Inside est un jeu sorti en 2016, édité et développé par Playdead également à l'origine de LIMBO, jeu qui avait marqué les esprits à sa sortie en 2011, notamment par sa direction artistique, noire et singulière.

Inside est un jeu qui sait très bien faire et surtout, qui sait faire simple. C'est une perle de game design, il pourrait en cela être un objet manifeste !
Tout son intérêt réside dans un gameplay qui n'est pas bavard, qui n'en fait jamais trop. Quelques commandes tout au plus, des enigmes bien pensées sans être trop frustrantes, un scénario que l'on devine, pas de dialogues. Cette simplicité laisse place à ce qui fait la spécificité d'Inside, une atmosphère hypnotique.
On voit bien que chaque détail à été savamment pensé par les concepteurs pour nous proposer une atmosphère prenante : les jeux de lumières, l'animation de notre protagoniste, l'ambiance sonore...Inside est très immersif.

En cela, on peut dire qu'Inside repose sur un contraste omniprésent, équilibre entre simplicité et complexité.
Pour fixer un contexte sommaire, un jeune garçon est pourchassé dans un monde aux allures dystopiques, dont les tableaux sont principalement constitués par de macabres laboratoires et des zones industrielles abandonnées.
Il propose de progresser dans un monde en trois dimensions via un seul un axe de déplacement malgré une profondeur de champ, ce qui permet d'installer l'idée de fuite qui se poursuit tout le long du jeu.
Les actions possibles par le joueur son initialement limitées (très peu de commandes) et à partir de ce peu Playdead nous propose des puzzles abordables, de difficulté modérée et peu redondants. Ces énigmes, alternant avec des passages de fuite, plus mouvementés, permettent de garder une bonne dynamique tout au long de l'aventure.

Comme je l'indiquais précedemment, Inside présente une direction artistique remarquable, avec un travail des ambiances très poussé, des jeux d'ombres et de lumière comme on en a rarement vu, dans l'ensemble c'est une perle esthétique. Malgré des décors assez géométriques et relativement peu détaillés (low poly) mais enrichis par le traitement des lumières, on a une multitude d'éléments de détails qui contrastent avec cette simplicité apparente.
Il ne s'embarasse pas de dialogues, ni même vraiment de musique à proprement parler, et c'est un de ses points forts : laisser le joueur-spectateur s’immerger pleinement dans l'univers qui s'offre à lui. Inside est aussi à certains égards cryptiques, on se construit donc une propre interprétation de ce qui nous est présenté.

Pour terminer, il est bon de signaler que sa durée de vie est courte (pour premier run entre 3 et 4h de jeu, sans dénicher tous les "secrets" et succès). Inside est un jeu qui se veut une expérience, et on peut dire que sa brièveté lui évite le péché de la redondance, tout en restant très impactant. A ne pas rater !