Les États-Unis contre-attaquent. Washington vient d’annoncer une série de mesures à l’encontre des campagnes de désinformation orchestrées par la Russie dans l’espoir d’influer sur les élections présidentielles de 2024. Le capitole accuse le Kremlin de vouloir s’immiscer une nouvelle fois dans le processus électoral américain. Les États-Unis avaient déjà conclu que la Russie avait pu jouer un rôle dans l’élection de Donald Trump en 2016. Comme l’explique Merrick Garland, le ministre de la Justice de l’administration démocrate, « les préférences de la Russie n’avaient pas changé par rapport à la dernière élection ».
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32 sites russes saisis par le FBI
Dans un premier temps, le gouvernement de Joe Biden a annoncé la saisie de 32 noms de domaine utilisés par Moscou pour propager de fausses informations sur Internet. Les différents sites saisis étaient « utilisés par le gouvernement russe et les acteurs parrainés par l’État russe pour se livrer à une campagne clandestine afin d’interférer dans les élections de notre pays et d’en influencer le résultat ». La campagne d’influence, connue sous le nom de « Doppelganger », comprenait notamment la création de faux comptes sur les réseaux sociaux.
« Nous avons saisi ces sites, les avons mis hors d’état de fonctionner, et montré clairement au monde ce qu’ils sont : des tentatives russes de s’insérer dans nos élections et d’influencer notre société », déclare le directeur de la police fédérale américaine (FBI), Christopher Wray, en charge de l’opération de saisie.
Au cours de l’été, la justice américaine avait déjà frappé un grand coup contre la désinformation russe en bouclant une ferme de bots russes animés par l’IA. Les agents russes se servent surtout de l’IA pour concevoir des comptes factices crédibles sur Facebook, Twitter ou Instagram.
Des sanctions contre RT
Par ailleurs, Washington indique avoir pris des sanctions contre le média russe RT, accusé de servir la campagne de désinformation du Kremlin. Le média, interdit dans toute l’Europe depuis 2022, aurait financé une « société de création de contenu en ligne basée au Tennessee » à hauteur de dix millions de dollars. La société a été chargée de publier des vidéos propageant des fake news sur TikTok, X et YouTube, afin de semer la discorde au sein de la population américaine, dont l’opinion s’est polarisée ces dernières années. En réaction, la justice américaine a engagé des poursuites contre deux responsables du média.
Le ministère de la Justice des États-Unis s’engage à se montrer « agressif pour contrer et perturber les tentatives du gouvernement russe, ou de tout autre acteur malveillant, d’interférer dans nos élections et de saper notre démocratie ». Washington « ne tolérera pas les tentatives d’un régime autoritaire d’exploiter le libre échange d’idées de notre pays afin de promouvoir secrètement ses propres efforts de propagande », résume le ministre de la Justice.
La propagande en ligne fait partie des stratégies favorites du pouvoir russe. Cette année, Moscou a d’ailleurs également mené des campagnes d’influence en France. En amont des élections législatives et des Jeux olympiques de Paris, la Russie a diligenté des opérations de propagande directement sur le sol français, en partie pour discréditer le gouvernement Macron.
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Source : Justice.gov