Le vrai coût des écrans dans nos voitures : 60 % de temps de réaction en plus

Écrans embarqués

 
Une récente étude révèle l’ampleur des risques liés aux écrans embarqués dans nos véhicules. Notifications, appels, réglages du GPS sont autant de distractions qui réduisent le temps passé à regarder la route, et donc le temps de réaction.
Personne interagissant avec l'écran embarqué d'une voiture
Difficile de rater l’écran embarqué dans le nouveau Renault Scénic E-Tech // Source : Frandroid

Si vous jouez à Pokémon Go en conduisant, vous recevrez une notification vous alertant sur les dangers de la situation. Il est difficile de traiter ses développeurs de rabat-joie, puisque la pratique est régulièrement décriée par diverses études, et même sanctionnée en France par une amende de 135 € et un retrait de 3 points sur le permis de conduire. Les écrans embarqués dans nos voitures, en revanche, ne sont pas concernés par cette mesure – et heureusement, car ils sont devenus incontournables et ont même tendance à se multiplier. Mais, ne représentent-ils tout de même pas un réel danger ?

Selon une étude réalisée par Calyxis pour Assurance Prévention, la réponse est sans appel. L’utilisation d’un smartphone, du GPS et de tout autre écran connecté au volant « augmente de 60 % le temps de réaction, multiplie par 13 le nombre, mais aussi l’ampleur des écarts de trajectoire, et supprime à 100 % les contrôles rétroviseurs ». En 2022, ces « distracteurs » ont été impliqués dans 23 % des accidents corporels et ont été responsables de 431 décès sur la route.

Données suivant le type de distracteur
Les « distracteurs » n’ont pas tous le même impact sur notre conduite // Source : Assurance Prévention / Calyxis

Les 27 personnes qui ont participé à l’étude ont passé en moyenne 45 secondes à écrire un message, 10 secondes à le lire et 35 secondes à composer un numéro de téléphone. Pendant ce temps, « le regard du conducteur fait des allers-retours d’une demi-seconde entre l’écran et la route », explique Adrien Ballet, expert chez Calyxis. « Nous constatons que cela a un impact effectivement énorme, parce qu’on ne se concentre plus que sur le distracteur et on oublie à 100 % de regarder les rétroviseurs. »

Un « nouveau fléau » sur la route

Cependant, il ne suffit pas d’interagir avec un appareil connecté pour qu’il soit un vecteur de distraction. Adrien Ballet explique que, lors des tests, « tous les conducteurs, sans exception, ont regardé leur écran lorsqu’ils recevaient une notification ». Au total, sur un trajet de 102 km, les sujets ont été distraits jusqu’à 1 minute 42 secondes de ce qui se passait sur la route, pour une distance totale parcourue de près de 4 km, selon Caradisiac.

Pour Éric Lemaire, vice-président d’Assurance Prévention, il s’agit d’un « nouveau fléau », encore mal encadré par le Code de la route. Et, là encore, difficile de le contredire, puisque 76 % des conducteurs français affirment utiliser un « distracteur ». Pour leur part, les régulateurs européens se sont penchés sur la question, et depuis le 7 juillet dernier au sein de l’UE, les voitures neuves doivent être équipées d’un avertisseur de perte d’attention, comme le rappellent nos confrères d’Auto Plus.

Alors que l’été bat son plein, Assurance Prévention liste quelques bons réflexes pour une conduite en toute sécurité. Si la playlist musicale et le GPS peuvent être réglés avant de prendre la route, il est également possible de désactiver les notifications au volant, ou de garder la bonne habitude de s’arrêter pour lire et envoyer des messages, ou pour passer un appel. Enfin, suivez l’exemple de Sébastien Loeb et faites confiance à votre copilote, qui sera toujours ravi de vous rendre service (et de vous faire écouter les pires tubes de l’été).

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