2024, c’est le dixième anniversaire de la disparition de Flappy Bird ou de Windows XP, mais il y aussi des célébrations plus joyeuses. Cette année marque également les 40 ans de Canal+, mais surtout les 10 ans de Netflix en France !
L’entreprise de Reed Hastings voit le jour en 1997 et le début des années 2010 lui a fait retrouver une seconde jeunesse. La plateforme connaît à ce moment-là des évolutions importantes et commence à conquérir le monde. Il faut attendre 2014 pour que Netflix arrive dans nos contrées, là où le roi était alors un certain Canal+. Aujourd’hui, elle y compte plus de 10 millions d’abonnés.
La plateforme de SVoD a assis sa présence aux quatre coins du monde. Hormis quelques pays où le leader du divertissement est persona non grata (Russie, Chine, Syrie, Corée du Nord), la Netflixmania a pris partout. La fièvre s’est par la suite accentuée lors de la crise Covid-19 et a radicalement transformé notre façon de consommer le petit écran.
Dans le sillage de son succès, Netflix a entraîné non seulement les acteurs de la création artistique, mais aussi ceux de la tech tels que les fournisseurs d’accès à internet, les constructeurs de TV et même les développeurs web. Voici une petite rétrospective de ces dix années de succès, mais surtout d’innovations.
À lire aussi :
Prix Netflix : quel abonnement choisir en septembre 2024 ?
2014 : Le loup entre dans la bergerie du PAF
15 septembre 2024, Netflix débarque en France. Un nouveau service de streaming attendu « comme le messie » comme l’écrivait à l’époque notre cher Ulrich. Oui, on a retrouvé l’article dans nos archives, coincé entre un versus opposant l’iPhone 6 Plus et le Sony Xperia Z3 et une prise en main du « nouveau » Moto X de Motorola.
Déjà forte de 50 millions d’abonnés dans le monde et de productions originales (House of Cards alors diffusée sur Canal+ et Orange is the New Black), il était tout naturel que les grands pontes du PAF de l’époque voient en Netflix un nouveau séisme capable d’ébranler leur position.
« Ne pas faire entrer le loup dans la bergerie ». C’était la consigne donnée chez certains opérateurs télécom, d’après Capucine Cousin, journaliste et autrice de l’ouvrage Netflix, Amazon, Disney & Cie – La bataille des nouveaux titans de l’audiovisuel (éditions Dunod). Pourtant, il ne leur a pas fallu longtemps pour adopter la plateforme dans leurs box internet. À peine un mois…
Si Bouygues Telecom fut le premier à promettre l’ajout d’une chaîne Netflix dans ses Bbox, SFR a grillé la politesse en étant le premier à passer à l’action. Probablement sans se douter à quel point la plateforme révolutionnerait notre consommation du petit écran.
Débit jusqu’à 8 Gb/s
Sans Player TV
Téléphonie fixe non incluse
Débit jusqu’à 500 Mb/s
Sans Player TV
Téléphonie vers 100 destinations
Débit jusqu’à 5 Gb/s
230 chaînes de TV incluses
Téléphonie vers 110 destinations
Streaming illimité, sans engagement, sans publicités et accessible sur tous les appareils connectés à internet, à la maison, au bureau ou dans le métro… Tous nos programmes favoris disponibles n’importe où et n’importe quand. On parle rapidement d’addiction, notamment grâce (ou à cause) des algorithmes de suggestions personnalisées. Le binge-watching était né.
Aujourd’hui, Netflix est disponible partout : smartphone, tablette, ordinateur, Smart TV et décodeurs TV. Seule ou en option dans les offres internet. À l’heure actuelle, seule la Freebox Ultra l’inclut à part entière dans son offre.
À lire aussi :
Netflix, Prime Video, Disney+, Max : quelle plateforme de streaming choisir en 2024 ?
2015 : Le label Netflix qui met nos TV à la page
En 2015, Netflix était déjà un nom assez significatif pour faire office de label. La plateforme de streaming met alors au point un cahier des charges constitué de sept critères afin d’attribuer ou non son label « Netflix Recommended TV » à tel ou tel modèle de Smart TV. Le but ? Se servir du nom de Netflix pour faire gonfler les ventes de TV, mais ce cahier des charges a également donné une ligne directrice à tous les constructeurs de TV qui ont intégré ces sept critères. Les voici :
- Allumage et accès rapides aux applications avec reprise du programme là où il s’était arrêté
- Accès rapide à l’application Netflix, que ce soit à l’allumage ou juste après un autre usage
- L’icône de l’application Netflix doit être facilement visible et rapidement accessible sur l’interface Smart TV
- L’application Netflix doit être à jour au moment de la commercialisation du TV
- L’application doit rester ouverte en arrière-plan, même en mode veille, pour afficher les contenus les plus récents dès que l’on y retourne
- L’application doit afficher au minimum une résolution de 1080p
- La télécommande fournie avec le TV doit avoir une touche Netflix pour accéder directement à l’application
Depuis 2020 où les TV Samsung, Sony et Panasonic étaient mis à l’honneur par Netflix, le label a peu à peu cessé d’exister. Probablement, car quasiment toutes les Smart TV du marché remplissent aujourd’hui ces critères.
La Smart TV n’est pas non plus le seul moyen de regarder Netflix. Outre les classiques smartphones, tablettes et ordinateurs, on peut également accéder à la plateforme avec des appareils moins classiques. La PS5, par exemple, ou encore un vidéoprojecteur. N’oublions pas les décodeurs TV et boîtiers multimédias, certains modèles sont même accompagnés d’une télécommande avec un bouton Netflix.
