Beaucoup l’avaient prédit : la transition rapide à l’électrique fait mal chez les constructeurs occidentaux. Volkswagen, en particulier, semble souffrir plus que les autres. Après une année 2023 très compliquée, le géant allemand est encore en difficulté.
Automotive News Europe relate la dernière décision en date, lourde de sens : un début de communication sur d’éventuelles fermetures d’usines en Allemagne, une première dans l’histoire de la marque.
Deux usines dans le viseur
Pour rappel, le groupe vise un plan d’économies de 10 milliards d’euros d’ici à 2026 (dont quatre en 2024), ainsi qu’une forte hausse des marges, visant 6,5 % en 2026. Problème : ces objectifs sont loin d’être réalisés, avec notamment une marge au premier semestre 2024 établi à 2,3 %, contre 3,8 % en 2023.
Une situation très tendue, qui oblige Volkswagen à envisager une première dans ses 87 années d’existence : fermer des usines en Allemagne. Le comité d’entreprise a annoncé qu’une « grande usine d’assemblage et une usine de composants » seraient « obsolètes ».
Volkswagen possède des sites de production de composants à Brunswick, Kassel, Salzgitter, Hanovre et Chemnitz, ainsi que des usines d’assemblage à Wolfsburg, Emden, Zwickau, Dresde, Osnabrueck et Hanovre. Selon plusieurs analystes, les sites d’Osnabrueck et de Dresde seraient des cibles potentielles de fermeture.
Les syndicats vent debout
Évidemment, l’annonce ne passe pas au niveau des syndicats. IG Metall, par exemple, a promis une « résistance farouche » à ces projets, dénonçant « un plan irresponsable qui ébranle les fondations de Volkswagen et menace massivement les emplois et les sites ».
Plusieurs choses à savoir : la première, c’est que Volkswagen avait signé un programme de sécurité de l’emploi qui excluait les licenciements forcés jusqu’en 2029, et pourrait donc être amené à revenir dessus. La seconde, c’est que les syndicats sont extrêmement puissants au sein du groupe, et ont déjà eu la tête de plusieurs dirigeants par le passé – avec le soutien de l’État allemand de Basse-Saxe, qui détient 20 % des parts de Volkswagen.
Cette déclaration arrive quelques semaines après l’annonce de la restructuration de l’usine Audi de Bruxelles, en grande difficulté devant les faibles ventes du Q8 e-tron, la seule voiture en production sur le site. Quant au projet « Trinity », la prochaine révolution de Volkswagen dans le domaine de la voiture électrique, elle ne cesse de prendre du retard, et ne devrait pas arriver avant 2032.
Reste-t-il de l’espoir ? Quelques bonnes nouvelles demeurent : la marque a annoncé une hausse (timide) des capacités de production de l’usine d’Emden devant le bon démarrage de l’ID.7 Tourer ; tous les espoirs sont en outre focalisés sur les voitures électriques abordables, avec l’ID.2 à 25 000 euros prévue pour 2025, avant une « ID.1 » à 20 000 euros promise pour 2027. La Chine n’est pas en reste, avec une stratégie (et une marque) dédiée, en coopération avec Xpeng, dans l’espoir de regagner son trône.
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