes I can go buy 2 collector booster boxes

Si vous n'êtes pas joueurs de longue date  passez votre chemin, ou videz votre compte si vous voulez une chance.
Et si vous êtes joueur MTG d'avant 2023, ou pire d'avant 2007, passez votre aussi chemin. Le jeu est devenu complètement déséquilibré, avec des modes complètements WTF jouables en standards, la disparition des brûlures de mana, etc.
Par dessus ça, jouer contre des gens est une blague : pas moyen de communiquer, pas moyen de faire autre chose que 1vs1.
Bref, MTG est mort et malheurseument pas enterré, MTGA n'amassant que pognon.

Joueur invétéré de Magic dès le milieu des années 90, j'ai repris le jeu récemment, d'abord par curiosité (et du fait de la parution de l'extension en crossover avec le Seigneur des Anneaux). Magic est un jeu de cartes physiques d'abord, mais son évolution a vu se multiplier des mécaniques de plus en plus complexes faisant appel à de nombreux types de marqueurs, des "vols" de cartes à l'adversaire de plus en plus réguliers, des cartes à retourner, etc... tout ceci a rendu l'ensemble certes d'autant plus riche, mais moins maniable sur table. Par ailleurs, compte tenu de mon âge et de mon métier, il est assez difficile de trouver de la disponibilité pour jouer sur table, d'autant plus que mes vieux amis des années 90 vivent assez loin et sont souvent passés à d'autres amusements aussi. Tout comme moi, dans une moindre mesure.
MTG arena a l'immense avantage d'offrir une interface facile d'utilisation pour jouer à Magic en quelques clic avec un adversaire rapidement disponible. Il permet aussi de multiplier les opportunités de construction de Deck sans nécessairement vider son PEL ni devoir dédier une armoire au rangement de la collection de cartes. Il faut tout de même nuancer ceci en disant que le jeu dans sa partie gratuite rencontre vite ses limites et qu'il faudra mettre au minimum un investissement dans le pass propre à chaque nouvelle sortie d'extension pour espérer crafter suffisamment de cartes pour être un minimum compétitif. Les parties de draft ou de construit limité sont plutôt amusantes, mais également très difficilement accessibles sans rajouter un investissement financier dans le jeu.
Le métagame est plutôt réfléchi, avec de nombreuses possibilités de decks fonctionnels à bon niveau, du moins en standard (je suis arrivé sans trop de peine en platine en construit). Mais la prolifération de certains decks type mono-rouge ou Boros-convocation apporte parfois de la monotonie.
J'aimais bien l'esprit pionnier du jeu dans les années 90, quand il n'y avait ni Youtube ni MTG Arena pour orienter les constructions de deck pour les parties locales que nous faisions. Réfléchir vraiment à la construction de son deck est le fond du plaisir du jeu à mon avis. C'est pourquoi, après avoir regardé des joueurs stars des réseaux commenter leurs parties jusqu'à la nausée, je recommande de faire une pause et de deck-builder par soi-même, pour retrouver le plaisir originel de jouer. Même si ça rend l'accession au niveau platine, diamant ou mythique plus ardue.
Autre nuance que j'apporterai: l'algorithme de choix des adversaires ne me semble pas neutre. Avec un deck "maison" pas tout à fait dans le métagame haut niveau actuel, on tombe sur des adversaires assez différents de ceux sur lesquels on tombe avec un deck largement connu pour détruire le ladder par exemple (est-ce un fond de paranoïa ou une réalité du serveur?). Mais déjà dans les années 90 avec la version physique de l'époque, nous avions développé le concept que "le jeu sait!" et te fait piocher comme une m... exprès pour que tu perdes. C'était la raison pour laquelle nous avions développé des decks type "foudre - max de gobelins - goblin grenade" ou "spectre hypnotiseur - hymn to Tourach - chevalet de torture" ou "chevaliers - contresorts - retour au pays - croisade - mesa sacrée" car au delà de 3 de mana, il ne fallait pas rêver être en mesure d'invoquer ses bêtes avant que la partie soit pliée. Pour les joueurs de l'époque, plusieurs choses semblent évidentes: les créatures ont fait du bodybuilding sauvage, les anti-bêtes ont proliféré massivement (ce qui va de pair: si une bête tient difficilement 2 tours de jeu, il vaut mieux qu'elle soit balèze pour avoir un impact sur la partie), les contre-sorts et contre-capacités aussi. Mais la destruction de terrains s'est faite plus difficile, plus rare et moins impactante (armaggedon, où es-tu?) aussi, ce qui est facile à comprendre quand on voit l'importance capitale du "land-drop each turn" en début de partie.
Enfin, c'est tout de même embêtant d'avoir régulièrement des soucis de connexion au serveur, particulièrement lors des implémentations de nouvelles extensions (je suis à peu près obligé de désinstaller et réinstaller le jeu tous les 3 à 6 mois...), notamment parce que les mises à jour semblent mal configurées. A revoir car c'est assez pénible.

Au total, Magic reste un bon jeu dont l'étonnante richesse n'a cessé de grandir au fil du temps. Le standard a atteint une maturité étonnante permettant d'envisager de multiples plans de victoire, y compris avec des combos dévastatrices. L'Alchemy est un bon moyen d'entrer rapidement dans le jeu car on peu plus facilement composer un deck redoutable avec peu de cartes à disposition. La version numérique du jeu Magic est pertinente et nettement plus facile à jouer que la version physique (disponibilité des joueurs, visuels numériques agrémentant et simplifiant l'expérience de gameplay...). Bémol sur les mises à jour pas automatiques avec défauts de connexions récurrents, le caractère tout de même assez franchement pay-to win du jeu qu'il faut accepter (compter au moins 100 euros par an pour vous amuser, sinon vous resterez probablement dans la maternelle moyenne section du jeu avec une certaine frustration sur les possibilités de construction de deck). Mais c'est Magic quoi!