Leasing social : le pari réussi d’Emmanuel Macron pour démocratiser l’électrique

 
Lancé à la fin de l’année dernière, on en sait plus sur les retombées du leasing social. Cette mesure gouvernementale a réellement eu l’effet escompté et a permis aux conducteurs les plus modestes de passer à la voiture électrique. De plus, cette mesure a également attiré une clientèle plus jeune que d’ordinaire. Un bilan plutôt positif pour cette première.
Peugeot E-208

Si les voitures électriques se démocratisent au fil des années, avec une part de marché en hausse, son développement est cependant encore freiné par un point capital : le prix. De nombreux automobilistes trouvent cette motorisation trop chère, malgré les baisses de tarifs et les remises en tout genre.

Un leasing social qui a porté ses fruits

Si l’on sait que rouler en électrique est pourtant plus intéressant financièrement qu’en thermique, le prix d’achat dissuade de nombreux conducteurs, qui n’ont pas les moyens d’opter pour cette motorisation. Pourtant, cette dernière a été prouvée comme étant moins polluante, et c’est notamment pour cela que le gouvernement veut tout faire pour que les automobilistes passent au zéro-émission (à l’échappement). C’est donc dans ce contexte qu’Emmanuel Macron avait annoncé fin 2022 le leasing social, lors du Mondial de l’Auto de Paris.

Renault Twingo E-Tech

Mais ce n’est finalement qu’en fin d’année dernière que ce dernier a été réellement mis en place. Le succès fut immédiat, à tel point que les demandes ont été fermées dès le mois de février. Quelques mois plus tard, on en sait un peu plus sur le profil des clients qui ont pu bénéficier de ce programme, permettant de rouler en voiture électrique pour des mensualités comprises entre 40 et 150 euros par mois. En effet, la Direction Générale de l’Énergie et du Climat (DGEC) vient de publier un graphique sur son compte LinkedIn.

Pour mémoire, cette mesure a été mise en place afin de permettre aux conducteurs les plus modestes de pouvoir rouler, eux aussi, en voiture électrique. Un objectif manifestement atteint, comme le montre ce document. On voit que sur les 25 000 premiers dossiers validés, 40 % ont été attribués à des ménages situés dans les trois premiers déciles de revenus. Ce qui signifie qu’ils déclarent un revenu fiscal de référence par part sous les 10 200 euros par an.

Il s’agit donc de foyers qui n’auraient pas forcément pu accéder à une auto de ce type en dehors de ce dispositif, alors que les modèles les plus abordables coûtent un peu moins de 20 000 euros, comme la Dacia Spring. Avec le leasing social, les conducteurs peuvent accéder à des voitures neuves et sans doute mieux adaptées à leurs besoins, en offrant notamment une plus grande autonomie. La DGEC indique que les ménages appartenant aux quatrième et cinquième déciles de revenus (12 800 euros par an) représentent quant à eux moins du tiers des demandes.

Une clientèle plus jeune

Ainsi, le leasing social a bel et bien profité aux automobilistes les plus modestes, comme l’avait prévu le gouvernement. Mais ce n’est pas tout, car il a également permis à des conducteurs plus jeunes de s’offrir une voiture électrique. Alors que l’âge moyen des acheteurs de véhicules neufs en France tourne autour des 55 ans, (49 ans pour les voitures électriques), la DGEC annonce que l’âge moyen des 25 000 bénéficiaires de cette opération est de seulement 40 ans, avec 41 % d’acheteurs situés entre 36 et 45 ans.

Les 25-35 ans ont été la 2ᵉ tranche d’âge la plus demandeuse, puisqu’ils représentent 23,80 % des dossiers, contre seulement 0,40 % des conducteurs âgés de plus de 66 ans. Ce qui prouve que les jeunes s’intéressent à la voiture électrique, mais qu’ils n’ont pas forcément les moyens de pouvoir s’en acheter une sans aide. Mais cela pourrait finir par changer, puisque le prix de cette motorisation continue de chuter au fil des années, grâce à la baisse du coût du lithium, entre autres.

Citroën ë-C3 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

Le gouvernement a déjà annoncé un retour du leasing social en 2025, mais dont la forme pourrait évoluer par rapport à cette première édition. Rappelons que le système avait connu quelques couacs, avec notamment un retard du remboursement de la part de l’État des 13 000 euros de subventions par voiture avancés par les concessions automobiles.


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