À lire aussi :
Voici comment Netflix recommande de configurer votre TV pour profiter de la meilleure qualité d’image
2016 : Conquête du monde, mais géoblocage…
Après l’Europe, Netflix a continué son expansion vers le continent asiatique et l’Océanie et il n’a pas fallu longtemps aux internautes pour remarquer des différences de contenus entre les catalogues de plusieurs pays. C’est le géoblocage. Il existait déjà auparavant, mais a commencé à faire parler de lui via Netflix.
Ceci à cause de la chronologie des médias qui n’est pas la même en Europe et aux États-Unis. En France, il faut attendre 15 mois pour qu’un film sorti au cinéma soit disponible sur Netflix. Aux États-Unis, ce délai est de seulement 45 jours.
Une autre raison à ces disparités de contenus est celle des droits de diffusion. Par exemple, la série House of Cards, produite par Netflix, ne pouvait être diffusée sur sa propre plateforme en France, car l’exclusivité des droits de diffusion a été vendue à Canal+, et ce quelques mois seulement avant l’arrivée de Netflix en France.
Non contents de booster notre consommation de séries, Netflix a aussi convaincu nombre d’entre nous à adopter le VPN. Pour rappel, ces logiciels connectent notre appareil à un serveur à l’étranger, faisant ainsi croire que l’on se situe au Brésil, en Australie, au Japon ou ailleurs où bon nous semble. Contourner le géoblocage peut être illégal dans certains pays, en France, on se situe plutôt dans une sorte de zone grise, en partie parce que l’usage d’un VPN est 100 % légal chez nous.
Il faut souligner que ce genre de pratiques permet le piratage de séries, et c’était déjà un problème en 2015 comme le souligne cet article de Libération. À l’époque, Reed Hastings considérait que le vrai problème n’était pas tant les VPN, mais plutôt la vision à l’américaine des droits d’auteur qui ne peut être appliquée au reste du monde.
À lire aussi :
Comment utiliser un VPN pour contourner le géoblocage de Netflix ?
2020 : Un succès qui pèse lourd sur internet
2020 : la crise sanitaire et le confinement deviennent notre quotidien à tous. Pour échapper à la peur et à l’ennui dans son appartement de moins de 20 m², nous sommes des millions à s’abonner à Netflix. C’est le grand paradoxe : quand bien même les tournages sont au point mort et le monde sur pause, la plateforme enregistre des records de souscriptions. C’est lors de cette période que Netflix dépasse la barre des 200 millions d’abonnés dans le monde.
Évidemment, entre la généralisation du télétravail et notre consommation du streaming qui a explosé, le trafic internet aurait pu en faire les frais. Déjà à l’époque, Netflix était le deuxième plus gros consommateur de bande passante et représentait 12,6 % du trafic internet. La plateforme a même dû proposer par défaut ses contenus en qualité standard pour désengorger internet pendant le confinement.
Aujourd’hui, selon les derniers relevés de l’Arcep, Netflix représente 15,3 % du trafic internet, et ceci à cause d’une hausse continue de la demande de contenus vidéo. Mais l’ordre du jour n’est plus au bridage, mais à l’amélioration continue de notre réseau internet, ce à quoi s’attelle continuellement nos opérateurs. Cela fait déjà quelques mois que la fibre 10 Gb/s est disponible en France pour répondre à nos besoins de consommation toujours plus exigeants (surtout en matière de streaming), et on peut s’attendre à ce qu’elle aille encore plus haut.
À lire aussi :
La moitié du trafic Internet en France est entre les mains de ces 5 géants
2024 : L’avant-garde de l’IA générative
L’une des raisons à la recette gagnante de Netflix, c’est l’intelligence artificielle. Depuis le lancement de la plateforme de SVoD en France, elle est présente à travers les suggestions personnalisées. Dès que l’on se connecte sur notre compte, on tombe sur des dizaines de recommandations plus alléchantes les unes que les autres, ce qui ne donne pas envie de se désabonner avant d’avoir tout regardé. Mais Netflix veut aller encore plus loin que le simple algorithme de recommandation. La plateforme a fait part de sa volonté de devenir un genre de laboratoire en termes d’IA générative.
Il y a quelques mois, Greg Peter, le CEO de Netflix a fait part de sa volonté de s’appuyer encore plus sur l’IA dans la création de séries, sans préciser de quelle façon. « Nous pensons que nous avons la possibilité de développer et de fournir de nouveaux outils aux créateurs pour leur permettre de raconter leurs histoires de manière plus convaincante » a notamment déclaré Greg Peter.
La place toujours plus envahissante de l’IA dans la création artistique fait débat depuis plusieurs mois déjà. En termes d’écriture, de narration ou de génération d’images, l’IA ne s’est pas tout le temps montrée convaincante. Elle est même violemment critiquée, et à raison, sur la question du doublage, qu’il s’agisse de reproduire la voix d’un comédien décédé, ou de remplacer ceux encore vivants… Non seulement les performances d’une IA sont toujours inférieures à celles d’un doublage humain, mais ce sont surtout des métiers qui sont mis en danger au nom du profit.
Espérons seulement que Netflix ne s’aventure pas les yeux fermés sur cette pente glissante, ou il n’y aura pas de vingtième anniversaire.
À lire aussi :
Voix générées par l’IA : les comédiens français tirent la sonnette d’alarme
Si vous voulez recevoir les meilleures actus Frandroid sur WhatsApp, rejoignez cette discussion.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix